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Citations sur Les aventures du capitaine Alatriste, tome 3 : Le sol.. (12)

Quand l’argent manquait, il ne restait plus que la réputation. Les tercios espagnols mettaient un point d’honneur à ne pas exiger leurs arriérés de solde et à ne pas se mutiner avant une bataille, pour qu’on ne puisse les accuser d’avoir peur de se battre. Sur les dunes de Nieuport et à Alost, les troupes déjà mutinées suspendirent même leurs réclamations pour aller au combat. A la différence des Suisses, des Italiens, des Anglais et des Allemands, qui exigeaient souvent de toucher les soldes qui leur étaient dues comme condition pour se battre, les soldats espagnols se mutinaient toujours après leurs victoires.
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Au nord, les Etats généraux, soutenus par la France, l'Angleterre, Venise et d'autres ennemis, consolidaient leur rébellion avec l'aide du culte calviniste, plus utile pour les affaires de leurs bourgeois et de leurs commerçants que la vraie religion, oppressive, surannée et si peu pratique pour ceux qui préféraient un Dieu qui encourageait le lucre et le bénéfice, secouant ainsi le joug d'une monarchie castillane trop distante, centralisatrice et autoritaire. De leur côté, les Etats catholiques du Sud, encore loyaux, commençaient à se lasser du coût d'une guerre qui allait durer quatre-vingts ans, ainsi que des exactions et abus de soldats que l'on considérait de plus en plus comme des troupes d'occupation. Tout cela envenimait plus qu'un peu la situation, sans parler de la décadence de l'Espagne, où un roi bien intentionné mais incapable, un favori intelligent mais ambitieux, une aristocratie stérile, des fonctionnaires corrompus et un clergé aussi stupide que fanatique nous précipitaient tête baissée vers l'abîme et la misère, alors que la Catalogne et le Portugal menaçaient de se séparer de la Couronne, pour toujours dans le cas du Portugal.
Pris entre les rois, les aristocrates et les curés, dont les coutumes religieuses et civiles tenaient dans le mépris ceux qui prétendaient gagner honorablement leur pain avec leurs bras, les Espagnols préféraient chercher fortune en combattant dans les Flandres ou en conquérant l'Amérique, à la recherche du coup de chance qui leur permettrait de vivre comme des gentilshommes, sans payer d'impôts ni lever le petit doigt.
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Comme d'habitude, ils s'opposaient les uns aux autres selon leur langue et leur pays d'origine, les Valenciens d'un côté et les Andalous de l'autre, les Léonais face aux Castillans et aux Galiciens, les Catalans, les Basques et les Aragonais chacun pour son compte, tandis que les rares Portugais qui se trouvaient dans nos rangs faisaient bande à part. Bref, il n'y avait pas deux régions ou royaumes qui fussent d'accord. A bien y penser, vous ne pouviez comprendre comment la Reconquête avait été possible, si ce n'est que les Maures étaient eux aussi des espagnols.
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[...] celui qui tue de loin ignore tout de ce que signifie tuer. Celui qui tue de loin ne tire aucune leçon sur la vie ni sur la mort. Il ne risque rien, il ne se salit pas les mains, il n'entend pas la respiration de son adversaire, il ne voit pas l'épouvante, le courage ou l'indifférence dans ses yeux. Celui qui tue de loin ne met pas à l'épreuve son bras, son coeur ni sa conscience. Il ne crée pas de fantômes qui reviennent ensuite le tourmenter toutes les nuits, pour le restant de ses jours. Celui qui tue de loin est un coquin qui confie à d'autres le sale travail qui est le sien. Celui qui tue de loin est pire que les autres hommes, car il ignore la colère, la haine, la vengeance et la terrible passion de la chair et du sang en contact avec l'acier d'une lame. Mais il ignore aussi la pitié et les remords. Celui qui tue de loin ne sait pas ce qu'il perd.
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"Celui qui tue de loin ne tire aucune leçon sur la vie ni sur la mort.Il ne risque rien,ne se salit pas les mains,n'entend pas la respiration de son adversaire,il ne voit pas le courage,l'épouvante ou l'indifférence dans ses yeux.Celui qui tue de loin ne met pas à l'épreuve son bras,son coeur,ni sa conscience.Il ne crée pas de fantômes qui viennent ensuite le tourmenter toutes les nuits,pour le restant de ses jours.Celui qui tue de loin est pire que les autres hommes,car il ignore la haine,la colère,la vengeance et la terrible passion de la chair et du sang en contact avec l'acier d'une lame.Mais il ignore aussi la pitié et le remords. Celui qui tue de loin ne sait pas ce qu'il perd."
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Impavides et terribles jusque dans la déroute, les tercios espagnols, pépinière des meilleurs soldats que l'Europe avait donnés durant deux siècles, incarnèrent la machine de guerre la plus efficace jamais commandée sur un champ de bataille.
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"Ceux qui avaient soutenu au prix de leur sang et de leur vie la vraie foi, les Etats et les possessions de notre monarque étaient infailliblement enterrés ou oubliés." (p. 72).
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Il est vain d'offrir à l'aveugle la lumière, au soir la parole, à la brute la science et aux monarques l'honnêteté.
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Solde que je n'ai pas reçue depuis bien longtemps, ajouta-t-il après une très longue pause.
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L'époque n'était plus celle des grands capitaines, des assauts massifs et des riches butins. La guerre était devenue une sorte de longue et ennuyeuse partie d'échecs durant laquelle les places fortes changeaient sans cesse de mains. Le courage y comptait souvent moins que la patience.
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