Ce roman raconte la vie, depuis les 16 ans, de Violette , devenue Toussaint, fille de l'assistance publique, tour à tour garde-barrière ,puis gardienne de cimetière. Mariée, un enfant et puis....
Je ne suis pas normande, mais concernant mon avis sur ce roman ( si j'ai aimé ou pas) , ma réponse sera normande ; ni oui, ni non .
Attention : risques de divulgâchage...
- Je n'ai pas aimé les moments où l'auteure se répéte. En enlevant au moins 200 pages, l'effet aurait été plus aéré , plus digeste. .
Il y a des tas de passages que j'aurais fait couper, si j'avais été éditrice, car ils n'apportent rien à l'histoire centrale.
Notamment, tous les extraits du journal de la maman de Julien . Je trouve que rajouter une histoire d'amour ( par dessus celle qui se finit et celle qui va commencer pour Violette), c'est lourd, j'ai sauté rapidement toutes ces parties car je trouvais que ça faisait film français des années 70, ultra daté...
- Et comme , c'est pratique que Julien trouve le Journal de sa mère qui ,évidemment, raconte cette liaison et qui parle de la gardienne du cimetierre, Violette.
- Comme c'est glauque cette histoire d'amour entre Philippe et sa tante par alliance.
- Comme, on s'en fout de toutes les autres histoires d'amour qui parsèment ce roman: celle du fossoyeur, celle de l'ancien gardien du cimetierre , qui , ça tombe bien, pour remplir les quotas, est homo. Mais comme on est tolérants jusqu'à une certaine mesure (!) , faut pas pousser, elle n'occupe qu'une toute partie de l'histoire parce qu'on est pas très courageuse non plus...
- Comme c'est irréaliste toute cette gentillesse, toute cette générosité qui suinte de tous les personnages, qui vont aider cette pauvre Violette (à part Philippe et sa famille....)
- Comme, c'est lourd aussi, toutes ces ces hommages à des films , à des chansons dont
Valérie Perrin nous cite quelques lignes, pour créer un lien de complicité et d'appartenance à un groupe générationnel entre la lectrice et l'auteure. Et que ça remplisse des lignes et des lignes...
- Comme ça me fatique toutes ces célébrités bobos , qui ont découvert Marseille ... [ " Je crois que j'ai adoré Marseille et les Marseillais avant de les rencontrer."..]
Comme c'est facile, et comme c'est démago ! J'aimerais leur faire visiter les quartiers où les touristes ne mettent pas les pieds, qu'ils foulent la pauvreté, la misére ...
J'aimerais qu'ils réalisent qu'il y a autant de Marseillais que de "Marseille(s)", et que cette réflexion, veut juste rien dire ; elle est tellement réductrice, tellement stupide, tellement condescendante..... ( Jamais un Marseillais te dira : " Je crois que j'ai adoré Paris et les Parisiens" !;-)
Et au milieu de tout cela, il y a des passages sublimes, criant de vérité , sur le deuil, la perte.
Des passages cocasses.
Des passages poétiques avec certains métiers surranés , les noms de certains personnages, ou animaux, avec les allées fleuries du cimetierre , ou le jardin.
Des passages amusants
Donc un pavé en demi-teintes qui m'a fait vivre les montagnes russes sur le plan du ressenti, entre agacement et plaisir.
Et en ce moment, les montagnes russes, vaut mieux éviter !