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3,87

sur 419 notes
Durant l'hiver 44, dans les Ardennes belges, les habitants se terrent dans les caves, à la merci des sinistres divisions SS qui répandent la mort dans les derniers soubresauts du nazisme. La progression des Alliés s'effectue par à-coups et personne ne sait, à la vue d'un uniforme, s'il est porteur d'espoir ou de mort. Dans cette période de fin du monde, la rencontre entre Renée, petite Juive de 7 ans, et Mathias, SS infiltré parmi les troupes américaines, prend une allure de conte cruel.

Les situations, les rencontres, les péripéties se déroulent à la frontière du vraisemblable et du merveilleux. Oui, la situation initiale et l'idée qu'un SS puisse être fasciné par le regard d'une petite fille juive nous semblent invraisemblables ! Mais, de la même manière que Renée parvient à faire oublier la réalité par les histoires qu'elle conte, l'auteur nous embarque dans une fiction à laquelle nous adhérons sans jamais oublier qu'il s'agit bien d'une fiction. L'alternance entre l'emploi du présent et celui du passé simple reflète bien ces vibrations entre effet de réel et pure fiction.

Tiré du scénario d'un film, le roman d'Emmanuelle Pirotte possède, à mon sens, cette force indicible qui engage le lecteur dans une histoire jusqu'à le faire trembler pour des personnages dont les comportements gardent une part insoluble de mystère.
Mathias, le SS semeur de mort, se laisse attendrir alors que Dan, l'Américain sauveur de la civilisation, se comporte comme une bête sauvage. Ces renversements incessants, cette instabilité des réactions, éloignent les personnages de tout manichéisme. Les frontières entre représentants du Bien ou du Mal en sont brouillées et cette perpétuelle incertitude reflète peut-être celle qu'ont ressentie les gens ayant vécu cette période.

J'aime ce roman pour la belle histoire qu'il me raconte, pour les émotions qu'il provoque, pour son écriture claire et sans arrogance, pour l'espoir qu'il esquisse, pour l'énigme humaine qu'il ne résout pas, pour la part d'enfance qu'il me fait retrouver, pour ce côté "invraisemblable" auquel il me fait croire quand même, pour les images qu'il suscite... Liste non exhaustive !
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Renée est une petite fille juive de 7 ans. Mathias est un soldat allemand, un SS. Tout les oppose, et pourtant… Pour qui sait quelle raison (le saura-t-on avant la fin du récit ?), lorsque leurs routes se croisent, ce qui devait arriver n'arrive pas. Et c'est là que débute une relation très particulière, inattendue, et que l'on voit évoluer tout au long du roman. Parallèlement, de nombreux flash-back viennent donner encore plus de profondeur à l'histoire.
Quel plaisir que cette lecture ! On ne s'ennuie pas une minute, tous les personnages ont quelque chose d'attachant, et on n'a pas envie de lâcher ce livre avant de savoir comment tout cela se terminera.
Voilà un premier roman dont on espère bien qu'il ne sera pas le dernier ! Je remercie Babelio et les Editions du Cherche-Midi de m'avoir permis cette belle découverte.
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Voila le genre de jolie petite découverte que l'on peut découvrir grâce à Babelio, je n'avais jamais lu cet écrivain et les critiques sur Babelio ainsi qu'une promotion en e-book ont aidé à l'acquisition de ce livre.

Ce n'est pas habituellement le genre de livre que je lis, le sujet de la seconde guerre mondiale ne m'attirant pas plus que cela et pourtant j'avais déja beaucoup aimé le collier rouge de Jean-Christophe Ruffin.

On suit ici Mathias soldat allemand qui sauve Renée jeune fille juive de 7 ans, j'ai aimé ce lien entre Mathias et Renée tout au long du livre pourquoi tout à coup ce soldat allemand s'attache t-il à cette fillette.

Le style est fluide et très agréable à lire.
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Dernière offensive allemande dans les Ardennes belges. Mathias, SS infiltré sous uniforme américain se retrouve confiné dans la cave d'une ferme avec Renée, la petite Juive qu'il a sauvée, avec d'autres Ricains aux profils ridiculement abrutis, avec Jeannne aux phéromones puissantes...

Elle aurait pu être bien jolie, la liaison étrange entre la petite Renée pleine de maturité et le gentil Mathias avec son côté 'trappeur', liaison malheureusement étouffée par des anecdotes un peu lourdeaudes et je n'ai pas réussi à accrocher à l'histoire.
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Le 16 décembre 1944 débute la contre-offensive allemande dans les Ardennes belges qui doit, selon Hitler, les mener jusqu'au port d'Anvers. Des commandos SS déguisés en soldats américain doivent prendre intacts des ponts sur la Meuse afin de permettre le passage des troupes allemandes. C'est l'opération Greif et elle est l'oeuvre du Waffen-SS Otto Skorzeny. Dans les villages où les Allemands reviennent c'est la panique. Un curé confie ainsi Renée, une petite fille juive cachée ici, afin d'échapper aux déportations, à deux soldats américains qui sont en réalité des SS infiltrés de l'opération Greif. Les deux nazis s'apprêtent à assassiner la fillette mais au dernier moment, l'enfant met une petite poignée de neige dans sa bouche pour étancher sa soif. Ce geste en apparence anodin allié au regard pénétrant de Renée trouble Mathias qui décide d'abattre l'autre soldat. Mathias est décrit par Emmanuelle Pirotte comme étant « une machine à tuer ». Ce n'est pas la pitié qui l'a poussé à épargner l'enfant, c'est autre chose et c'est cette « autre chose » qui est décrite de façon bouleversante dans ce livre sublime au titre de « Today we Live » et qui est signé de l'auteur belge Emmanuelle Pirotte. le style d'écriture est au plus près des émotions ressenties par ces deux êtres que tout oppose et qui pourtant se rencontrent pour ne plus se quitter : un soldat allemand et une petite fille juive. Cette plongée au coeur de cette rencontre improbable en pleine bataille est d'une finesse psychologique et d'une beauté rare. J'ai dévoré ce roman en deux petits jours. La lucidité de Renée nous foudroie car elle a déjà compris que ses parents déportés ne reviendraient pas. La force de vie qui l'habite est proportionnelle à la pulsion de tuer qui tenaille Mathias. Ce dernier tente de comprendre ce qui le touche chez Renée. Lui, le trappeur parti avant la guerre au Canada, lui qui côtoya les Indiens et leur mode de vie, lui l'homme brillant habité par une puissance de destruction abyssale. C'est la force de ce roman : ce lien étrange et puissant entre Renée la petite fille juive et Mathias le SS. On est plongé, immergé au coeur de la bataille, dans cette ferme occupée par des soldats américains où Mathias et l'enfant, pour des raisons différentes, doivent taire leur identité. C'est un très grand roman et je pèse mes mots car rarement j'ai été aussi touché, ému par une histoire. « Today We Live » est un livre envoûtant, marquant, beau tout simplement !
Lien : https://thedude524.com/2019/..
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Nous sommes en decembre 1944., dans les Ardennes Belges.
Un curé pris de panique confie Renée, une petite fille Juive de sept ans à deux soldats américains...
En fait: deux SS infiltrés, chargés de désorganiser les troupes alliées.
Au moment de tirer , Mathias, un des deux soldats troublé par le regard de Renée, l'épargne et tue l'autre soldat........
La cavale commence ..........dans cette histoire absolument personne n'est innocent mais c'est l'histoire avec un grand H qui se joue, le tout dans une cave où tout le monde s'est réfugié.
L'auteur alterne les périodes de fuite du héros, Mathias, le nazi infitré , inexplicablement élégant et pétri d'humanité pour Renée, très mûre, courageuse et fière , audacieuse pour son âge.......trop sans doute , les instants de repos, de peur, d'angoisse extrême, de doute et d'espoir.........
Ce qui est un peu gênant ce sont les éléments rocambolesques, frictionnels, palpitants , invraisemblables qui côtoient les éléments historiques........
Un récit original fort bien mené pétri d'émotions et d'humanité où les faces sombres, la tolérance, l'absence de jugement , la cruauté, le visage terrifiant de la guerre se mêlent étroitement à l'aide d'une belle écriture fluide , efficace et limpide.
Une rencontre fascinante et improbable , puissante et étrange entre "Mathias qui n' était plus capable de se fâcher car Renée, cette enfant lui insufflait une force, un élan vital, un goût de l'existence qui le galvanisaient et l'asservissaient plus intensément que tout ce qu'il croyait être le moteur de son existence.........."
Une période particulière où l'humanité soumise, à ce moment précis, à l'instinct de survie côtoyait le pire et le meilleur..........
Merci à Marylin , mon amie de la médiathéque !
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Résumé:

Décembre 1944, la fin de la guerre est proche. Les Allemands se sentent menacés par les Américains, qui sont de plus en plus nombreux. Plus déterminés que jamais à gagner cette guerre, ils envahissent un petit village dans Les Ardennes belges. Paniqué, un homme confie une jeune juive de 7 ans, Renée, à un curé, qui lui même la confie à deux soldats américains, en les priant de bien vouloir la cacher.
En réalité, se sont deux SS infiltrés, chargés de déjouer les plans des alliés. Ils décident d'exécuter la fillette.
Mais au moment de tirer, Mathias, troublé par le regard de l'enfant, tue son coéquipier.
Démarre alors une cavale, dont le but est de survivre coûte que coûte.



Mon avis:

Je remercie beaucoup les Editions le Cherche Midi et surtout Solène pour l'envoi de ce roman, qui m'intéressait énormément, non pas par voyeurisme, mais pour se rendre compte de ce qu'ont pu vivre ces gens et afin que cela ne bascule pas dans l'oubli. Ayant lu déjà pas mal de récits sur la seconde guerre mondiale, je savais que cette lecture n'allait pas être facile.
Emmanuelle PIROTTE, nous livre dans son premier roman, une histoire poignante, dans laquelle, malgré l'horreur de cette période de l'Histoire, on aperçoit un peu d'humanité.

En effet, c'est un récit peu inhabituel que l'on découvre ici.
Mathias, bien qu'allemand, décide de prendre la défense et de protéger au péril de sa vie, une jeune juive. On se prend tout de suite d'affection pour lui, même si on sait qu'il a commis des meurtres sur des innocents, sur des enfants notamment. On ne peut s'empêcher de penser qu'à cette époque, tous n'étaient peut-être pas si mauvais et qu'il y avait des soldats humains malgré tout, qui ne cautionnés pas ce qu'ils faisaient.
Pourtant, à plusieurs moments dans le livre, la personnalité de Mathias, ses pensées d'allemand, reprennent le dessus et on a peur qu'il commette l'irréparable. Il ne comprend d'ailleurs pas ce qu'il lui a pris de sauver cette petite fille, qui a osé le regarder dans les yeux, sans avoir peur, au moment de son exécution.

J'ai été effectivement étonnée de la maturité et du courage de cette gamine. Elle semble ne jamais paniquer face aux allemands, alors qu'elle a vu sa famille se faire arrêter pendant qu'elle était cachée. Très maligne et dotée d'une grande ouverture d'esprit, elle a su voir de la bonté en Mathias.

On s'attache donc à ce couple improbable, qui va tenter de survivre jusqu'à la fin de la guerre. Ils se trouvent dans une situation assez compliquée, car d'un côté, Mathias ne peut pas rejoindre son unité avec Renée et de l'autre il ne peut pas aller trouver les américains, de peur que sa véritable identité soit découverte, ou qu'ils soient attaqués ensuite par des allemands. Il se rend compte qu'il n'y a qu'avec lui qu'elle est en sécurité.

Bien que leurs conditions de vie soient difficiles, ils ne perdent pas espoir et se raccrochent aux moindres petits moments de bonheur. Il y a des passages magnifiques, comme le jour de noël, où ils font une crèche, dansent et célèbrent cette fête chrétienne, afin d' essayer d'oublier pour quelques instants la guerre.

Pour conclure:
J'ai littéralement adoré ce livre. On retient son souffle comme tétanisé à l'idée qu'ils soient arrêtés,séparés et même tués. Pour son premier roman, Emmanuelle PIROTTE a su m'émouvoir avec des mots emprunts de réalisme. On ressent leur peur et on ne peut que continuer sa lecture jusqu'à la dernière page, en espérant que tout se termine bien pour eux. Un ouvrage qu'il faut absolument lire et avoir dans sa bibliothèque.

Ma note: 18/20.
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Dans les derniers mois de la guerre, Renée, une petite fille juive de 7 ans réfugiée dans une famille française, est confiée à un prêtre en raison de la progression de l'armée allemande qui bat en retraite. L'homme d'Eglise la laisse à deux soldats qu'il croit américains alors que ce sont des soldats allemands infiltrés et déguisés. L'un des deux abat l'autre pour protéger la fillette ; Renée va suivre celui qui reste et qui va, contre toute attente, prendre soin d'elle. Ils trouvent refuge chez une autre famille, Mathias, le soldat nazi, continuant de se prétendre américain. Mais il est démasqué et emmené par le reste de la troupe pour être exécuté. Renée lui vient en aide en cachette mais pourra-t-il s'en sortir ? Quant à la famille où Renée s'est cachée, elle est faite otage par les Allemands.

Je lis beaucoup de romans sur la Seconde Guerre Mondiale mais je ne connaissais pas l'existence de la contre-offensive allemande peu avant la fin de la guerre et les conséquences sur la population française. Ce livre m'a vraiment intéressée car j'ai trouvé l'intrigue originale, assez peu connue et intéressante.
Cette amitié totalement inattendue entre deux personnes d'âge, de sexe, de nationalité différents et censés être ennemis est captivante, je me suis vraiment attachée à Renée qui a beaucoup de caractère et une grande force de vivre.
J'ai apprécié aussi qu'au cours de ce roman, on fasse connaissance de tant de personnages aux caractères si opposés mais toujours si bien décrits et vivants. On se croirait véritablement dans l'histoire ou devant un film tant les scènes sont parlantes. La relation entre Mathias et Jeanne a éveillé aussi mon intérêt, on s'interroge sur les sentiments respectifs véritables des deux personnages.
La fin du roman laisse une grande place à la libre interprétation du lecteur, c'est une fin ouverte qui prend la direction que l'on veut.
Ce livre a été élu "Prix Historia du Meilleur Roman", c'est à mon avis bien mérité.
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En cette fin d'année 44, la dernière offensive allemande dans les Ardennes belges pousse la population locale à se réfugier dans les caves. Dans la ferme de la famille Paquet, débarque soudainement un soldat américain Mathias, accompagné d'une enfant juive de 7 ans qu'il doit soustraire à la vindicte allemande. Mais la réalité est tout autre et Renée, la fillette le sait. Elle connait le double-jeu de son protecteur qui n'est autre qu'un soldat de la Waffen-SS infiltré. Alors pourquoi ne le dénonce-t-elle pas aux autres GI's présents dans cette cachette ? Quant à Mathias, quelle est la raison pour laquelle il n'a pas tué la fillette quant elle lui a été confiée par un prêtre belge dupé par son uniforme, préférant abattre son compagnon de combat ? Emmanuelle Pirotte a bâti toute son histoire sur l'ambiguïté de cette relation.

Son roman m'a fait découvrir un aspect de la seconde guerre mondiale que je ne connaissais pas avec cette opération d'infiltration nommée opération Greif, où de très bons éléments de l'armée allemande se glissaient dans les troupes alliées pour les désorganiser. Même si c'est un roman sur la guerre, ce n'est pas un roman d'action. Il se déroule dans un presque huis-clos, qui est le microcosme idéal pour exacerber les sentiments. L'auteure a tout misé sur les personnages et sur leur dualité. Ballottée de main en main depuis sa plus tendre enfance, Renée a vu son innocence céder la place à un instinct de survie presque animal qui l'aide à voir clair dans l'âme de ceux que le hasard met sur son chemin. Quant à Mathias, c'est un aventurier qui ne s'est pas engagé dans l'armée par adhésion à la doctrine hitlérienne mais par besoin d'adrénaline, par opportunisme et parce qu'il n'accorde pas beaucoup d'importance à la valeur de la vie. Toute la beauté du livre est contenue dans la relation ambivalente qui va s'établir entre ces deux solitaires. Cette gamine juive va réveiller en lui le peu d'humanité qu'il reste. J'ai beaucoup aimé l'ambiance tendue qui règne entre les occupants de cette cave, dans l'attente de la fin de cette guerre. Les arrivées successives des américains puis des allemands réveillent des penchants vils pour les uns ou courageux pour les autres. Des scènes très fortes émaillent le récit. L'écriture de l'auteure est juste et sait s'adapter à la situation. Elle permet par exemple au lecteur d' échapper ponctuellement à cette tension, en narrant le passé de trappeur de Mathias (sa mère était canadienne) et son sauvetage par une chamane indienne.

Un premier roman auquel j'accorde un 18/20, petit par la taille mais grand par le kaléidoscope d'émotions qu'il déclenche chez le lecteur. Un roman qui interroge sur le fond de la nature humaine, sur sa propre réaction face aux évènements rencontrés et qui laisse un agréable goût d'espoir.
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Pour un premier roman, Emmanuelle Pirotte a choisi un thème des plus sensibles : la seconde guerre mondiale et ses atrocités. Elle met au coeur de son ouvrage la rencontre improbable d'une enfant juive et d'un SS infiltré qui vont connaître une tranche de vie hors du commun. Au-delà de la narration, l'auteure montre la profonde complexité de l'être humain et des relations inattendues qu'il peut entretenir avec les autres.
Une fois la lecture achevée et même après, cela interpelle et laisse un sentiment d'incompréhension. Une multitude d'interrogations se succèdent sur la nature humaine.
Ouvrage à découvrir.
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