Alors qu'au loin une aube nouvelle de levait, les chefs indiens visionnaires parlaient ainsi : " Nous avons donné beaucoup de noms de notre langue aux choses qui parleront toujours de nous. Le Minehaha rira de nous, le Seneca brillera à notre image, le Mississippi racontera nos peines. Le large Iowa, le rapide Missouri, le fertile Michigan chuchoteront nos noms sous la caresse du soleil. Le grondement du Niagara, le soupir de l'Illinois et la complainte de Yellowstone feront résonner nos chants de mort. Se pourrait-il qu'un homme entende ce chant éternel sans en être ému. (Eagle Wing)
"Les mots ont des pouvoirs à l'intérieur et à l'extérieur d'eux mêmes. Ils viennent de nulle part pour se transformer en sons et en sens ; ils donnent naissance à toute chose. Par le moyen des mots, un homme peut communiquer avec le monde. Et le monde est sacré. Un mot dit a sa propre vie, il s'envole et ne tombe pas sur le sol pour se transformer en poussière.", expliquait un Indien Kiowa
Michel Pageau, trappeur.
Cet ouvrage nous entraîne dans le monde mystérieux des vastes étendues boréales, où s'effacent les barrières entre l’homme et l’animal. Dès son enfance, une voix a éveillé en lui l’appel de la nature, puissant, irrésistible. Arpentant l’immense forêt boréale d’Abitibi, aux confins du Québec et des territoires du Grand Nord, Michel Pageau apprend la dure loi de la vie sauvage, s’y confronte et la respecte. Il devient vite un trappeur redoutable, capable de pister des jours durant des loups, des carcajous, de transpercer à trente mètres un ours avec des flèches.