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Citations sur Et vive l'aspidistra ! (22)

- Mais qu’est-ce que le socialisme signifierait donc, selon toi ?
- Oh! Quelque chose dans le genre du « Meilleur des mondes » d’Aldous Huxley ; seulement pas si amusant. Quatre heures par jour dans une usine modèle, à serrer l’écrou n°6003. Rations distribuées, dans du papier imperméable à la graisse, à la cuisine communale. Excursions à pied en commun de la maison de Marx à la maison de Lénine et retour. Cliniques d’avortement gratuites dans tous les coins. Tout ça c’est bien dans son genre, bien sûr. Seulement nous n’en voulons pas.
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La plupart du temps, quand aucun client ne venait, il passait son temps à lire la littérature de camelote sous couverture jaune que contenait la bibliothèque. Des livres de ce genre, vous pouvez en lire en moyenne un par par heure. C’est vraiment une « littérature d’évasion », cette denrée des bibliothèques à deux pence ! On n’a jamais rien inventé qui demande moins d’effort à l’intelligence ; même un film en comparaison exige un certain effort. Aussi, quand un client demandait un livre de telle ou telle sorte, que ce fût de la catégorie « Sexe » ou « Crime » ou « Ouest sauvage », ou « Roman d’amour », Gordon était en mesure de donner un conseil de connaisseur.
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Le premier effet de la pauvreté, c'est qu'il tue la pensée. Il comprit soudainement, comme si c'était une nouvelle découverte, qu'on n'échappe pas à l'argent en n'en ayant pas ...
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Le regard terne, il contempla le mur de livres. Il les haïssait tous, les vieux et les nouveaux, les livres pour intellectuels et les livres pour gens dépourvus de sens artistique, les moroses et les gais. Leur simple vue lui rappelait sa propre stérilité. Car lui qui était censé être un "écrivain", il n'était même pas capable d'"écrire"! Car ce qui était en question, ce n'était pas simplem le fait de ne pas obtenir la publication, mais le fait de ne rien produire,ou presque rien. Et toute cette littérature camelote encombrant les rayons, et bien, elle existait, en tout cas ; c'était tout de même quelque chose de réaliser.
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3. « Pour lui un livre était purement et simplement une marchandise, comme un pantalon d'occasion. Lui-même n'avait jamais lu un livre de sa vie, ni pu comprendre pourquoi il y avait des gens qui en lisaient. Son attitude à l'égard des collectionneurs qui passaient des heures courbés avec amour sur ses éditions rares était celle d'une prostituée sexuellement frigide à l'égard de sa clientèle. N'empêche qu'il semblait savoir, rien qu'en le prenant dans ses mains, si un livre avait ou non de la valeur. Sa tête était une véritable mine de renseignements sur les ventes aux enchères et les dates des éditions originales, et il avait un flair merveilleux pour dénicher une bonne affaire. Sa manière préférée d'acquérir des marchandises, c'était d'acheter en bloc les bibliothèques des personnes qui venaient de mourir, particulièrement celles des pasteurs. Chaque fois qu'un pasteur mourait, M. Cheeseman arrivait sur les lieux avec la promptitude d'un vautour. Les pasteurs, expliqua-t-il à Gordon, ont si souvent de bonnes bibliothèques et des veuves ignorantes. » (pp. 281-282)
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En un certain sens, l'extrême mépris qu'il avait pour son travail lui facilita les choses. Il put prendre en patience cette vie de bureau dénuée de sens, parce que, pas une minute, il ne la considéra comme définitive. D'une manière ou d'une autre, un jour, Dieu savait comment et quand, il s'en évaderait. Après tout, il y avait toujours à son actif le fait qu'il "écrivait". Un jour, peut-être, il serait capable de gagner à peu près sa vie en "écrivant"; et l'on se sent débarrassé de la puanteur de l'argent, si l'on est "écrivain", n'est-ce pas ? La vue de tous les types de son entourage, surtout des plus âgés, le mettait au supplice. Voilà ce que l'on devenait, à adorer le Dieu Argent ! S'établir, faire son chemin, vendre son âme pour une petite maison de banlieue et un aspidistra ! Se transformer en ce typique petit cuistre à chapeau melon - le "petit homme" de Strube - le docile petit-bourgeois qui pousse le verrou à fond vers les six heures quinze pour faire un dîner de pâté-maison et de compotes de poire en conserve; ensuite une demi-heure à écouter le concert symphonique de la B.B.C., et puis peut-être un brin de commerce charnel licite, si sa femme "se sent d'humeur à cela" ! Quel destin ! Non, on n'était pas destiné à vivre ainsi ! Il fallait sortir immédiatement de là, de la puanteur de l'argent. C'était une sorte de complot qu'il mijotait. Il était comme voué à cette guerre contre l'argent. Mais c'était encore un secret. Les gens du bureau ne le soupçonnèrent jamais d'avoir des idées peu orthodoxes. Ils ne découvrirent même jamais qu'il écrivait de la poésie - non qu'il y eut grand-chose à découvrir, car en six ans il n'eut pas vingt poèmes publiés dans des périodiques. À première vue, il était exactement pareil à tout autre employé de la City - rien qu'un soldat de l'armée de ceux qui, essaimant vers l'est le matin, vers l'ouest le soir, voyageaient debout, en se tenant à la courroie, dans les compartiments du métro.
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He looked back over the last two frigthful years. He had blasphemed against money, rebelled against money, tried to live like an anchorite outside the money-world, and it had brought him not only misery, but also a frightful emptiness, an inescapable sense of futility. To abjure money is to abjure life. Be not rigtheous over much ; why shouldst thou die before thy time ? Now he was back in the money world, or soon would be.
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Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas d'argent, je ne suis qu'un airain qui résonne, ou une cymbale qui retentit. Et quand j'aurais le don de prophétie, et que je connaîtrais tous les mystères et toute la science, quand j'aurais toute la foi jusqu'à transporter des montagnes, si je n'ai pas d'argent, je ne suis rien. Et quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres, quand je livrerais mon corps pour être brûlé, si je n'ai pas d'argent, cela ne me sert de rien.

L'argent est patient ; l'argent est plein de bonté ; l'argent n'est point envieux, il n'est pas présomptueux, il ne s'enfle pas d'orgueil ; il ne fait rien de malhonnête, il ne cherche pas son intérêt ; il ne s'aigrit point, il ne soupçonne point le mal ; il ne se réjouit pas de l'injustice, mais il met sa joie dans la vérité ; il s'excuse tout, il croit tout, il espère tout, il supporte tout...

Maintenant donc, ces trois choses demeurent : la foi, l'espérance et l'argent ; mais la plus grande des trois est l'argent.

I Corinthiens, 13 (adaptation)
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C'est un des livres que je relis régulièrement et, jamais, je ne m'en lasse. Il y a tant à y découvrir. Critique d'un monde qui pourrait être celui d'aujourd'hui. peut-on vivre en dehors des normes établies par la société ? Peut-on vivre en méprisant les biens terrestres ?On est toujours rattrapé par la société et ses aspidistras.
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L'erreur que tu fais, ne le vois-tu pas, c'est de penser qu'on peut vivre dans une société corrompue sans être corrompu soi-même. En définitive, à quel résultat parviens-tu en refusant de gagner de l'argent ? Tu t'efforces de te conduire comme si on pouvait se maintenir debout en dehors de notre système économique. Mais on ne le peut pas. C'est le système qu'il faut changer, ou l'on ne change rien. On ne peut mettre les choses en ordre de façon clandestine, si tu vois ce que je veux dire
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