Croyez-moi, je succombe et, autant que ma santé me le laisse prévoir, je n'ai plus longtemps à souffrir. Je n'ai plus de forces, ni mon teint d'autrefois : à peine une peau mince couvre-t-elle mes os. Mais mon esprit est encore plus malade que mon corps malade, et il contemple sans fin son malheur. Rome est loin de mes yeux ; mes amis, objet de ma tendresse, sont loin, et mon épouse, qui m'est plus chère que toute autre, est loin. Ici c'est les peuplades des Scythes, la horde des Gètes porteurs de braies. Ainsi m'émeut et ce que je vois et ce que je ne vois pas.
Sic me, quae video non videoque, movent.
J’ai connu, j’ai aimé les poètes mes contemporains […]. Souvent Properce me récitait ses vers passionnés ; Properce, qui fut mon compagnon et mon ami ; […] et l’harmonieux Horace captiva mes oreilles […].
(livre IV, élégie X)
[…] je m’efforçais d’écrire en prose, mais les mots venaient d’eux-mêmes se plier à la mesure, et tout ce que j’écrivais était des vers.
(livre IV, élégie X)
Mon père me disait souvent : "Pourquoi t’ouvrir une carrière inutile ? Homère lui-même est mort dans la pauvreté."
(livre IV, élégie X)
[…] un frère m’avait précédé d’un an dans la vie. […] On commença de bonne heure notre éducation, et, par les soins de mon père, nous reçûmes les leçons des plus habiles maîtres de Rome.
(livre IV, élégie X)
Je possède, si l’on peut compter cela pour un avantage, un rang de chevalier, non par une faveur de la fortune, mais à titre d’héritier d’une race antique qui l’a possédé avant moi.
(livre IV, élégie X)
Sulmone est ma patrie, Sulmone, célèbre par l’abondance et la fraîcheur de ses eaux […].
(livre IV, élégie X)
Ce poète que tu lis […], si tu veux le connaître, ô postérité, voici son histoire […].
(livre IV, élégie X)