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Critique de Pavlik


"La Forteresse de la Perle" est le deuxième tome des aventures d'Elric mais il fut écrit ultérieurement au cycle originel par Moorcock (j'entends par là l'ensemble des ouvrages parus dans les années 60-70, bien que ces termes pourraient avoir une définition plus restreinte), en 1989, au même titre que "la Revanche de la Rose" (1991).

Elric a décidé de voyager, laissant le trône de Melniboné à Yrkoon, son ambitieux cousin. Il abandonne aussi Cymoril, sa bien-aimée, lui promettant de revenir au bout d'une année. Il est en quête de lui-même et d'un monde où la justice serait une réalité. Ayant poussé plus loin que les Jeunes Royaumes, il s'est aventuré dans le Désert des Soupirs, qu'il ne connait pas. Bientôt affaibli par le manque de vivres et des remèdes indispensables à sa survie, il finit néanmoins par rejoindre l'antique cité de Quarzhasaat, qui était, autrefois, à la tête d'un empire rival de celui de Melniboné. Là un noble sans scrupules lui propose un ignoble marché, dont l'enjeu est la Perle au Coeur du Monde...

J'ai beaucoup apprécié les premiers chapitres de ce roman (en gros jusqu'à ce qu'Elric arrive à l'oasis Fleur d'Argent) : l'ambiance orientale, un effort certain d'écriture, notamment dans les dialogues (hélas mis à mal par une traduction au rabais, du genre "Elric était insincère dans ses déclarations")...Et puis on sent l'effort de Moorcock pour donner davantage d'épaisseur à son héros fétiche. Par contre j'attendais beaucoup (trop ?) des pérégrinations d'Elric au pays des Songes (ou se situe la Forteresse de la Perle) mais une certaine paresse dans les descriptions (qui auraient franchement pu avoir une autre gueule vu le contexte), des embûches vite expédiées, bref des aventures "en solde" ont fait naître une certaine frustration. Heureusement que Moorcock nous gratifie d'un personnage féminin assez marquant (Oone, la voleuse de songes), à la fois alter ego et antithèse d'Elric.

Je ne peux d'ailleurs m'empêcher de songer, même si je n'ai pas souvenir d'en avoir vu beaucoup dans les autres romans ou nouvelles d'Elric, que l'auteur s'en sert pour affirmer ses convictions féministes. Il ne faut jamais oublier que l'albinos est un enfant du swinging London. Ainsi, bien que cela soit léger et qu'il ne faille pas voir dans ce roman davantage qu'un divertissement, la guerre, le colonialisme et le racisme sont explicitement ou implicitement dénoncés, parfois de façon un peu naïve, mais à l'évidence sincère.

Au final, un Elric plustôt sympathique, pas le meilleur mais il se laisse lire. Pour terminer quelqu'un peut-il m'indiquer, SVP, s'il existe une traduction CORRECTE d'Elric, parce que là franchement...

PS : les ultimes lignes nous ménagent une sacré révélation, je ne sais si elle fut exploitée ultérieurement par Moorcock.

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