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Naomi Franquiz (Illustrateur)
EAN : 9781684157457
144 pages
Boom Studios (20/01/2022)
4/5   1 notes
Résumé :
August, Rylee, Cora & Jennie have organized a "Spook Tour" on the most haunted stretch of road in America, but when it turns deadly they must slay the evils roaming Proctor Valley Road!
August, Rylee, Cora & Jennie have organized a "Spook Tour" with their classmates on the most haunted, demon-infested stretch of road in America to fund attending the concert of their dreams. But when their visit turns deadly, these four friends race to rescue the missing stude... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Surnaturel horrifique tout public
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Ce tome contient une histoire complète indépendante de toute autre. Il regroupe les 5 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2001, coécrits par Grant Morrison & Alex Child, dessinés et encrés par Naomi Franquiz, et mis en couleurs par Tamra Bonvillain. Les couvertures ont été réalisées par Franquiz, et pour les couvertures variantes par Christian Ward (*5), Peach Momoko, Dan Mora, James Harren, Frani, Eduardo Risso, Chis Wildgoose,

En juin 1970, la radio diffuse une chanson de Janis Joplin. Sur la route de la vallée de Proctor, un jeune homme est en train de se relever péniblement pour se mettre à quatre pattes. Un gros monstre approche, s'empare de sa voiture et la projette une dizaine de mètres plus loin. Quelques jours plus tard, dans la ville de Chula Vista en Californie, August entre dans une supérette avec sa guitare et interprète une chanson. le caissier n'est pas dupe, et voit bien que sa copine Rylee est entrée derrière elle, se met à essayer des lunettes de soleil et part sans payer. August sort à sa suite, le plus naturellement possible. Une fois rentrée chez Rylee, elles se font attraper par leur mère respective qui les réprimande et retourne les lunettes à leur propriétaire. Les deux adolescentes ressortent et font le constat qu'elles ne sont pas plus avancées : elles n'ont pas réussi à revendre le fruit de leur larcin pour financer des places pour le concert de Janis Joplin. Il leur reste trois semaines pour y parvenir. Pendant ce temps-là, leur copine Jennie est en train de faire de menus travaux de jardinage pour une dame âgée. Celle-ci remarque qu'elle n'est pas en train de travailler, mais d'observer le ciel. Effectivement, l'adolescente compte bien devenir astronaute, et elle recherche des traces de comète dans le ciel. Elle se fait rappeler à l'ordre par la retraitée, et elle décide de la planter là. Toutes les trois rejoignent Cora, une adolescente hispanique, dans une zone tranquille de la casse de voiture.

August, Rylee, Jennie et Cora font tourner un joint, et une bouteille de vin tout en contemplant le peu d'argent au fond du bocal Mason, bien insuffisant pour les places de concert. Pendant-ce temps-là, le grand frère de Jennie est à la fête foraine, à l'attraction de tir à la carabine sur des bocaux Mason. Il se fait prendre à partie par deux adultes qui l'enjoignent de mettre ses talents au service de sa patrie en répondant à l'appel de l'armée pour faire la guerre au Vietnam. le jeune homme répond qu'il n'a pas de problèmes à régler avec les Vietnamiens, et que l'emploi de termes racistes par ses interlocuteurs le conforte dans sa position. En outre, il se demande quelle tête ils feront quand ils recevront leur enveloppe avec leur ordre de mobilisation. Alors que le ton commence à monter, les quatre adolescentes déboulent et prennent sa défense, ainsi que trois autres adolescents Simon Harrington, Robert Rosenthal et Bruce Mobart qui espèrent ainsi marquer des points auprès de ces demoiselles. Les jeunes décident de faire un tour dans le train fantôme.

Pour un lecteur assidu de comics, difficile de résister à une histoire originale écrite par Grant Morrison, et même seulement coécrite par lui. D'accord, la renommée du coscénariste, pour des séries télé, est très relative, et celle de la dessinatrice encore limitée. En outre, la couverture semble être presque trop explicite : un groupe de quatre jeunes filles s'aventurant sur une route enténébrée, vraisemblablement pour combattre un monstre, peut-être surnaturel au vu des yeux rouge luisants sur le bas-côté gauche. Cette intuition est confirmée par la scène d'ouverture. La seconde permet de se faire une idée du caractère de ces demoiselles : bien avancées dans l'adolescence, avec un comportement un peu à risque vis-à-vis de l'absorption de substances psychotropes, sans être addictes pour autant, et l'une d'entre elle déjà fumeuse à plusieurs cigarettes par jour. le lecteur adulte peut se demander s'il y trouvera son content : il s'avère que ces quatre copines ont la répartie facile, souvent drôle, régulièrement mordante. Il est entendu que personne ne sait répondre avec une telle verve et un tel tac-au-tac à cet âge-là et qu'il s'agit d'une licence artistique. Mais, du coup, le lecteur adulte sourit bien volontiers et se dit que ce sera au moins une lecture agréable grâce à cette composante.

Le lecteur se laisse donc bien volontiers emmener sur la route de la vallée Proctor : pour récolter quelques dollars, les filles ont proposé aux trois garçons de les y emmener de nuit et de leur y montrer des créatures surnaturelles. Pas de chance : de telles créatures sont bien présentes cette nuit-là, et elles sont agressives. le récit est ainsi raconté que le lecteur n'entretient pas de gros doutes quant à la réalité de ces monstres, mais que les jeunes filles si, et qu'elles sont bien en peine d'expliquer la disparition des garçons. Comme elles se déplacent avec un van, il flotte comme un léger parfum de Scooby-Doo, d'horreur qui ne doit pas être prise au sérieux. le quatuor d'adolescentes va tout faire pour prouver qu'elles ne sont pour rien dans l'absence de Simon, Robert et Bruce, en prenant des risques qui vont les mettre en fâcheuse posture. La narration visuelle comprend les mêmes caractéristiques. L'artiste ne dessine pas de plaies ouvertes sanguinolentes, pas de monstres immondes à la morphologie contre nature, pas d'horreur corporelle, pas de maltraitances physiques réalistes ou crues. Les adolescentes ont une bonne bouille, sourient régulièrement, s'inquiètent de manière un peu exagérée, c'est-à-dire avec une direction d'acteurs flirtant parfois avec la comédie. Les réactions des adultes appartiennent au même registre. Les auteurs utilisent plusieurs conventions du genre comédie adolescente : une grande autonomie des héroïnes, la conviction qu'elles arriveront à résoudre tout ça sans jamais demander l'aide des adultes ou leur en parler, des réactions d'individus dont la personnalité reste en construction. le ton n'est pas au drame horrifique, ce qui rend la lecture plaisante.

La scène d'introduction ne permet pas de se faire une idée de la tonalité des dessins, si ce n'est le visage de la victime un peu simplifié et exagéré avec des yeux un peu trop grands. Ce parti pris artistique se confirme dans les pages suivantes : l'artiste accentue les mimiques de visage pour les rendre plus expressif, ce qui donne une tonalité un peu humoristique et plutôt tout public. Mais en fait, la densité d'informations visuelles est nettement supérieure à celle d'un ouvrage pour un jeune public. Ben évidemment, chacune des quatre adolescentes dispose de son apparence spécifique : deux blanches, une hispanique, une afro-américaine, mais aussi chacune leur morphologie, leur taille, leur façon de s'habiller, leur caractère. Cette attention portée aux personnages se retrouve également dans les seconds rôles : les trois garçons qui se retrouvent sur la route de la vallée de Proctor, la tenue des policiers en civil, l'apparence de chacune des mères, du seul père qui apparaît, de la Propriétaire, etc. le lecteur ressent rapidement l'implication de la dessinatrice dans la représentation des environnements : ce ne sont pas de simples décors en carton-pâte, ou des toiles tendues à l'arrière-plan. Certes la route traversant la vallée ne présente pas beaucoup de caractéristiques la rendant unique. En revanche, les autres décors si : les présentoirs dans la supérette, les stands de la fête foraine, le bureau du proviseur Stiggis, la chambre de Jennie, le salon dans lequel le père de Cora a piqué du nez avachi dans son fauteuil devant le poste de télévision, la bibliothèque du lycée, le cinéma en plein air, etc. Enfin, elle intègre quelques marqueurs temporels, comme un teeshirt reprenant la pochette de l'abum Dark Side of the Moon des Pink Foyd (avec un petit anachronisme puisqu'il n'est sorti qu'en 1973).

De leur côté, les coscénaristes intègrent également des marqueurs temporels comme les mentions de David Bowie (1947-2016), ou de Janis Joplin (1943-1970), ou encore du kaiju Godzilla. La lecture s'avère vite très agréable, facile, avec des demoiselles qui n'ont pas froid aux yeux, sans être des héros d'action musclés et fonçant dans le tas. Les coscénaristes s'amusent bien avec des conventions des films d'horreur qui ne font pas peur : la lampe torche qui s'éteint alors que les piles sont neuves, les gros monstres baveux, une apparition spectrale vengeresse (appelée la Propriétaire), des tatouages luisants, des demoiselles à la répartie facile qui clouent le bec aux adultes, etc. le lecteur y prend plaisir sans chercher plus loin, sans trop s'offusquer d'une ou deux bizarreries (lesdits tatouages évoqués et montrés, dont il n'est plus jamais question). Il ressent bien que le dosage s'adresse effectivement à des adolescents, avec quelques touches qui ne sont pas politiquement correctes comme le fait de fumer, de boire de l'alcool ou de prendre des cachets.
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En ce gris mois de juin, Aurélien et moi tentent de vous apporter joie et bonne humeur grâce à des lectures douces et joyeuses (spoiler : ce n'est pas le cas). Titres abordés : - Blade T01 (Marvel 100%) de Bryan E. Hill et Elena Casagrande - Jessica Jones : Alias (Marvel Must-have) de Brian M. Bendis et Michael Gaydos - Fantastic Four 1234 (Marvel Must-have) de Grant Morrison et Jae Lee - Les T01 de X-Men et Immortal X-Men (Marvel Deluxe) de Gerry Duggan/Pepe Larraz & Kieron Gillen/Lucas Werneck/Michele Bandini. Merci à Emmanuel pour le montage et ClemB pour l'habillage sonore.
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