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Critique de lagazettebd
« Slava » Pierre-Henry Gomont. Éditions Dargaud.
Tome 1 : Après la chute. 2022
Tome2 : Les nouveaux russes. 2023
Dans la société russe post-soviétique des tragiques années Eltsine, les nouvelles lois du marché riment avec far-East en conférant à l'immensité russe un puissant goût de « frontière ».
Dans un contexte économique de déliquescence avancée, Dimitri Lavrine est devenu un trafiquant sans scrupules. Son jeune comparse encore mal dégrossi, Slava Segalov, ancien artiste « engagé » contre le totalitarisme soviétique, a renoncé à ses rêves de gloire et tente de se faire une place dans ce monde capitaliste sordide. Son engagement s'est éteint avec la cause de ce dernier. Nina, jeune ingénue filiforme, a compris que la fin du monde ouvrier est arrivée, mais peine à s'y résoudre. Elle vit avec son père Volodia dans une station thermale abandonnée, archétype d'une architecture stalinienne datée. Notre quarteron de personnages alterne comique de situation et pathétisme grandiloquent.
Une nostalgie désuète mais poignante des années soviétiques traverse le récit.
Le gracile et délicat dessin, dans un mélange d'élégance toute aristocratique, de poésie et d'humour, porte un regard généreux sur un monde apocalyptique finissant. La rapidité de la chute communiste est transfigurée à travers un dessin fiévreux, bouillonnant et rageur. La finesse du trait, la bonhommie des personnages comme l'économie de détails renvoient au délicieux style Sempé.
La légèreté d'un scenario « à la Lautner » et des dialogues ciselés « à la Audiard » créent un décalage délectable avec le tragique du moment. Une sorte de bienveillance dans l'absurdité des scènes de la vie quotidienne suinte du récit. Chaque personnage incarne avec minutie et tendresse une frange sociale de la société post-soviétique.
L'ère Eltsine conduit le spectateur dans une appréciation presque mystique et allégorique de la société russe : Il s'agit de gloser sur l'infinie tristesse du genre humain.
A lire impérativement en attendant le 3ème tome.
Tome 1 : Après la chute. 2022
Tome2 : Les nouveaux russes. 2023
Dans la société russe post-soviétique des tragiques années Eltsine, les nouvelles lois du marché riment avec far-East en conférant à l'immensité russe un puissant goût de « frontière ».
Dans un contexte économique de déliquescence avancée, Dimitri Lavrine est devenu un trafiquant sans scrupules. Son jeune comparse encore mal dégrossi, Slava Segalov, ancien artiste « engagé » contre le totalitarisme soviétique, a renoncé à ses rêves de gloire et tente de se faire une place dans ce monde capitaliste sordide. Son engagement s'est éteint avec la cause de ce dernier. Nina, jeune ingénue filiforme, a compris que la fin du monde ouvrier est arrivée, mais peine à s'y résoudre. Elle vit avec son père Volodia dans une station thermale abandonnée, archétype d'une architecture stalinienne datée. Notre quarteron de personnages alterne comique de situation et pathétisme grandiloquent.
Une nostalgie désuète mais poignante des années soviétiques traverse le récit.
Le gracile et délicat dessin, dans un mélange d'élégance toute aristocratique, de poésie et d'humour, porte un regard généreux sur un monde apocalyptique finissant. La rapidité de la chute communiste est transfigurée à travers un dessin fiévreux, bouillonnant et rageur. La finesse du trait, la bonhommie des personnages comme l'économie de détails renvoient au délicieux style Sempé.
La légèreté d'un scenario « à la Lautner » et des dialogues ciselés « à la Audiard » créent un décalage délectable avec le tragique du moment. Une sorte de bienveillance dans l'absurdité des scènes de la vie quotidienne suinte du récit. Chaque personnage incarne avec minutie et tendresse une frange sociale de la société post-soviétique.
L'ère Eltsine conduit le spectateur dans une appréciation presque mystique et allégorique de la société russe : Il s'agit de gloser sur l'infinie tristesse du genre humain.
A lire impérativement en attendant le 3ème tome.
