Alessandro -
Charlotte Moors - Roman - Éditions Academia - Paru le 15 mars 2024 - Lu en mars 2024.
Je remercie Babelio Masse Critique mauvais genre de mars 2024 de m'avoir permis de découvrir le livre de
Charlotte Moors, autrice belge ainsi que les éditions Academia pour l'envoi.
Alessandro est le second roman de l'autrice , elle a déjà écrit
Les héros en 2023.
L'illustration de la couverture est de Marie Tellier et mérite que j'en parle parce qu'on comprend bien son message, on sait bien, rien qu'en la regardant, qu'il ne s'agit pas d'une histoire simple. Personnellement, je la trouve belle dans sa simplicité et son mystère.
L'histoire débute en été 1997,
Alessandro a alors huit ans elle se terminera en automne 2016, il aura alors 19 ans, mais pas tout à fait, car il fera 10 ans de prison.
Alessandro, petit garçon solitaire, mal aimé par ses parents, père italien,
employé dans une librairie papeterie journaux, alcoolique et violent, mère travaillant dans une maison de repos et de soins, épuisée, petite souris pour le chat, et Giulia la soeur aînée de 13 ans, ado détestable qui n'aime manifestement pas son petit frère.
Il y a Madame Françoise, institutrice de 3ème primaire toute dévouée à ses élèves et pleine de motivation pour son travail, mariée, deux enfants.
Alessandro a été son élève. Il y a la petite Marie, seule amie d'
Alessandro avec laquelle il rêve de se marier plus tard.
Alessandro aime l'école, mais ce qu'il préfère, c'est la lecture.
Est-ce pour fuir un monde qui le heurte ?
Il y a Madame Catherine, institutrice aussi qui a eu
Alessandro en 6ème primaire, complètement démotivée, lasse de son métier, contrairement à son amie Françoise.
Tout s'emboîte même si les chapitres sont répartis en année et en prénom, ceux que j'ai cités plus haut, on ne se perd pas.
L'histoire d'
Alessandro est tragique, le divorce de ses parents, la maman qui part avec Giulia et laisse
Alessandro aux mains de son père, l'enfant n'a pas son mot à dire et le père en a décidé ainsi, il aurait pourtant bien voulu partir avec sa maman qui, épuisée, n'a pas réagit et Giulia était ravie.
Bien triste enfance solitaire et adolescence compliquée,
Alessandro arrête l'école.
Son père Paolo, se met en ménage avec Nadine qui elle non plus ne supporte pas le gamin, il lui est interdit de sortir de sa chambre.
Un jour, Madame Françoise croise la mère d'
Alessandro dans un supermarché et lui demande des nouvelles de son fils. elle répond : Il a été arrêté au mois de juin. Je ne suis pas encore allée le voir. Il a fait une grosse bêtise"
Alessandro a alors presque 18 ans, nous sommes en 2007.
Il est enfermé en IPPJ à Braine-l'Alleud. (L'histoire se déroule en Belgique).
Qu'a-t-il fait ? Qu'est-ce que les deux institutrices viennent faire dans cette histoire ?
C'est ce que j'ai découvert au fil des pages et beaucoup de questions se posent quand on referme le livre. Mais il y en a une à laquelle je peux répondre, c'est que quand l'amour manque cruellement, une vie peut basculer.
Alessandro a basculé mais on peut espérer qu'il mènera une seconde vie plus sereine mais avec un poids énorme à porter.
C'est une histoire d'hier et d'aujourd'hui, ce genre de drame n'est pas si rare, et
Charlotte Moors l'a raconté avec beaucoup de sensibilité, elle décrit avec authenticité les différents caractères des personnages auxquels on s'attache, excepté le père et sa compagne, et pour ma part, Giulia la soeur d'
Alessandro.
"Dix ans (de prison), c'est un peu plus de trois mille six cent cinquante jours.
De quoi apprendre quelques langues, lire plus de mille livres, se faire quelques amis, gagner trois rides supplémentaires sur le front..."
Alessandro, en prison n'a pas perdu son temps.
Un petit message à Madame Moors si vous lisez mon billet, j'ai beaucoup aimé votre livre et me suis attachée à ce petit garçon aux cheveux bouclés, je n'ai pas lu votre précédent livre "
Les héros", mais si je le trouve, je le lirai.
Continuez à écrire, je vous souhaite bonne chance dans votre parcours.