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L'hexagone, symbole de l'univers chez les grecs, donne ses dimensions à cette pièce où chacun peut venir parler à son gré, libre, centre lui-même de sa propre vie. Ce court récit introspectif montre à quel point il est important pour l'héroïne, ainsi que pour les silhouettes devinées dans la salle d'attente, de venir déposer dans cette chambre, nettoyée chaque jour, les détritus de leur propre existence. Nous retrouvons des constantes chez Ogawa : la piscine, les personnages étranges, sages (un autre soi-même) et la puissance mentale et entravante des chaînes que chacun se donne. Tout passe : la pièce disparaît, il n'en reste plus que les traces. L'auteur nous montre que tout peut passer chez l'homme s'il consent à déposer ses fardeaux, que les traces ne sont que légères et peuvent... s'effacer.

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Pourquoi sommes-nous, parfois, attirés par des gens qui n'ont rien de particulier. Pourquoi, parfois, nous prend-il l'envie de les suivre, de pouvoir en savoir plus sur eux de manière obsessionnelle.

L'histoire met en avant, encore une fois, une jeune femme attirée par une femme d'allure banale qui accompagne elle-même une vieille dame. Cette rencontre devient envoûtante et s'en suit une démarche d'espionnage et de filature. J'ai bien aimé, ici, le parallèle, ce qui va suivre n'engage que moi, entre l'effet miroir (l'attirance pour la femme banale) et la filature (le fait de cheminer vers la découverte de soi). Ensuite vient le moment de la découverte dans un lieu abandonné (représentation de l'inconscient) cette petite salle et de son armoire hexagonale. (l'introspection). le personnage est intéressant car son corps est malade (somatisation).

Cette oeuvre de 100 pages de Yôko Ogawa met en avant les joies de l'introspection, du recueillement, de la psychanalyse et de la somatisation. J'ai d'ailleurs passé un moment délicat en lisant cette histoire. Les ingrédients chers à cette autrice y étaient.

Confidence, j'irai, d'ailleurs, bien refaire un petit tour dans la petite pièce hexagonale, demain. Mais on dirait qu'une brume semble l'emporter au loin... C'est bien ma veine, je souffre en douce...
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L'héroïne de ce livre (qui n'a pas de prénom) qui peine à se débarrasser de son ex petit-ami Michio, avec qui elle est sortie pendant deux ans, est envoyée par ordre de son médecin à suivre des cours de natation au Club de sport de sa ville pour renforcer son dos.
Retrouve son maillot de bain et y va, sans grande conviction
Dans les vestiaires, elle observe Midori qui attend une vieille dame, l'air vague. Puis, elle engage la conversation avec elle, ce qui n'est pas dans ses habitudes.
Puis Midori devient une sorte d'obsession. Jusqu'au moment où, elle voit Midori et la vieille dame en train de faire leurs courses au supermarché. Quand elles ressortent, elle se met à les prendre en filature pour se retrouver dans un bâtiment… Et dans la petite pièce hexagonale qui est moins banale que ce qu'elle paraît.

Comme toujours, j'ai été happée par le style, les idées, l'atmosphère de Yôko Ogawa qui est une autrice que j'affectionne énormément. Un court récit qui ne m'a pas laissé indifférente une fois de plus.
La petite pièce hexagonale est un lieu de psychanalyse. Un endroit où parler de soi, déposer les armes, les larmes, les désillusions, les pensées qui oppressent, le passé qui agresse, réunir son courage.
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Chère Yôko Ogawa, je suis désolée, je voulais absolument vous lire et pour vous découvrir j'ai pris votre roman le plus court et pas celui que les collègues et ma mère me recommandait. Erreur de débutante! J'ai aimé l'ambiance intimiste de votre roman et la légère étrangeté qui s'en échappe mais je dois bien avouer que à peine terminer, je l'oublie déjà doucement... Je vais donc faire ce qu'il faut toujours faire : écouter sa maman et me plonger dans "La formule préférée du professeur".
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La Feuille Volante n° 1204
La petite pièce hexagonaleYoko OgawaActes Sud.
Traduit du japonais par Rose-Marie Makino-Fayolle.

Le mal au dos est le mal du siècle et en tant que secrétaire, la narratrice en souffre. C'est donc tout naturellement que son médecin lui conseille la piscine, lieu où elle rencontre par hasard Midori, une inconnue aussi banale que silencieuse qu'elle croise quelques jours plus tard accompagnée d'une vieille dame. Elle les suit jusqu'à une loge de concierge d'immeuble où elles semblent attendre leur tour. le plus étonnant est que la plus âgée entre dans une haute armoire qui donne accès à un espace hexagonal, « la pièce à raconter ». Cela m'évoque à la fois le rituel de passage d'un monde à un autre autant que ces grandes armoires qui étaient souvent le refuge des enfants mais on peut tout aussi bien y voir la silhouette d'un confessionnal. C'est le début d'un récit assez surréaliste où cette femme, à travers un monologue et dans cet espace restreint, confie au silence, ses préoccupations les plus intimes et son appétence pour la vie solitaire.

J'ai lu ce court roman comme une fable philosophique mais je suis assez peu entré dans le récit personnel de cette femme, de son histoire chaotique et finalement désastreuse avec Michio, son amant et de son mal au dos chronique qui est peut-être la marque de sa culpabilité au regard de son couple. Finalement la haine qu'elle porte à cet homme pourtant prévenant, patient et bien entendu amoureux d'elle, est incompréhensible mais sa démarche intimiste de parole dans « la pièce à raconter » n'apporte aucune explication. de même pour la réflexion, d'ailleurs assez rapidement menée, sur le destin et le hasard qui est une interrogation traditionnelle autant qu'une énigme récurrente sur le sens de la vie et qui restera sans doute définitivement sans réponse. En revanche, je me suis intéressé au phénomène de la parole dont je ne suis plus très sûr qu'elle soit aussi libératrice qu'on veut bien le prétendre. Qu'elle soit, comme c'est le cas ici, exprimée sous forme de monologue traduit, à mon sens, davantage un phénomène de société où l'individu est de plus en plus seul, ou qu'elle prenne la forme un peu plus ambiguë de l'écriture qui est une autre manière de parler tout seul. Je note que, dans une société où le partage de la parole est de plus en plus grand, le soliloque me paraît bizarrement très répandu et les gens se sentent de plus en plus solitaires, même au sein de la famille et du couple. J'en veux pour preuve la pratique de plus en plus grande de l'écriture notamment grâce notamment aux réseaux sociaux. Chacun s'y exprime souvent à titre personnel sans qu'il y ait vraiment d'échanges constructifs et cela débouche souvent sur la polémique. Auparavant on confiait le rôle d'écoutants aux curés de paroisses à travers la confession mais la réponse qui était donnée, inspirée par la parole de Dieu, supposait la foi religieuse et l'observation des sacrements, autant que la nécessité de se libérer de ses fautes en les avouant, pratique qui de nos jours est bien émoussée. Maintenant que les églises sont vides et qu'on se méfie des ecclésiastiques, d'ailleurs de plus en plus rares et qui faillissent à leur mission, ce rôle est dévolu aux psychiatres qui s'acquittent de cette tâche avec des résultats parfois inégaux. de plus en plus les individus éprouvent le besoin de combler par la parole solitaire le vide de leur existence.

Je ne sais comment s'en tirera cette narratrice après le départ de cette « pièce à raconter » qui est itinérante, ce qui traduit bien son rôle qui se veut universel. Je ne sais pas comment interpréter la haine qu'elle porte à son ancien amant ni les relations éphémères qu'elle a eues avec le céramiste mais elle avoue elle-même qu'elle a agi ainsi «  pour s'enfoncer de plus en plus dans (la) boue de sa conscience ». La résilience qui fait aussi partie de la vie et de la thérapie a en elle-même des ressources insoupçonnées qui viendront sans doute à son secours à moins que sa propre mauvaise foi et l'auto-persuasion ne l'aident aussi pour la convaincre de la haine qu'elle porte à Michio est exclusivement de sa faute à lui.

Au départ, ce récit m'a séduit par son originalité mais rapidement, nonobstant le style agréable à lire, j'ai vite décroché, à cause sans doute des questions soulevées et qui restaient en suspens ou de la fin du récit un peu trop facilement précipitée.



© Hervé GAUTIER – Janvier 2018. [http://hervegautier.e-monsite.com]
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Troublante et mystérieuse, l'écriture de Yoko Ogawa nous transporte dans un voyage à la fois secret et intime. Une rencontre entourée de mystères qui nous amène jusqu'à cette petite pièce à raconter et ses nombreux personnages venus s'y livrer... Une écriture douce et claire grâce à laquelle s'instaure une atmosphère feutrée et mystérieuse qui nous transporte jusqu'au coeur de ses personnages. Des personnages, intrigants, qui ajoutent à cette courte histoire, un grain de folie et d'humanité. Car c'est bien d'humanité dont il est question ici, des liens qui se tissent entre les gens, ceux que l'on regrette et ceux que l'on conserve précieusement...
Lien : http://art-enciel.over-blog...
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« La Petite Pièce Hexagonale » de Yoko Ogawa est un roman court mais fort : c'est un condensé d'émotions dignes des meilleurs auteurs Japonais que j'ai lu à ce jour. En une centaine de pages, ce récit contemplatif aborde avec grâce et poésie des thèmes puissants et difficiles.

La narratrice rencontre, dans les vestiaires d'une piscine où elle se rend pour prendre soin de son dos, une femme mystérieuse, entre deux âges, calme et réservée, étrangement accompagnée d'une vieille femme exubérante. Elles échangent quelques mots, et voici que notre narratrice est subjuguée et attirée par cette inconnue. Cette fascination va l'amener à croiser cette femme dans un supermarché et à la suivre jusqu'à une cité dans laquelle elle va découvrir « la petite pièce à raconter » : il s'agit d'une pièce de forme hexagonale pouvant accueillir une seule personne, uniquement munie d'un banc, dans laquelle les gens viennent se confier, viennent raconter et se livrer, à l'instar d'un confessionnal : à la différence qu'ici, ils sont seuls avec eux-mêmes, leurs paroles, prononcées à voix haute, ne trouvent de résonance que dans leur propre esprit. La narratrice, d'abord hésitante et dubitative, va doucement se laisser charmer et prendre conscience de l'importance de cette petite pièce à raconter.

C'est un roman doux, méditatif et entêtant sur l'Intimité et la Quête de soi. Cette histoire à l'allure psychanalytique met en avant les bienfaits de l'introspection et de la confession, ainsi que l'importance de la parole et des mots. Un petit bijou de la littérature.
Lien : http://www.livressedesmots.c..
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Une petite histoire japonaise sans grands événements ou développements majeurs. La petite pièce hexagonale est une petite chambre mobile dans laquelle on peut s'isoler et se raconter ses soucis et ses problèmes sans assistance d'un thérapeute ou quelqu'un d'autre. En effet, on entre dans cette pièce hexagonale, on raconte des histoires et personne ne les écoute pas. le personnage principal est une femme occupée qui souffre d'un mal de dos. Elle a trouvé l'endroit où se trouve cette pièce hexagonale par accident. Les deux exploitants de la pièce, une mère et son fils, l'invitent à y entrer pour essayer. Elle trouve l'expérience d'isolement thérapeutique et vraiment libératrice. Elle se raconte des petites histoires personnelles, des secrètes, des événements simples d'autrefois qui pour une raison quelconque la dérangent encore.

Après cette première occasion, elle revient plusieurs fois pour subir cette thérapie simple et alternative. Elle s'efforce aussi de mieux connaître les deux exploitants, qui d'ailleurs sont des gens très sympathiques. Elle voudrait mieux comprendre qui sont-ils, d'où viennent-ils, pourquoi font-ils ce boulot, comment font-ils fonctionner la pièce ? Elle apprend que ils transportent leur pièce mobile de ville à ville. Ils restent quelques semaines et après ils continuent leur voyage. Elle n'apprend pas beaucoup plus sur la mère et son fils, qui, évidemment, à la fin de l'histoire, sont partis. le personnage principal doit se débrouiller comme d'autrefois.

Le livre offre une lecture simple et agréable qui, de temps en temps, me rappelle un peu l'oeuvre de Haruki Murakami.
Lien : http://nebulas-nl.blogspot.n..
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Déjà familiarisée avec la subtilité de l'écriture japonaise, notamment grâce à Yasunari Kawabata, Yukio Mishima, Yasushi Inoué, je découvre Yôko Ogawa avec grand plaisir à travers ce court roman.
Une femme qui vient de quitter son presque fiancé sans trop savoir pourquoi croise à la piscine une autre femme presque insignifiante qui pourtant capte son attention. Elle se met à la suivre et découvre un lieu itinérant dédié à la confession intime : la petite pièce hexagonale.
Il me paraît évident que cette écrivaine accomplie s'est formée à l'écriture en s'imprégnant des oeuvres des plus grands auteurs du Japon. Elle a d'ailleurs gagné de prestigieux prix littéraires.
J'ai particulièrement aimé l'atmosphère éthérée, mystérieuse et poétique qu'elle a su créer, à la frontière de l'inconscient (la traversée de la forêt n'est pas anecdotique), avec de nombreuses questions laissées en suspens. On s'interrogera par exemple sur le rôle du personnage de la vieille dame, mais chut !..., n'en disons pas trop, car la petite pièce hexagonale est un lieu secret.
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Un joli roman très court tout en simplicité et douceur. Un récit à l'ambiance mystérieuse qui fait appel à l'imaginaire.

La narratrice est une jeune femme simple, effacée, pas particulièrement heureuse dans sa vie quotidienne ; elle sort d'une rupture amoureuse, qu'elle a elle-même provoquée sans aucune raison spécifique, et elle souffre de violentes douleurs au dos. Comme remèdes des séances d'étirements barbares et un peu de natation en piscine. C'est là qu'elle rencontre entre autres Mirodi, une femme à l'apparence quelconque, mais qui la fascine et qu'elle va suivre longuement à l'autre bout de la ville jusque dans un bâtiment désaffecté.

Dans l'ancienne loge du gardien, une salle d'attente équipée de quelques sièges, poussiéreux, d'une vieille table et surtout d'une surprenante armoire, une toute petite pièce hexagonale ou "pièce à raconter", dans laquelle les visiteurs peuvent entrer un par un, le temps qui leur est nécessaire pour faire le point sur eux-mêmes, sur leur vie, leurs états d'âme, leurs angoisses, et ainsi se libérer.

J'ai bien aimé cette métaphore poétique sur l'introspection et la psychanalyse. Ce roman court et bien écrit, à l'atmosphère énigmatique, m'a procuré un agréable moment de lecture, mais je dois avouer que je n'y ai pas adhéré totalement. Il est vrai que j'ai toujours un peu de mal avec le fantastique et l'imaginaire.














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