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Critique de Chestakova


Merci à Babelio ainsi qu'aux éditions Delcourt pour m'avoir donné l'occasion d'entrer dans l'univers de Fabrice Néaud.
Journal 1&2, c'est un voyage original, une balade en blanc et noir, dans une BD qui déroule sur moins de deux ans, le regard d'un auteur-dessinateur sur son vécu, ses doutes, ses désirs. Récit autobiographique, le livre est original par sa forme graphique, et son contenu, au-delà du factuel, dans la recherche émouvante d'une vérité subjective. Je me suis prise au jeu, touchée par la sincérité du propos qui structure le récit, et génère des contrastes heureux. le blanc et noir du graphisme tout d'abord, dans un trait qui tranche et montre à voir : pas de nuances de gris mais la fragilité qui transparait dans le dessin qui s'efface par moments jusqu'à dissoudre l'image dans le vide, les nuances sont apportées par des rayures, des hachures, des traits qui coupent, qui soulignent ou pas. le graphisme raconte ainsi l'histoire, il porte aussi les impressions, les ressentis, les pensées, et sait traduire de façon originale les moments de grande blessure, de souffrance, comme au moment de la rupture avec Stéphane, dans un bégaiement du dessin en gros plan sur la nuque, image forte du temps qui piétine et qui fait mal. Contraste dans le traitement du temps, il ne pèse pas toujours de la même manière ,c'est un peu comme dans la vie on a parfois l'impression que le temps s'affole et puis sans transition, ensuite il se fige… la première partie est un temps long, c'est le temps de la rencontre, du désir, de la déception, la seconde partie est un temps court qui tourne le dos à la première, c'est le temps d'après Stéphane, celui de la mise en forme de l'association, d'un autre départ, celui en épilogue du regard en arrière.
Je n'ai pas été gênée par la forme graphique adaptée à l'autobiographie, au contraire j'ai ressenti les dessins, plus comme une mise à distance que comme une mise à nu, peut- être parce que le dessin impose à l'imagination, des visions qui la bornent et la limitent. J'en ai accepté le cadre. La lecture de Journal ne laisse pas indemne, j'en garde le plaisir d'un partage, celui d'une altérité qui tend la main à l'autre.
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