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Je suis un peu spéciale. Tout le monde lit la science-fiction de Ray Bradbury tandis que moi je me délecte de ses histoires de non-science-fiction. Tout le monde fait des éloges à "Lolita" de Nabokov alors que moi je n'ai pas accroché à cette histoire. J'aime à la folie "Machenka" !
L'auteur y fait un portrait de l'exil mais moi j'y apprécie surtout comment Ganine revit dans sa mémoire sa radieuse passion de jeunesse. C'est magique comment son passé, intense et heureux, efface son présent engourdi d'émigré. Je lisais sans pouvoir m'empêcher de retracer dans mon esprit, suivant l'exemple de Ganine, tous les détails de mon premier amour, et c'était si excitant !
La fin de ce roman est surprenante. L'exaltation trouvée dans l'inaction...
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L'histoire se déroule sur une courte durée, le temps d'une semaine où les habitants d'une pension pour réfugiés russes se côtoient et s'entraident. Ganine, personnage central m'a semblé un être distant et peu attachant. Ses humeurs et ses envies fluctuent tellement qu'il est difficile de cerner véritablement l'homme qu'il est. C'est grâce à quelques retours dans le passé du réfugié russe qu'apparaît la fantomatique Machenka...
Il m'a certes fallu un certain temps pour m'impliquer dans l'histoire, environ cent pages, mais j'ai terminé ce livre satisfaite de l'avoir lu. L'écriture est très imagée, poétique même, sans pourtant ressembler à celle des pays asiatiques où la métaphore est largement employée. Ce n'est pas véritablement une intrigue qui se joue ici, mais plus l'analyse psychologique d'un homme à un moment donné de sa vie.
C'est pour moi une découverte intéressante et enrichissante.
Lien : http://uneautrelecture.blogs..
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Quel plaisir de lire Machenka peu après avoir lu Ada ou l'ardeur. Autant la lecture d'Ada est fastidieuse, autant la lecture de Machenka est légère. Et pas seulement en raison du nombre de pages. Plus de quarante ans séparent ces deux livres, et pourtant on sent le même auteur, la même inspiration, on retrouve beaucoup de van dans le personnage de Ganine : adolescent il marche sur les mains, jeune il est sympathique mais adulte il est introverti et assez distant avec son entourage, un peu imbu de lui-même, il reçoit aussi cinq lettres de son amoureuse, là aussi tout comme Van. Ce premier roman, publié en russe à Berlin, a eu un certain succès à l'époque, essentiellement pour sa peinture des conditions de vie de l'immigration russe. Nabokov y dépeint effectivement avec talent une semaine de la vie d'une pension pour réfugiés. Il y a Lydia Nikolaïevna Dorn, la logeuse effacée, veuve d'un riche allemand, Koline et Gornotsvetov, couple de danseurs professionnels homosexuels, Anton Postiaguine, vieux poète russe et Klara, jeune fille un peu naïve ou idéaliste et puis l'insupportable Alfiorov … La description de la pension est remarquable avec le leitmotiv des trains qui passent et qui donnent l'impression qu'ils traversent l'immeuble de part en part (et puis les chambres numérotées avec des pages d'éphéméride, la répartition des meubles, ...). le leitmotiv du train revient dans d'autres passages du roman : Machenka doit arriver en train, la dernière fois qu'il l'avait vu, c'était dans un train, et il quitte Berlin en train. L'imbuvable Alfiorov attend pour la fin de la semaine son épouse Machenka. Il montre sa photo à Ganine qui reconnaît son premier amour. Dès lors Ganine se remémore sa première rencontre avec Machenka, et chaque moment du premier été passé ensemble dans une Russie d'avant son exil, lumineuse et verdoyante. Ses souvenirs remplacent son présent maussade pour lui faire revivre ses souvenirs. Il y a quelque chose de proustien dans sa nostalgie. L'écriture est belle, emplie d'images poétiques pour décrire des événements minuscules, et les descriptions des ressentis sont toute en finesse. La fin du roman est assez inattendue. Un très beau livre sur la nostalgie et le souvenir. Et déjà un très bon livre de Nabokov.
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Le roman se déroule à Berlin au début des années 20 dans une pension"russe et déplaisante" où vivent six émigrés. Au début du récit, Lev Garine le personnage principal, se retrouve coincé dans l'ascenseur avec Alfiorov, un bavard des plus casse-pieds, qui veut récupérer sa chambre car sa femme arrive. Garine est de mauvaise humeur. A la pension, il a prétendu qu'il partirait le samedi suivant. Il aurait bien l'argent pour quitter Berlin, encore faut-il qu'il rompe avec Ludmila , au parfum qui le dégoute. Il se sent dénué de toute volonté, lui l'homme d'action, qui était capable de marcher sur les mains. Mais, le lendemain, l'insupportable Alfiorov lui montre une photo de son épouse qui doit arriver bientôt. Garine reconnaît en elle Machenka son premier amour. Dès lors, il va se remémorer l'histoire de cet amour durant les quelques jours qui le séparent de son arrivée à Berlin.

C'est le premier roman de Nabokov et pour moi déjà un coup de maître. D'abord j'ai aimé la description du microcosme d'exilés qui vit à la pension. On est entre le réalisme et la parodie de la pension Vauquer, à la sauce pimentée russe. Il y a là le vieux poète sentimental et la jeune fille idéaliste ( à la Tchekov) , le couple de danseurs homosexuels ( Diaghilev)...l'insupportable fat bavard ( qui occupe la chambre 1er avril) et puis le héros, séducteur arrogant, vraiment pas sympathique, un Eugène Onéguine du pauvre. Tout ce petit monde vit dans la précarité, à l'étroit, dans un Berlin maussade. En totale opposition, la Russie avant l'exil que reconstitue Garine. Russie ouverte, campagnarde, lumineuse, lyrique du premier été revisité. Garine est alors en mouvement permanent : il pédale, rame, marche sur les mains pour séduire la belle, mais dès le deuxième été son souvenir s'étiole, plus flou, moins clair, moins lumineux et puis ensuite il y a la guerre, la révolution, la guerre civile...une seule photo de Machenka, un texte illisible... le souvenir s'assombrit et sa vie réelle s'éclaircit. Garine sort de sa léthargie à la pension, s'ouvre aux autres et pense à l'avenir.
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Berlin 1925
Le cadre de ce court roman est celui d'une pension où résident des émigrés russes chassés par la révolution. Toute l'intrigue se joue en quatre petits jours…
On y retrouve Ganine, jeune homme de 25 ans au chômage, et Alfiorov, la quarantaine, qui attend impatiemment que sa femme arrive de Russie : Il ne l'a pas vu depuis 4 ans et elle vient enfin d'obtenir les papiers pour sortir de Russie. Cette femme est la Machenka du titre.
Ganine, après une période de suractivité, tombe dans la dépression.
Il reste avec une maîtresse Ludmila qu'il n'aime plus, par apathie jusqu'au jour où …il voit une photo de Machenka …et où il se souvient…de son premier amour à 16 ans…

L'écriture m'a beaucoup plu : les images de la pension sont percutantes (on entend le train de la gare voisine faire trembler les murs), les images sont surprenantes et poétiques, Ganine est très ambigu (amoureux ? criminel ? voleur ? fou ? )

Il s'agit du premier roman de Nabokov et il semble que celui ci ait une part autobiographique importante. En tout cas j'ai trouvé le ton très juste : l'évocation tout en nostalgie et ressentiment de l'exil, la nostalgie de son premier amour.

Tout au long du livre, la place des trains est importante : la pension est tout contre une gare, l'énigmatique Machenka doit arriver au train de 8h05 le samedi suivant, Ganine se souvient d'une rencontre en train quand il habitait encore en Russie et à la fin, il quitte Berlin pour la France en train… ce leitmotiv du train m'a énormément fait penser à « La modification » de Michel Butor….

La fin de ce livre est parfaite…
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D'accord Nabokov est aussi l'auteur de Lolita, mais ce livre-ci et son chef d'oeuvre ne sont pas forcément comparables.
Bon, ok, ressemblances dans la finesse de certaines descriptions et sensations, qui nous fait vivre fort les événements, micro-événements.
Des sentiments troubles, parfois limites. (Dans Lolita on était un cran plus loin.)
Mais ici, on a affaire à un roman plus russe, la Russie est un personnage central. Celui de la parente, mère ou père, qu'on hait, qu'on fuit, qu'on cherche tout le temps...
Un livre qui est celui d'un grand écrivain, assurément. Mais si vous (ne) le lisez (pas), (ne) le trouvez (pas), vous n'en serez pas différent. En tout cas, moi, pas.
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« Machenka », le premier roman de Vladimir Nabokov retrace les souvenirs nébuleux d'un amour adolescent.

Cet amour lie Ganine et Machenka, cette jeune femme mystérieuse dont on ne sait presque rien tout au long du récit.

Le cadre de ce roman nous laisse rêveur : une pension berlinoise où se rencontrent des réfugiés russes, plus attachants les uns que les autres, ayant fui leur pays après la révolution.

Koline et Gornotsvetov, un couple de danseurs professionnels ; Anton Sergueïevitch Podtiaguine, un vieux poète russe ; Klara, une femme naïve et tendre ou encore la logeuse, Lydia Nikolaïevna Dorn, veuve d'un homme d'affaires allemand timide et d'une extrême douceur.

Ganine, un homme froid et énigmatique, évolue dans cette pension où règne une atmosphère qui lui rappelle sa ville natale : la Russie.

Lors de son séjour, il rencontre Alfiorov, cet homme qui attend impatiemment sa femme : Machenka.

Ganine déniche une photo de cette femme énigmatique. Il découvre alors que cette épouse tant attendue n'est autre que son premier amour, un souvenir éblouissant et tendre. Il se replongera avec mélancolie et délice dans ce premier émoi d'une extrême pureté.

Avec ravissement, le lecteur revit cette passion de jeunesse. Tout en candeur, nous savourons l'émerveillement d'un premier amour.

Vladimir Nabokov nous dévoile un premier roman magistral qui nous transporte dans une écriture riche et poétique.

Lien : https://memoiresdelivres.wor..
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Le premier roman de Nabokov, écrit pendant son exil berlinois, raconte une histoire d'amour très particulière. Les personnages sont tous des réfugiés russes qui logent provisoirement dans une pension de famille berlinoise peu après la révolution. Chacun attend quelque chose. L'un d'eux espère bientôt retrouver sa femme dont il montre imprudemment la photo à un camarade de la pension.

Déjà parfaitement maître de la forme romanesque, capable d'écrire des descriptions saisissantes des sensations perçues par ses personnages, Nabokov déploie dans ce bref roman choral (ce qui semble contradictoire) une fresque attendrissante des exilés russes à la dérive dans un monde hostile. Adorant se jouer des clichés, Nabokov manipule adroitement son lecteur pour lui livrer, in fine, un travail d'orfèvre.

L'excellente notice de l'édition de la Pléiade donne une clé essentielle pour comprendre la fin déroutante du roman (peut-être celle-ci figure-t-elle également en folio).
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