-On a qu'une vie Clark. C'est le devoir de chacun de la vivre aussi intensément que possible.
On n'a qu'une vie, Clark. C'est le devoir de chacun de la vivre.
Comment peux-tu avoir le droit de détruire ma vie, quand moi je n'ai pas mon mot à dire au sujet de la tienne?
Alors voilà. Nous y sommes. Tu es gravée dans mon cœur, Clark. Tu l'as été dès le premier jour où tu es arrivée, avec tes fringues à la con, tes blagues moisies et ton incapacité absolue à dissimuler ce que tu ressens. Tu as changé ma vie infiniment plus que cet argent ne pourra changer la tienne.
Ne pense pas à moi trop souvent. Je ne veux pas t'imaginer toute larmoyante. Vis bien.
Vis.
Avec toute mon affection,
Will.
Le chômage avait le don de vous faire sentir inutile et de vous donner la désagréable impression de ne pas être à votre place.
- Eh, Clark. Dis-moi quelque chose qui fait du bien.
Par la fenêtre, j'ai contemplé le bleu étincelant du ciel suisse, et je lui ai raconté l'histoire de deux personnes qui n'étaient pas destinées à se rencontrer, et qui ne s'appréciaient guère au début lorsque leurs chemins se sont croisés, mais qui ont fini par découvrir qu'elles étaient en réalité les deux seules personnes au monde faites pour se comprendre mutuellement. Et je lui ai raconté les aventures qu'elles avaient vécues ensemble, les lieux qu'elles avaient visités, et aussi toutes les merveilles insoupçonnées qu'il m'avait permis de découvrir. Pour lui, j'ai invoqué des cieux électriques et des mers chatoyantes, des soirées pleines de rires et de blagues idiotes. Pour lui, j'ai peint un monde loin d'une zone industrielle Suisse, un monde dans lequel l'éventail des possibles était largement déployé. Je lui ai dit qu'il avait su guérir ma blessure mieux que personne, et que ne serait-ce que pour cela je lui serais redevable à jamais. Et, à mesure que je parlais, j'ai compris que ces mots seraient les plus importants que je prononcerais jamais, et qu'il était essentiel qu'ils soient bien choisis, que ce ne soit pas de la propagande ou une tentative de le faire changer d'avis, mais bien des mots qui répondent à ses attentes.
Tu es gravée dans mon cœur, Clark. Tu l'as été dès le premier jour où tu es arrivée, avec tes fringues à la con, tes blagues moisies et ton incapacité absolue à dissimuler ce que tu ressens.
- Va te faire foutre, Will Traynor. Va te faire foutre. Oh, comme je regrette d'avoir accepté ce boulot à la con. Je voudrais ne jamais t'avoir rencontré.
La voix de Will monta soudain jusqu'à nous.
- Combien de courses encore avant que vous ayez satisfait votre curiosité qui vous rongeait depuis si longtemps ?
- Ne jouez pas les rabat-joie, ai-je répliqué. On dit qu'il faut tout essayer au moins une fois.
- Sauf l'inceste et les danses folkloriques. Et je crois bien que les courses hippiques rentrent dans cette dernière catégorie.
[…] Alors voilà. Nous y sommes. Tu es gravée dans mon coeur, Clark. Tu l’as été dès le premier jour où tu es arrivée, avec tes fringues à la con, tes blagues moisies et ton incapacité absolue à dissimuler ce que tu ressens. Tu as changé ma vie infiniment plus que cet argent ne pourra changer la tienne.
Ne pense pas à moi trop souvent. Je ne veux pas t’imaginer toute larmoyante. Vis bien.
Vis.