— Mais Jirel, je ne crois pas que vous compreniez. C'est un sort pire que les plus terribles tourments de l'enfer. C'est... c'est au-delà de toutes les bornes des enfers que nous connaissons. Et je crois que les flammes les plus ardentes de Satan seraient le souffle du paradis comparées à ce qui peut se passer là-bas.
— Je sais. Croyez-vous que je me risquerais à y descendre si je n'en étais pas sûre ? Où trouverais-je ailleurs l'arme qu'il me faut, sinon hors du royaume de Dieu ?
("Le baiser du dieu noir")
- Vous êtes ma suzeraine, je vous donnerai la bénédiction de Dieu, mais elle ne vous servira à rien... là-bas.
(Père Gervais à Jirel)
Lorsque le dernier cheval passa près d'elle, tout couvert de sueur et trébuchant, elle le vit redresser la tête, faisant voler son écume, et lancer un hennissement strident vers les étoiles. Et il lui sembla que ce cri était étrangement articulé. Elle entendit presque l'écho d'un nom : "Julienne, Julienne !" dans cette clameur aiguë. Et cette incongruité cette amère désespérance lui étreignit le cœur si durement que pour la troisième fois en cette nuit des larmes brûlantes lui vinrent aux yeux.
L'épouvantable humanité de ce cri résonnait encore à ses oreilles alors que le tonnerre de la galopade s'éteignait au loin. Elle reprit son chemin, luttant contre sa pitié envers cette créature superbe et aveugle, chancelante de fatigue, et qui criait désespérément un nom de femme dans la nuit vide où elle était à jamais perdue.