Surtensions

- Ronan, Victor se prend quelques jours au vert. Vous êtes à la tête du groupe. Déconnez pas, je vous surveille. Action.
- Merde, j'aime pas quad il fait ça.
- Si tu crois une seconde que je vais t'appeler chef, c'est que t'es encore en train de dormir, commença Sam.
- Il y a un nouveau shérif dans la ville, l'acheva Johanna.
- C'est bien. J'ai votre confiance. Ca m'aide. Vous êtes des amis en plastique et des collègues en carton. Je saurais même pas dans quelle poubelle vous recycler.

Sur les moniteurs de contrôle, les cellules des arrivants affichaient toutes le même tableau. Chaque nouveau détenu était assis sur son lit, incapable de dormir, les yeux dans le vide à essayer de réaliser la situation. Surtout de l'accepter. L'espoir allonge le temps et use les nerfs. La résignation permet d'être en paix. Accepter sa peine est le seul moyen de la supporter. Mais cette acceptation peur prendre du temps.

"- Si tu fais le moindre geste déplacé, je te ventile en puzzle cinq mille pièces. Ouvre ou t'exploses."

Puisqu'ils en avaient tous deux très envie, , Léa ne toucha pas le sol du moment où la porte d'entrée fut ouverte. D'un mur à l'autre jusqu'à la chambre, elle cogna partout, bras et jambes accrochés à Coste, et les vêtements s'effeuillèrent sans délicatesse dans une étreinte qui ne s'arrêterait que longtemps plus tard.


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Vous êtes des amis en plastique et des collègues en carton, je saurais même pas dans quelle poubelle vous recycler.

Nous avons le reste. Ne vous trompez pas, c'est à nous de transformer ce bordel en happy end. Le tout avec des ravisseurs à qui on vient de poser un lapin et qui doivent être à bonne température.

- Je t'interdis de faire ça, putain ! Saute, crie, remercie le ciel. Tu fais quoi ? Tu me protèges de ton bonheur ? Merde, à moi aussi ça fait du bien, je croyais que ça existait plus.

A cinq cents mètres du centre-ville et des familles qui font leurs courses de la semaine, se trouvent les premiers grillages barbelés protégeant les remparts décrépis du monstre de béton à l'architecture étouffante. "Modèle du système carcéral français", avaient-ils dit le jour de l'inauguration en 1970.
Aujourd'hui ce n'est plus qu'une jungle de violence que les surveillants contrôlent de loin, sans oser pénétrer ni dans les cellules, ni dans la cour de promenade. Un milieu dans lequel le plus aguerri des salopards devient vulnérable comme une bulle de savon.

Ils laissèrent un temps en suspens ,comme si Léa ,elle aussi, assistait à ce spectacle unique.Mais le silence qui se prolongeait l'inquiéta.
--Tu reviens quand ?demanda -t-elle.
La respiration de Coste se transformait en petits nuages de buée blanche et l'aurore boréale verte vira au violet .
--Tu reviens, Victor?.

Trois mois plus tôt.
Centre pénitentiaire de Marveil
District 2-Cellule des arrivants.

Amoureux fou.Presque dépendant. Limite étouffant. Alors elle avait manqué d'air.Et plus elle s'éloignait, plus il's'enfoncait dans une dépression morbide.Trop de médicaments et des nerfs devenus difficilement contrôlables.