C'était en convention, des années en arrière. Il y a des pattes, en dessin, qu'on n'oublie pas, et chaque fois que j'ai découvert
Tsutomu Nihei, c'était là où je ne l'attendais pas. J'ai tracé une ligne droite jusqu'au stand avant de repartir, ce comics sous le bras.
En matière de graphisme, on est sur du BLAME!pur, avec des designs de mi-série (on retrouve le goût du mangaka pour les onomatopées agressives) et des méga-architectures qui jaillissent de décors lunaires, aux échelles et à la désolation écrasantes où les corps se tordent sous des mutations dignes de se poser à la croisée du body et du space horror.
Ainsi, au dessin et au scénario,
Tsutomu Nihei. À la couleur, GURU eFX qui nous honore de son travail inégal. L'équipe est bancale : le trait nerveux, sale, expressif avec lequel
Nihei blesse sa page est contredit par des dégradés trop lisses – quand on n'a pas une absence totale de rendering. Collaboration bancale, donc, à l'image du résultat. Comics ? Manga ? L'oeuvre ne choisit pas. Pas plus qu'elle ne prend de risque alors que cette mini série pourrait s'autoriser de grands retournements de situations hors chronologie... qui ne viennent pas. On referme le livre avec le sentiment d'avoir lu un prétexte : celui d'un fan pour "isekai" son héros préféré dans son univers, et le faire interagir avec ses personnages.
Sans être une catastrophe, c'est mauvais, et ce Snikt! échoue tout autant à être un bon comics de Wolverine qu'un bon manga de
Nihei. Je lui fais mes adieux sans beaucoup de regrets. Il reste un spin-off officieux à l'univers de BLAME! qui m'aura occupée le temps d'une centaine de pages.