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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je n'ai pas gardé de souvenir de lecture du premier livre de M.Pingeot ,encore trop proche de la rue d'Ulm très certainement, mais j'ai quasiment eu un coup de coeur pour celui ci qui traite de sujets du moment certes mais avec quelle maestria!
De nombreux thèmes sont abordés: peut-on et même doit-on se délivrer d'une enfance préservée mais corsetée? le nom, le milieu, la réputation d'une famille peuvent ils être jetés en pâture par un de ses membres qui n'est pourtant que la victime innocente d'un pervers lui aussi intouchable? Et cette victime de viol, si elle s'appelait Machin Chose serait crue et entendue, mais une fille de famille célèbre n'attirera t-elle pas les les hyènes tapies au fond des salles de rédaction?
Et puis le fameux "vivre ensemble" est-il un fait certain, Peut -on croiser des racines quand l'une a plus de force que l'autre?
Toutes ces questions sujettes à une réflexion profonde de l'auteur sont admirablement restituées , l'écriture est limpide bien que travaillée, cela donne un excellent moment de lecture . Peut-être au moment (proche) de sa sortie y aura-t-il quelques supputations malsaines, ou pas d'ailleurs, quant à l'identité de l'agresseur, et là les Edts Julliard se remettront au travail...
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Oppressant ! Fascinant !
« Se taire » est encore un roman superbement sombre, comme je les aime. Même si j'ai suffoqué, même que j'ai lu en apnée, j'ai vibré pour Mathilde, le personnage central de cette histoire.

Mazarine Pingeot avec la finesse de son écriture, a l'art de savoir entretenir le suspense, de mettre dès le départ sa lectrice ou son lecteur sous pression, pour mieux le happer comme je le fus, par l'histoire de la vie de Mathilde.
Parce que Mazarine, a encore donné une profondeur impressionnante à ses personnages, qu'elle creuse et qu'elle dissèque méthodiquement.
Ces mots s'imbriquent implacablement les uns dans les autres, pour former une superbe analyse psychologique aux situations tragiques auxquelles sera confrontée cette jeune fille de vingt ans.
Bien sûr le roman ne fait pas dans la dentelle, ni dans la poésie, mais il m'en fut bouleversant.


J'avais déjà lu de cette auteure à part entière, « le cimetière des poupées », que j'avais beaucoup aimé par le style et surtout son histoire sordide inspirée de faits réels.
Mazarine n'est plus la fille de… N'est plus la fille cachée de…
D'ailleurs ce n'est pas un hasard si l'auteure s'est faite la narratrice dans ce présent roman.
Mazarine est Mathilde, qui est la fille d'un très célèbre chanteur à succès engagé, un symbole pour la France. Et qui a eu aussi un grand-père à l'Académie française.
J'ai ressenti qu'à travers son héroïne, Mazarine avait aussi souffert déjà d'avoir été la fille cachée, l'enfant du scandale d'un grand personnage. Et qu'ensuite, Mazarine a eu l'impression d'avoir été « violée », c'est son propre mot, lorsque son existence fut dévoilée aux yeux du monde.


Ce sont des sentiments semblables, par des mots très forts qui sentent le vécu, que vit Mathilde. Elle qui voudrait souvent passer inaperçue, surtout qu'elle est jolie femme et dont cet héritage familial lui pèse. Cette notoriété des parents et des aïeux la met en souffrance.
Même son patron l'utilise, elle et son nom célèbre, comme un sésame. C'est son nom qui permettra à la jeune fille d'aller faire des photos d'un brillant prix Nobel, adulé et respecté de tous.


En entrant chez cet homme admiré du monde entier, la gentille Mathilde ignore que sa vie va basculer à jamais. Qu'elle va vivre un point de non-retour.
Tout se passe très vite, l'homme, devenu fauve, devenu ordure, la prend violemment, bestialement…


Il y a ce moment où Mathilde ne comprend pas ce qui lui arrive. Ou ne veut pas comprendre. Ou a peur de comprendre qu'un homme est en train d'abuser d'elle.
Il y a le moment d'après, après cet acte ignoble et sauvage, où Mathilde se surprend à prendre des photos de son agresseur comme si rien ne s'était passé. L'homme prenant même la pose devant l'objectif.
Et puis il y aura cet autre moment où la jeune fille abasourdie, pensera qu'elle a vécu un cauchemar, mais la douleur de son corps et le sperme qui coule entre ses jambes, la ramèneront brutalement à la réalité.
Il y aura cet autre moment où Mathilde s'apercevra alors qu'une partie d'elle-même ne lui appartient plus, celle qui vient d'être souillée, profanée. Qu'une partie d'elle s'est déstructurée et vient de s'éteindre.


Viendra le moment d'après, le plus effrayant, le plus cruel, celui du questionnement, celui où Mathilde s'interrogera si elle doit parler et dénoncer cette agression, cette ignominie, ce viol dont elle vient d'être la victime ou si elle doit se taire.
Se taire, se murer dans le silence jusqu'à l'étouffement.
Se taire, pour mieux enfouir les brûlures de son âme.
Se taire, pour oublier la salissure, pour oublier ce dégoût qu'elle a en elle.
Se taire, par soumission, par l'éducation bourgeoise qu'elle a reçue
Se taire, pour ne pas faire de vagues, pour éviter le scandale, parce que ses parents le lui ont demandé, parce qu'elle est une jeune fille trop sage et obéissante.
Se taire, pour ne pas jeter l'opprobre sur la famille, ni faire de peine à maman, papa et grand-mère.


Se taire, c'est minimiser outrageusement un viol pour protéger la notoriété d'un nom, pour protéger le clan.
Se taire, c'est aussi risquer de ne plus pouvoir un jour, se reconstruire.
Viendra ce moment où la vie de Mathilde sera plongée dans un drame humain et féroce. La jeune fille y fera un long naufrage.


Viendra aussi, beaucoup plus tard ce moment de la rencontre de Mathilde avec Fouad.
Sera-il un ange gardien ou sera-il un ange déchu ?
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Première lecture, donc grande découverte de Mazarine Pingeot, et très belle découverte.
Se taire, voilà la vie de Mathilde, se taire. La fille du plus grand chanteur français, photographe, se rend chez le prix Nobel de la paix afin d'effectuer quelques photos. Ce dernier profite de son rang, et du rang de Mathilde pour la violer.
Les conseils de la famille : se taire, pour la protéger, pour protéger le nom familial, pour ne pas faire d'esclandre, pour ne pas être jetée en parture dans les journaux, à la télévision..... Elle les écoute, l'affaire ne s'ébruite pas.
Dégoutée par ce qui lui est arrivée, elle reprend des études d'urbanisme. Elle rencontre Fouad, grand parleur. Ils s'installent ensemble, tout ce passe merveilleusement bien. Elle lui raconte ce qui lui est arrivée, le viol, le prix nobel. Fouad lui demande de porter plainte, mais le commissaire la dissuade et créer une main courante. Après quelques temps de vie commune, Fouad change, est très possessif. Mathilde, sans trop s'en rendre compte, vie derrière lui, s'efface. Bien qu'enceinte, un soir, il la giflle, elle décide alors de quitter l'appartement. Elle vie chez Clémentine, sa soeur, chez sa grand mère et élève seule son fils.
Plusieurs années plus tard, l'histoire de la main courante ressurgie et est mise en avant par les journalistes. Son fils subit cette révélation. Une solution : retourner voir le prix nobel.
Ce livre est superbement bien écrit, le style, les mots se savourent à la petite cuillère, bien que le sujet soit difficile.
Il nous montre les dégâts d'un viol sur les femmes qui doivent se taire pour ne pas faire de vagues, un sujet tabou qui commence doucement à être dévoilé grâce, ou plutôt à cause de l'affaire Weinstein, #metoo, #balanceton porc.
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Une fois de plus, pari réussi pour Mazarine Pingeot qui écrit joliment bien et avec grande maîtrise, traitant des sujets évidents mais pas forcément faciles : le poids du secret, la place de la femme, son rôle symbolique et la manière dont elle peut ou non échapper à son éducation. L'intrigue est passionnante mais au-delà du récit, c'est bien la qualité d'une réflexion qu'il faut saluer.
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Mathilde Léger, âgée de vingt ans, effectue des études de photographe. Sa mission : faire des portraits du prix Nobel de la Paix. Elle se rend au domicile de cet homme, prend plusieurs photos de son modèle. Ce dernier profite de sa notoriété et la viole. de retour au domicile familial, la jeune femme narre sa mésaventure. Son père, un célèbre chanteur engagé, lui-même fils d'un académicien De l'Académie Française et d'une intellectuelle féministe lui interdit de dévoiler son agression sexuelle. Il lui faut se taire. Ravagée, la jeune femme quitte le milieu de la photographie et reprend des études et se consacre à l'urbanisme.
Elle rencontre Fouad, un urbaniste comme elle. Ils s'aiment et emménagent ensemble. Elle tombe enceinte. Elle dévoile son viol à son compagnon. Il l'incite à porter plainte. Elle se rend donc au commissariat. L'agent de service l'incite à déposer une main-courante. Fouad change de comportement. Il devient agressif et la maltraite. Elle quitte le domicile conjugal et se réfugie chez sa soeur clémentine. Elle accouche d'un petit garçon qu'elle va élever seule. Les années passent. La main-courante surgit sur la scène publique. Mathilde va être face à son destin de femme violée. Va-t-elle être en mesure d'affronter cette souillure qui l'encombre, jour et nuit, depuis ses vingt ans ? Quel devenir pour son fils , harcelé par ses amis ?
Dans ce roman merveilleusement bien écrit, il faut dire que Mazarine Pingeot est une brillante universitaire , le viol est toutes les séquelles qui s'en suivent est très bien cerné. Une bonne analyse psychologique, de l'héroïne et les tabous relatifs à l'éducation, eu milieu social, à la notoriété sont bien rendus. Nous souffrons avec Mathilde. Nous portons sa croix. Il faut vivement encourager, défendre, toutes ces jeunes femmes, ces jeunes filles victimes d'abus sexuels, indépendamment de la classe sociale, l'origine, le renom du prédateur, sa fonction dans la société.
Merci Mazarine pour toutes nos consoeurs, victimes de tels abus sexuels.
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Le roman de Mazarine Pingeot est un très bon livre, juste un peu anxiogène ce qui n'est pas recommandé en cette période de confinement.
Elle a le mérite d'aborder un sujet essentiel dans "Se taire" : la pression familiale pour garder le silence et ne pas dénoncer un viol par peur du scandale.

Le roman commence par une scène choc lorsque Mathilde, jeune photographe, se retrouve face au Nobel de la paix (jamais nommé), afin de prendre des photos pour son journal. Mais c'est un homme qu'elle a devant elle qui va lui demander d'approcher et sans autre sommation la violer. Cela se passe très vite et elle reste tétanisée. Elle se relève très vite afin de prendre des photos comme si cela devait lui permettre d'effacer l'autre image traumatisante.
Mathilde en parle à ses parents qui, par peur du scandale, l'invite à se taire. Il faut dire qu'elle est fille DE, une personne relative, identifiée comme fille de son père, chanteur très médiatisé ou de son grand-père académicien.
Heureusement sa soeur est là pour la soutenir mais Mathilde prendra la décision de se taire et de changer de métier.
Quand elle rencontre Fouad elle tente de se persuader qu'elle peut être heureuse avec un homme mais celui-ci est particulièrement antipathique. C'est comme si elle continuait de se voiler la face. En apprenant qu'elle a été violée, il l'oblige à aller porter plainte mais elle se retrouve seule devant le commissaire qui l'incite à ne déposer qu'une main courante. Pourtant, l'affaire va éclater contre son gré, dans la presse.
Mazarine Pingeot sait maintenir le suspense et décrire la souffrance insidieuse de celle qui a été abusée. Il y aussi le poids de son éducation qui l'empêche de s'opposer à ses parents.
Ce qui est certain, c'est qu'elle montre bien que se taire n'empêche pas d'oublier.


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Ce livre m'a emportée dans la vie de Mathilde. On la suit de ses 20 à 31 ans. L'écriture juste, précise, piquante de Mazarine Pingeot m'a transportée. J'ai pris mon temps pour le lire. Je l'ai dégusté page par page, tantôt dans le métro, tantôt dans le train, tantôt chez moi dans le canapé. J'avais le sentiment de manger une délicieuse tarte au citron meringuée : la finesse de l'écriture et la fluidité des moments de vie racontés m'ont évoqué la douceur de la meringue, quand la violence -physique, sexuelle, morale-énoncée m'a rappelé plutôt l'acidité de ce mets. Critique de la société, ce livre fait réfléchir. Avoir été violé.e est difficile à dire quand on vient d'une famille où, plus que tout, il faut sauver les apparences. Mathilde qui, tout du long, fait une description clinique, médicale, presque détachée de sa propre vie, et où ses sentiments et émotions brillent par leur absence, a tout de même réussi à me toucher. Je recommande ce livre à tous. Brûlant d'actualité et en même temps intemporel, il informe mieux que les chaînes télévisées. La poésie en plus.
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Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre avec ce roman, et quelle surprise! Dès le premier chapitre on rentre dans l'action avec ce moment choquant, et cette rencontre qui change à jamais Mathilde… ensuite on la suit pendant de nombreuses années. Elle tente de se reconstruire, et d'avoir également du soutien auprès de sa famille. Mais fille de célébrité, on ne lui laisse pas vraiment le choix de parler… « J'ai été programmée pour ne pas faire de scandale. le prix Nobel l'a très bien compris »
C'est un roman fort, puissant, et bouleversant. Les mots sont bien choisis, l'écriture est passionnante et tellement pleine de sens qu'on ne veut à aucun moment s'arrêter dans cette lecture.
L'autrice nous invite aussi à nous demander s'il faut se taire ? Quel aurait été notre choix à la place de Mathilde ?
La fin m'a surprise mais j'ai bien aimé la façon dont elle était amenée.
Ce roman est toujours autant d'actualité, bien qu'il soit sorti en 2019... Je vous le recommande vivement, j'ai adoré !
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Coup de coeur pour ce livre ! Je n'avais encore jamais lu un livre de Mazarine Pingeot , pourtant cette dernière a déjà publié plus d'une quinzaine de livres. Ce fut une très belle découverte qui me donne envie de me pencher sur sa biographie.
La sensibilité et la fragilité de ses personnage est palpable à chaque page. Son écriture est passionnante, belle et maitrisée. Elle traite donc à travers ce roman du thème tabou du viol, du poids du secret, de la place de la femme, de l'influence, de l'ascendance des uns sur les autres et de l'éducation reçue.
Je vous conseille la lecture de ce livre superbement écrit qui retrace la vie d'une femme après un viol et toutes les séquelles qui en découlent : une pépite de la rentrée littéraire 2019 !
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Le viol, le silence, la honte, les non-dits...Se taire !

L'auteure montre avec beaucoup de finesse et de vérité, la souffrance des femmes suite à une agression.

La question de l'emprise conjugale et familiale est aussi abordée d'une manière très subtile.

Un portrait édifiant de notre société actuelle et dysfonctionnelle sur la tyrannie des hommes, le jugement et le regard des autres.

Un roman puissant donnant la parole aux victimes de violences sexuelles et psychologiques.


Lien : https://leslecturesdeclaudia..
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Mazarine Pingeot

Sa discrète mère, conservateur de musée, a travaillé longtemps dans un musée qui fête ses vingt-cinq ans :

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