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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Lu pour la deuxième fois; la première, datant peut-être d'avant mon adhésion à Babelio, n'avait pas fait l'objet d'une critique et j'ai eu amplement de temps pour en oublier la substance… J'ai retrouvé avec plaisir le dessin un peu lourd de Tardi, l'écriture de Pennac, l'ambiance très parisienne leet, plus particulièrement quartier du Jardin des Plantes où j'ai eu l'habitude de flâner. L'intrigue est un peu pesante et les personnages caricaturaux (on y retrouve même Daniel Pennac en personne, une sorte de signature à la manière qu'avait Hitchcock d'apparaître dans se propres films). La leçon de morale sociale manque aussi un peu de subtilité mais l'ensemble tient assez bien la route pour un scénario de BD et, somme toute, j'ai passé un assez bon moment de lecture.
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Cette BD fait partie des toutes premières que j'ai lu (peut-être même la 1ère). Elle m'a beaucoup marquée car elle est assez cruelle dans ses propos et assez noire aussi dans son dessin.

Les planches de Tardi sont très reconnaissables. Son trait noir et sa "lourdeur" conviennent particulièrement bien à ce polar à l'humour noir, à cette peinture d'un Paris de mécréants de toutes sortes.

La patte de Daniel Pennac est reconnaissable aussi : de très nombreux personnages, certains très farfelus, des rebondissements surprenants et un scénario très dynamique.

Outre l'enquête, qui n'est pas menée par celui que l'on croit, ce sont aussi les nombreux portraits de personnages en demi-teinte qui accaparent le lecteur. Paris n'est pas oubliée : métro, café, jardin des plantes, tour Eiffel, petits bars... On trouve également dans cet opus une critique des entreprises qui licencient à tour de bras sans se soucier le moins du monde des répercussions sur les ouvriers et leurs familles ; critique également des médias et des politiciens qui montrent et disent ce qu'ils veulent et ce qui donnera une bonne image de leur petite personne. Rien n'est gratuit, tout est calcul.

Challenge BD 2017
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Un univers de Pennac idéalement dessiné par Tardi chez Futuropolis. Pourquoi parce que comme dans Adèle Blansec, on retrouve le jardin des plantes, son zoo et le musée d'histoire naturelle, des personnages un peu fous. La débauche pastiche avant tout l'inhumanité de certains DRH, dont la tâche consiste à licencier massivement.
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Encore un album de Tardi que j'apprécie ! le sujet est rarement évoqué en bande dessinée. La débauche n'est rien autre que le licenciement en masse pratiqué par des Directions des Ressources Humaines peu scrupuleuses... Nous avons là une véritable dénonciation du libéralisme sauvage qui ne sera pas du goût de tout le monde. Plus fort que Davodeau !

C'est une oeuvre dédicacée à tout ceux qui se retrouvent un jour ou l'autre sur le carreau. Ce sont souvent des chômeurs qui deviennent progressivement des laissés pour compte que la société ignore. Je trouve plutôt courageux qu'un auteur ose aborder ce sujet avec un scénario mêlant autant d'ingéniosité. le coup du chômeur dans la cage à bestiaux du Jardin des Plantes avec une pancarte annonçant que l'homme se nourrit de nourriture pour animaux m'est apparu comme très révélateur. Il y a un humour au second degré qu'il faut distiller.

Et puis, il n'y a pas que cela. On suit le parcours d'un homme prêt à tout pour arriver à ses fins. Au début, on trouve certains personnages d'emblée assez sympathiques et d'autres beaucoup moins. En les connaissant mieux, on se rend compte que les gentils ne sont pas aussi sympa que cela et vice versa. La méchanceté n'est jamais là où l'on croit. Bref, c'est une belle leçon sur le genre humain. Cela m'a particulièrement touché car je suis le spécialiste pour me tromper sur le caractère des gens. Tardi ne fait jamais dans la complaisance et c'est ce qui m'attire incontestablement dans son oeuvre.

Je conseille cette lecture captivante à mi-chemin entre le polar urbain et la chronique sociale. Beaucoup y ont vu une bd ratée. Ce n'est pas mon sentiment. le dessin de ce Paris coloré est plutôt agréable. Plus encore, la pertinence du propos mérite une lecture attentive et même un achat de cet album d'une grande qualité.
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La rencontre d'un dessinateur et d'un auteur autour d'un "phénomène de société".
Le préambule,
"Aux virés
Aux lourdés
Aux dégraissés
Aux restructurés
Aux fusionnés
Aux mondialisés
Bref, à tous ceux qui se retrouvent sur la carreau."
nous montre tout de suite que nous ne sommes pas en face d'une exception, d'un cas particulier, nous sommes malheureusement tous concernés par cette vie dont nous ne maîtrisons plus les étapes.
L'idée de s'afficher en tant que chômeur affamé comme une bête curieuse enfermée dans une cage pour réussir à manger et à être abriter...... Un comble dans notre société qui parfois, il est vrai, prend plus soin de ses animaux que de ses compagnons d'infortune.
L'idée de démontrer que l'horreur absolue n'est pas encore atteinte et que des esprits tordus utilisent une stratégie commerciale pour leurs profits par ailleurs déjà colossaux...... Même plus étonnant quand on pense à l'appétit du fric, du pouvoir,... Que certains n'hésitent pas à nous montrer et le pire c'est qu'ils n'en ont même pas honte !
Les dessins sont criants de vérité, que ce soit dans l'espoir, dans l'amour, la désespérance, la malhonnêteté que sais je encore de toutes ces facettes de ces multiples personnages.
L'humour n'est jamais très loin, il est vrai que tout le monde même le bon vieux monsieur Georges retrouvera l'appétit, nous sommes soulagés !
Enfin peut être !
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Et un romancier de plus qui se lance dans la BD. Comme si les essais de van Cauwelaert et Werber, pour ne citer qu'eux, ne les avaient pas encore tous dissuadés. Si j'aime beaucoup Tardi, quoique son trait soit plus approprié au N&B, je dois avouer que Pennac m'a toujours laissé complétement froid. Cette collaboration ne m'intéressait que très modérement. Pourtant, ces deux-là font des étincelles !
Nouvelle attraction au Jardin des Plantes: un chômeur en cage ! Il est là, apathique, exhibé comme une bête curieuse. Les gens se bousculent pour le voir. Les medias s'emparent de l'événement, l'opinion publique s'émeut… et un beau matin, le chômeur est retrouve pendu. Aurait-il choisi d'en finir avec toute cette misère ? Ou bien…
Tardi et Pennac s'en sont donnés à coeur-joie pour brocrader la situation sociale actuelle. Car il faut prendre la "Debauche", qui donne son titre à l'album, par opposition à l'embauche. La tête de turc des auteurs, c'est le DRH: Directeur/Destructeur des Ressources Humaines. Si celui dépeint par Davodeau dans "Anticyclone" est un brave type dépassé par les événements, ceux qu'on croise dans cette histoire sont particulièrement détestables. Sans doute est-ce une question d'échelle. Davodeau parlait d'une petite société ou un employé reste un être humain. Pour ces DRH-ci, un employé ne vaut guère plus qu'une machine. Si il ne donne plus satisfaction, on le remplace.
Bien sûr, on pourrait se dire que ce n'est finalement qu'une histoire née de l'imagination de 2 amis. Comment prendre au serieux ces personnages plus folkoriques les uns que les autres ? Et l'idée même d'exhiber un chômeur en cage… Un peu de sérieux, SVP. Pourquoi ne pas enfermer une bande d'ados attardés dans un loft et les filmer en permanence, tant qu'on y est ? Mais il suffit d'ouvrir un journal pour se rendre compte de la pertinence du propos.
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On ne s'en lasse pas de cette satire sociale.
Un duo de choc pour traiter avec finesse (si si) ce sujet épineux.
Lecture fortement recommandée.
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