Et un romancier de plus qui se lance dans la BD. Comme si les essais de van Cauwelaert et
Werber, pour ne citer qu'eux, ne les avaient pas encore tous dissuadés. Si j'aime beaucoup
Tardi, quoique son trait soit plus approprié au N&B, je dois avouer que
Pennac m'a toujours laissé complétement froid. Cette collaboration ne m'intéressait que très modérement. Pourtant, ces deux-là font des étincelles !
Nouvelle attraction au Jardin des Plantes: un chômeur en cage ! Il est là, apathique, exhibé comme une bête curieuse. Les gens se bousculent pour le voir. Les medias s'emparent de l'événement, l'opinion publique s'émeut… et un beau matin, le chômeur est retrouve pendu. Aurait-il choisi d'en finir avec toute cette misère ? Ou bien…
Tardi et
Pennac s'en sont donnés à coeur-joie pour brocrader la situation sociale actuelle. Car il faut prendre la "Debauche", qui donne son titre à l'album, par opposition à l'embauche. La tête de turc des auteurs, c'est le DRH: Directeur/Destructeur des Ressources Humaines. Si celui dépeint par Davodeau dans "Anticyclone" est un brave type dépassé par les événements, ceux qu'on croise dans cette histoire sont particulièrement détestables. Sans doute est-ce une question d'échelle. Davodeau parlait d'une petite société ou un employé reste un être humain. Pour ces DRH-ci, un employé ne vaut guère plus qu'une machine. Si il ne donne plus satisfaction, on le remplace.
Bien sûr, on pourrait se dire que ce n'est finalement qu'une histoire née de l'imagination de 2 amis. Comment prendre au serieux ces personnages plus folkoriques les uns que les autres ? Et l'idée même d'exhiber un chômeur en cage… Un peu de sérieux, SVP. Pourquoi ne pas enfermer une bande d'ados attardés dans un loft et les filmer en permanence, tant qu'on y est ? Mais il suffit d'ouvrir un journal pour se rendre compte de la pertinence du propos.