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Avec le secret des Deverill, Santa Montefiore nous entraîne au début du XXe siècle, dans le Comté de Cork, en Irlande.
Le roman se déroule autour du château de Deverill, véritable coeur du roman. Ce château propriété des Deverill, famille noble, anglo-irlandaise, a été bâti par Barton Deverill, partisan du roi Charles 1er d'Angleterre, sur des terres qui appartenaient aux O'leary et qu'il s'est approprié. Maggie O'Leary, en 1662, lui a alors jeté une malédiction ainsi que sur tous ses héritiers mâles jusqu'à ce qu'un O'Leary revienne vivre sur les terres !
Cette véritable saga familiale s'étale des années 1910 à 1925 et c'est avec grand plaisir que j'ai fait connaissance avec les nombreux personnages qui la traversent.
Parmi eux, Kitty Deverill, intelligente, espiègle et intrépide qui partage un don avec sa grand-mère, sa cousine anglaise Célia très expansive qui la rejoint pour les vacances et Bridie Doyle la timide fille de la cuisinière, toutes trois nées en 1900, ont grandi au château et sont liées par une profonde amitié.
Leur enfance se révèle joyeuse et paisible mais la lutte pour l'Indépendance de l'Irlande ne va pas tarder à s'immiscer dans leur vie et devenir menaçante pour leur vie et pour le château, symbole de la suprématie britannique.
La vie des paysans, des domestiques et des habitants de Ballinakelly est particulièrement bien décrite tout comme celle de la famille des riches propriétaires vivant au château. le contraste est frappant même si les Deverill sont assez bienveillants envers leurs servantes et valets. Mais tout le monde ne mange pas à sa faim, la preuve en est la présence des gipsies, ces vagabonds qui n'hésitent pas à braconner pour se nourrir avec le risque d'être arrêtés et jugés. Allusion est faite à la grande famine irlandaise, cette famine des pommes de terre qui avait vu mourir tant de gens…
De multiples rebondissements émaillent le récit. Pourtant Santa Montefiore prend le temps de mettre en place le décor, les personnages et le contexte historique dans lesquels vont se dérouler cette saga. Elle décrit magnifiquement cette nature sauvage somptueuse, brosse méticuleusement les portraits tant physiques que psychologiques de ses personnages et décrit par petites touches les prémices du conflit avec la montée de l'anglophobie, puis la campagne de guérilla que mena l'Armée républicaine irlandaise (IRA) contre la Police royale irlandaise (RIC), l'armée britannique et les Black and Tans en Irlande.
Le fond historique, la guerre d'indépendance irlandaise et le conflit religieux très présent, mais aussi la Première Guerre mondiale qui va déjà impacter nos protagonistes, confère un immense intérêt au récit.
Le secret des Deverill a été pour moi une approche originale, très enrichissante tout en étant passionnante de la lutte menée par l'Irlande pour son indépendance.
Amitié, amour, trahison, vengeance, culpabilité, autant de sentiments qui vont traverser cette épopée et lui conférer beaucoup de suspense sans oublier ce terrible secret qui va pour quelques années au moins, déchirer les trois amies et les séparer.
Un dernier chapitre nous rattache au prologue et tout en nous surprenant nous permet de mettre un nom sur cette femme venue pour reconstruire… le château !
Un épilogue vient ensuite mettre un terme à ce premier tome en ouvrant contre toute attente une nouvelle piste, laissant prévoir un deuxième opus riche en coups de théâtre !
J'ai ouvert le secret des Deverill de Santa Montefiore avec une certaine circonspection au vu du bandeau imprimé en couverture, annonçant :
« L'autrice qui a conquis 6 millions de lectrices » !
Je pensais qu'un tel message sexiste n'était plus d'actualité…
Fort heureusement, la lecture de cette romance historique m'a permis d'oublier ce slogan anachronique.
Je remercie Verso, un label des éditions du Seuil et Babelio pour l'envoi de cet ouvrage.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Dans ses remerciements, l'auteure anglaise, Santa Montefiore, nous dévoile qu'elle a pris un immense plaisir à écrire ce livre qui sera suivi de deux autres tomes. le moins que l'on puisse dire c'est que ce plaisir se sent et est communicatif. J'ai en effet pris beaucoup de plaisir à lire ce livre et j'en suis la première étonnée.
Il faut dire que j'avais hésité à accepter cette masse critique privilégiée : le résumé, la présence d'étiquettes comme « romance historique » ou « roman d'amour », la couverture, me laissaient perplexe quant au style du livre aux antipodes de mes lectures habituelles. Ma curiosité a finalement été la plus forte et je me suis dit que sortir de ma zone de confort en période estivale était une bonne chose. Oui mais, lorsque le livre est arrivé, le bandeau a été un véritable coup de massue : « L'autrice qui a conquis 6 millions de lectrices »…sexiste à souhait, racoleur, un coup marketing… rien de tel pour me faire fuir, j'ai donc procrastiné jour après jour la lecture de ce livre ceinturé de ce bandeau bleu, fondu dans la couverture (j'étais gênée en le posant, je le retournais sans arrêt tant ce bandeau m'horripilait), livre qui plus est de plus de cinq cent pages tout de même. Bon, il parait que les cris d'orfraie de toutes les personnes ayant reçu ce livre dans cette masse critique au sujet de ce bandeau ont porté leurs fruits, celui-ci va être modifié.
Un engagement étant un engagement, j'ai donc dû le commencer. J'imaginais déjà le 1 ou 2 étoiles avec mes arguments implacables : niais, pour midinettes, gnan-gnan…préjugés et clichés avant même de le découvrir, c'est une belle leçon pour moi qui ai snobé ce livre, j'ai aimé le lire. Vraiment. Sous le charme des descriptions de ce pays qu'est l'Irlande, j'ai aimé suivre les événements historiques qui ont marqué l'Irlande et l'Angleterre et le talent de conteuse de Santa Montefiore est indéniable, par le biais de multiples rebondissements elle parvient à nous faire enchainer les chapitres avec bonheur à tel point que je sais désormais que je lirai la suite de cette sage. Il me fait l'effet d'une bonne série sur une certaine chaine que nous sommes un peu gênés de regarder mais à laquelle on pense souvent et qu'il nous tarde de retrouver. Une sorte de gourmandise non assumée…

L'histoire se déroule en Irlande, au début du 20ème siècle et raconte le destin entrelacé de trois filles, d'abord enfants puis femmes, que tout semble opposer : Kitty Deverill (l'héroïne principale de ce livre), noble anglo-irlandaise, espiègle et intrépide à la beauté sauvage, cheveux roux (« faits d'or filé et de rayons de soleil ») et yeux gris, très proche tant physiquement que par l'esprit de sa grand-mère Adeline Deverill, puis Bridie Doyle, timide fille de la cuisinière devenue la meilleure amie de Kitty qui vit par ailleurs dans une mansarde vétuste avec sa famille, et enfin Celia Deverill, exubérante cousine de Kitty qui vient chaque été lui rendre visite. Toutes les trois ont passé d'incroyables moments de connivence et d'amitié dans le château de Deverill, lieu emblématique et coeur du roman, et une profonde amitié les unit.
Ce château, qui donne une ambiance particulièrement gothique au roman, est un personnage à part entière, il a une histoire très singulière. Il est bien la propriété des Deverill, cette famille noble anglo-irlandaise, bâti par Barton Deverill, partisan du roi Charles 1er d'Angleterre, mais sur des terres qui appartenaient aux O'leary, famille irlandaise. Une terre que Barton Deverill s'est totalement approprié. Un sort a ainsi été jeté : tous les héritiers mâles de Barton, une fois morts, viendront errer dans ce château, dans une sorte d'entre deux, sans repos possible, jusqu'à ce qu'un O'Leary revienne vivre sur les terres…Le château est donc plein de fantômes que seules Adeline et Kitty arrivent à voir et avec lesquels elles arrivent à communiquer. Pas la peine de vous dire que ces fantômes enfermés par une malédiction donnent quelques scènes assez cocasses et pleines d'un charme magnifiquement gothique…

« Nous ne sommes pas des êtres humains vivant une expérience spirituelle mais des esprits vivant une expérience humaine ».

Lorsque la vie de ses habitants va être bouleversée par L Histoire, par la lutte pour l'indépendance de l'Irlande, le château, symbolisant la domination anglaise, va ainsi se trouver au coeur des conflits. Kitty, profondément attachée à l'Ireland, résolument irlandaise, va choisir son camp.
Entre trahisons et secrets, entre tiraillements entre la grande Histoire et les vicissitudes de la petite histoire de chaque protagoniste, les trois amies vont se séparées et semblent même être devenues irréconciliables…seule le château, qui referme tous leurs souvenirs, est un point d'attraction stable.

Alors certes c'est assez convenu, c'est vrai. Quelques exemples : L'héroïne, Kitty, est intègre, belle et sauvage, indomptable et courageuse, intelligente et espiègle. Sa mère la déteste et est un personnage aussi sombre et pathétique que sa fille est lumineuse et pure. L'histoire d'amour sera facile à deviner, une belle histoire qui fera des jaloux et donc de grands dégâts. La pauvre Bridie sera, elle, comme beaucoup de domestique, engrossée par un noble et devra abandonner son enfant, elle sera envoyée loin pour éviter tout scandale… Convenu je vous dis. Certes. Et pourtant certains rebondissements m'ont surprise et le talent de conteuse de l'auteure est manifeste. La vie des domestiques, celle des paysans, la vie des habitants de Ballinakelly est très bien décrite, leurs masures, leurs conditions de vie difficiles, la famine même dont il est fait mention, la place du christianisme, mais aussi l'odeur du hareng fumé, le son du violon et des vieilles chansons irlandaises ; comme est bien rendue la vie des nobles, leurs exigences, leurs calculs lors des mariages et des héritages, leurs angoisses de la mauvaise réputation, cette vie faite de convenances et d'apparence.
Ce livre déroule à la fois l'Histoire de cette période, depuis la guerre d'indépendance irlandaise avec son contenu religieux, la montée de l'IRA, la séparation entre le l'Irlande du Nord et l'Irlande du Sud, jusqu'à la Première Guerre Mondiale, et se penche de façon méticuleuse sur une forme de sociologie des différentes strates sociales en Irlande et en Angleterre. C'est instructif et passionnant. Cette façon d'approcher L Histoire, très romanesque, permet de se l'approprier avec plus de couleurs, de sensations, de sentiments.

Ensuite, ce livre est une véritable ode à l'Irlande, à sa beauté sauvage et immuable. J'ai profondément aimé voir et sentir les odeurs de ces collines d'un vert velouté aux sommets tapissés de bruyère et drapés dans la brume, celles des prairies ondulantes de fleurs sauvages et de hautes herbes, celles des moutons parsemant les collines telles des fleurs de pissenlit duveteuses, l'odeur des ajoncs cerclés par les murets de pierres grises…mais aussi sa facette maritime, la pluie fine sur la mer, le cri désolé d'un Goéland, le vent implacable battant la côte et les mystérieux mégalithes qui lui avaient résisté pendant des centaines d'années.

« Les arbres étaient dénudés et leurs branches noueuses brillaient dans la bruine. de grands corbeaux sautillaient sur le toit d'une ferme abandonnée. Les vaches broutaient dans des prairies luxuriantes et les moutons laineux ponctuaient de points blancs les flancs des collines, camouflés parmi les rochers »…


Je ressors revigorée par cette lecture estivale qui a réuni tous les ingrédients que j'attendais en cette période trouble : du divertissement, un vrai dépaysement, une histoire prenante aux multiples rebondissements, des connaissances historiques passionnantes et une envie irrésistible de poursuivre l'aventure…Le tome 2 ne sort-il pas entre le 30 juin et le 8 juillet ?…Non ? Vraiment dommage :-(


Je remercie chaleureusement Babélio et les éditions versô pour cet envoi ! Merci de nous ouvrir à d'autres lectures que nos lectures habituelles !


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En consultant mes mails je vois que Babelio me propose un livre qui se passe en Irlande, dans un vieux château, et au coeur de l'intrigue il y a des secrets et même des fantômes. Je n'avais pas fini de lire que je m'étais déjà jetée sur le lien pour cliquer sur oui, je le veux !!! Mais...aïe c'est quoi cette étiquette que je n'avais pas vu ? « Roman d'amour… ? » gloups… ceux qui me connaissent rigolent derrière leur écran. Oh la boulette ! Je fais une allergie aux romans d'amour. Mais voilà je me suis engagée auprès de babelio alors vaillamment me voici avec le livre entre les mains.

Très vite me voilà plongée dans une Irlande verdoyante, sauvage et indomptable en compagnie de la famille Deverill et de leur château, un personnage central de ce livre. Rapidement je me prends d'affection pour Bridie, Célia, Kitty et Jack, une bande de gamins, qui se mélangent sans se soucier de leur statut social. Ce sont eux les personnages centraux de ce livre. A leurs jeux d'enfants se mêlent les intrigues de la vie de château et du paraître que la châtelaine, Adeline Deverill, envoie valser l'air de rien, à coup de tisanes au chanvre et de contournement de l'étiquette.

L'autrice nous offre une belle galerie de personnages et il y en a pour tous les goûts, les personnages féminins sont tout particulièrement à l'honneur et si elles évoluent dans un monde d'hommes elles en maîtrisent toutes les ficelles. Attention toutefois il faudra suivre au jeu de qui aime qui , qui est marié avec qui et qui s'encanaille avec qui. Et au milieu de toutes ces intrigues il y a de jeunes coeurs, idéalistes et passionnés qui voient le monde différemment et n'ont que faire de la bienséance. Des enfants qui grandissent et découvrent les affres de l'amour et la cruauté de la vie.

L'amour sous toutes ses formes est au coeur de ce roman avec ses bassesses, ses trahisons, ses emportements, ses sacrifices, sa grandeur d'âme, ses tragédies, ses joies, ses déchirements, sa sagesse et sa rébellion. On y parle d'amitié, d'amour de la patrie, d'amour passionnel, d'amour raisonnable, de tendresse, d'amour familial,… Mais ne vous y trompez pas ce livre c'est aussi un hommage à l'Irlande et à sa nature sauvage. Une ode à la rébellion en écho à la nature indomptable et sauvage de l'Irlande. Une Irlande en pleine lutte pour son indépendance.

L'histoire loin d'être niaise apporte un scénario solide aux multiples rebondissements, lesquels sont tempérés par la douceur de la vie quotidienne. En toile de fond se tisse une ambiance mélancolique ou le calme et la violence cohabitent d'une étrange façon. La raison et le coeur s'affrontent et gagnent tour à tour, laissant planer un certain cynisme sur le récit. J'ai aussi beaucoup apprécié l'humour subtil qui traverse les pages sur la pointe des pieds et la façon dont la personnalité des personnages façonne l'histoire. S'ils subissent parfois le destin, quoi qu'il arrive ils restent acteurs de leurs vies.

J'ai regretté que les légendes Irlandaises et les fantômes ne jouent pas un rôle plus important. Cet aspect du roman, un peu tiède, tranche avec le reste qui est toujours passionné. En la laissant sous exploitée, cette partie du récit apparaît anecdotique, presque superflue, mais peut être les autres tomes en révèleront-ils la vraie nature.

Justement, puisqu'on en parle, faire une histoire en 3 tomes pourquoi pas, mais j'aurais aimé une fin qui donne plus de réponses. Par ailleurs je redoute toutes ces portes ouvertes pour les tomes 2 et 3. Ce serait vraiment dommage de gâcher ce premier tome en donnant un côté trop « feux de l'amour » à la suite. J'espère que ce ne sera pas le cas.

Au final j'ai adoré cette histoire romanesque qui ne sombre à aucun moment dans la guimauve. C'est plein de vitalité, d'énergie, c'est ensorcelant et mené tambour battant par une plume espiègle et fluide. Sans oublier les splendides description de la nature.

Je remercie babelio et les éditions verso pour cette balade Irlandaise revigorante.

PS : Pardon, mais il faut que je le dise sinon je vais exploser : jamais je n'aurai regardé ce livre s'il avait été posé sur les étals de mon libraire à cause de son bandeau : « L'autrice qui a conquis 6 millions de lectrices » mais pourquoi faire ça ??? Et les hommes alors ? Il n'y en a pas un seul dans ces 6 millions ??? Moi j'en ai un en tête là tout de suite maintenant qui adorerait ce livre (je sais que vous l'avez reconnu). Si je m'étais arrêté au bandeau je me serai dit « oula, attention un livre réservé aux femmes, ça veut dire quoi ? Ils m'ont mis plein de guimauve là dedans ? Une romance à l'eau de rose comme ils sont persuadés que toutes les femmes adooorent ? » Alors je veux bien admettre que ce genre d'a priori c'est moche mais ce genre de bandeau ça n'aide vraiment pas.

Donc conclusion : faites abstraction du bandeau.
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Une Masse Critique Privilégiée pour moi , ça ne se refuse qu'exceptionnellement , c'est tellement agréable de trouver un livre dans sa boîte aux lettres , et d'avoir à sortir de sa zone de confort . Mais là , les amies et amis , j'ai été bluffé , " l'autrice qui a séduit 6 millions de LECTRICES !!!! ".Et moi , que suis -je venu faire dans cette galère ? Comme J Dutronc , " j'aime les femmes ", mais là vraiment , ça fait beaucoup , enfin je trouve .Bon , je vais encore suivre ce sacré chanteur et me lancer : " 6 millions de Lectrices et MOI et MOI ...." Et oui , on va relever le challenge et passer outre ce satané bandeau qui , dans ma librairie , m'aurait détourné de cette lecture .Il est des messages étonnants parfois , chacun et chacune se forgera son opinion . Pour moi , la lecture est universelle , s'adresse à tous ceux et toutes celles qui ....Point d'analyse , bandeau stupide .
Le lieu de l'action , Cork , Irlande , château de Deverill . Oui , là , déjà , ça fait tilt , ça attire , l'Irlande , c'est , comment dire ? oui , c'est ça et même mieux .
L'époque , 1910 à 1925 ....Moins glamour , 1ère guerre mondiale , guerre civile .Si la nature reste belle , le contexte lui l'est moins , d'autant plus qu'il va bien entendu jouer un rôle non négligeable dans le récit . Mais ce n'est pas un roman historique , les évènements , décrits succintement , ne sont que prétexte . Ah , j'oubliais , la société : société patriarcale .Ce sont les hommes qui règnent , oui , on peut dire ça , et on s'apercevra bien vite que " tous les coups sont permis "envers une gente féminine résignée ...Aprés , un élément incontournable , un château qui devra payer de " sa vie " le conflit anglo - irlandais mais , décrit à la Oscar Wilde , nous permettra de dialoguer avec les fantômes familiers qui le hantent ...Savoureux ....
J'oublie quelque chose , moi .Le bandeau ...Ah, oui , les filles ! Trois , elles sont trois à partager l'espace du début à la fin et , comme c'est souvent le cas , si l'innocence de l'enfance ne leur a réservé que du bonheur , les réalités sociales et les adultes leur assureront un avenir moins radieux .... Vous le verrez , l'un des personnages ( secondaires ) va jouer un peu , le rôle de " la française des jeux ", curieux mais c'est un choix .
Ben non , je n'ai ni envie de vous révéler leurs noms , encore moins de vous décrire leurs caractères et les relations qui sont les leurs . Moi , j'étais tout seul conte 6 millions et j'y suis arrivé , alors débrouillez vous mais sachez qu'il s'en passe des choses !!!!!
Ce roman est , il faut bien le dire , un sacré pavé , comprend de trés nombreux personnages , connait nombre de rebondissements .Il faut savoir que nombre de questions restent posées à la fin , normal puisque l'autrice a d'ores et déjà annoncé une suite en deux volumes .Ceci étant , il constitue une " belle unité " et , sans le dénigrer , je pense que je passerai mon tour pour la suite .Malgré des dialogues nombreux ( un sacré challenge ) et une lecture aisée , on peut relever quelques longueurs mais , bon ...
Maintenant , il faut le changer ce bandeau ," Santa Montefiore , l'autrice qui a séduit 6 millions de lectrices ET un lecteur !!! ". Peut être vais-je remporter le tome 2 ...Merci à l'équipe de Babelio , à l'autrice et aux éditions Verso pour une découverte qui a été loin d'être un pensum .
Et enfin , je dédie comme promis , cette modeste contribution à une amie babeliote , Mathilde qui , s'inquiétant de voir se raréfier mes interventions , s'est inquiétée et m'a adressé un superbe message qui m'est allé droit au coeur .La lecture est un lien qui nous unit .Merci Mathilde .
A bientôt les filles .
A bientôt les garçons .
Amitiés .JF
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C'est étrange : depuis que je suis moins présente sur Babelio, les administrateurs se montrent plutôt généreux envers moi : déjà 3 ouvrages reçus en MC depuis mon "départ" ! Est-ce un message subliminal, du genre "Non, ne t'en va pas, reviens, tes billets sublimes nous manquent trop ! "
Je crois plutôt qu'ils n'ont pas remarqué mon éloignement, mais tant mieux, et je les en remercie, parce que sinon jamais je n'aurais jeté un oeil, et encore moins les deux, sur cette couverture à la Angélique Marquise des Anges, mièvre et racoleuse à souhait ! Et je ne vous parle pas du bandeau intégré à cette version "épreuves non corrigées", qui m'indique que l'autrice a conquis six millions de lectrices ! Bon, il paraît depuis que l'éditeur a rectifié cette accroche pour le moins sexiste et rédhibitoire à mon goût.

Cela dit, je n'avais jamais entendu parler de Santa Montefiore, j'avoue. C'est donc la curiosité qui m'a poussée à répondre à l'offre de Nathan, l'envie de sortir de ma zone de confort. Quand j'ai reçu le roman, j'ai eu comme un doute : arriverai-je à me farcir plus de 500 pages de ce qui semblait une romance guimauve, avec en plus d'autres tomes à suivre, comme je l'ai découvert en ouvrant mon paquet. Gros soupir, et je me suis lancé de suite, pensant "expédier la corvée".

Vous êtes encore là ? Sinon, tant pis pour vous, parce que vous ne saurez jamais pourquoi j'ai mis 4 étoiles après toutes ces récriminations !
On ne devrait jamais s'arrêter à des préjugés imbéciles en matière de couverture ou d'accroche maladroite, parce qu'en dessous peut se cacher une lecture passionnante et instructive, ce qui a été le cas avec cette épopée entre Irlande, Angleterre et Amérique, entre 1910 et 1925. Une période historique fertile que nous vivons à travers les liens de trois filles nées en 1900 dont les destins ne cesseront de s'entrecroiser. Deux d'entre elles font partie de la famille Deverill qui donne son nom à la saga. Celia et Kitty sont cousines, Celia vit en Angleterre avec ses parents et vient passer les vacances au château familial, au grand bonheur de Kitty qui vit toute l'année dans le pavillon de chasse du domaine, en compagnie d'un père pas très présent, d'une mère qui la rejette, et d'une fratrie dont elle ne partage guère les occupations. Heureusement, elle est très proche de sa grand-mère, Adeline, une femme de caractère avec laquelle elle partage certains secrets...
Et puis il y a sa complice et amie de toujours, Bridie, fille de la cuisinière du château, ensemble elles font les 400 coups sous l'oeil bienveillant d'Adeline, et celui, réprobateur, de tous ceux qui estiment cette amitié déplacée en raisons du fossé social entre les gamines. Un garçon va également partager les frasques de la petite bande : Jack O'Leary, dont les lointains ancêtres ont été spoliés de la terre où fut construit le château, ce qui donna lieu naguère à une malédiction jetée sur la famille Deverill...mais je ne vous dévoilerai pas en quoi elle consiste !

Des personnages attachants, et d'autre bien moins sympas dont les destins seront étroitement liés, notamment quand se déclarera la guerre d'indépendance qui déchire l'Irlande (et dont les séquelles demeurent vivaces encore aujourd'hui). Les familles Anglo-irlandaises comme les Deverill vont se retrouver au coeur de la tourmente, et les trois héroïnes ne seront pas épargnées. Et la première guerre mondiale qui se profile ne va pas simplifier les choses...

L'Irlande elle-même tient pour moi le rôle principal dans l'intrigue, ses paysages sauvages sont le théâtre de nombreuses péripéties, heureuses ou dramatiques, et son histoire tourmentée offre un cadre très intéressant au roman, pour ma part j'ai beaucoup appris sur la genèse du conflit entre Irlande et Angleterre. Et les descriptions de la nature irlandaise m'ont donné envie de découvrir ce pays, pour lequel je n'avais pas spécialement d'attirance auparavant.

L'écriture est très agréable, et bien qu'il s'agisse d'épreuves non corrigées (le livre paraîtra le 05 juillet), je n'ai relevé que très peu d'erreurs. J'ai finalement passé un très bon moment de lecture, en dépit du fait que je n'apprécie pas trop les romances généralement; Certes il y en a, et elles prennent une assez large place dans la compréhension de l'intrigue, mais cela ne m'a absolument pas dérangé, j'en suis la première surprise. Et il va sans dire que j'espère avoir l'occasion de lire la suite des aventures de ces "Filles d'Irlande" ! Un grand merci à Babelio et aux éditions Verso.

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J'avais accepté de recevoir ce livre proposé par l'équipe de Babelio, que je remercie vivement, ainsi que les Éditions Verso, mais quand le l'ai reçu, ce roman avec l'encart annonçant: de « l'autrice qui a conquis 6 millions de lectrices », je me suis demandé:
Ce livre est-t-il seulement destiné aux personnes du sexe féminin?
Est -ce que, juste retour des choses, le mot lectrice englobe-t-il maintenant aussi le mot lecteur, est-il devenu un terme générique?
Ou alors, ce roman est-il du genre des « romans pour dames de Somerset Maugham » comme le dit la chanson de Souchon (pas facile à dire, chanson de Souchon).

Trêve de plaisanterie, c'est dommage de mettre cet encart pour un roman où il y a certes beaucoup d'aventures amoureuses au sein de cette aristocratie anglo-irlandaise au début du 20ème siècle, mais ce qui est intéressant, c'est qu'il nous décrit une période critique, d'abord de la vie de la société britannique confrontée à la 1ere guerre mondiale, mais aussi et surtout la guerre d'indépendance de l'Irlande qui va voir s'opposer à la fois les catholiques et les protestants; les riches propriétaires descendant de la noblesse anglaise, attachés à la couronne britannique et la population rurale et pauvre de l'Irlande. Un conflit sanglant qui se referme provisoirement en 1921, avec la scission entre l'Irlande du Nord, rattachée au Royaume-Uni, et le Sud qui devient la République d'Irlande. Mais qui ne s'est jamais vraiment résolu, les années terribles des attentats de l'IRA à la fin du vingtième siècle l'ont montré. Et cette scission reste un problème, ce qui se passe à la suite du Brexit le montre.

Ceci dit, j'ai un avis plutôt mitigé sur le roman. Autant les deux premières parties m'ont touché, autant j'ai trouvé que, dans la troisième partie l'action se délite, devient peu crédible et convenue.

C'est par l'histoire de Kitty que nous allons suivre ces événements et leur impact sur l'aristocratie dite anglo-irlandaise.
Kitty est la petite dernière des Deverill, une famille noble qui possède un imposant château, un peu sinistre et froid, mais une famille qui a perdu une partie de ses terres, et dont on sent qu'elle a aussi perdu une partie de son pouvoir.

Au début du roman nous voyons Kitty à 9 ans, délaissée par sa mère, Maud Deverill, une femme psycho-rigide, attachée aux apparences, à l'étiquette, et obsédée de trouver des alliances avec la noblesse anglaise, en l'occurrence un aristocrate de mari pour chacune de ses deux filles aînées, Victoria et Espeth, soit une femme pour son fils chéri Harry.
Quant à son père, Bertie, c'est un homme aimable, mais fuyant, pas très courageux, et qui passe beaucoup de temps avec sa maîtresse, Lady Grâce Rowan-Hampton.
Kitty est en butte à l'aigreur et la méchanceté de sa gouvernante, mais très vite elle va combattre. Car elle a du caractère et de l'intelligence, cette insoumise Kitty.
Amie avec Brodie Doyle, la fille de la cuisinière irlandaise du Château, elle va très vite se rebeller contre sa mère.

C'est toute l'évolution de ces deux enfants devenues adolescentes puis adultes que nous allons suivre. Ainsi que les liens avec une cousine, Celia, la fille d'un autre Deverill, lui anglais et immensément riche.
Kitty, qui va adhérer à la cause de l'indépendance irlandaise, et devenir amoureuse de Jack O'Leary, le fils du vétérinaire du village, et un activiste irlandais.
Bridie, qui devra s'en aller en Amérique, devant abandonner les enfants qu'elle a eu du père de Kitty, et, à NewYork, devenir immensément riche.

De nombreuses péripéties, d'intrigues amoureuses surviennent, il est parfois difficile de s'y retrouver. Mais tant que l'action se situe dans les circonstances de la guerre de 1914-1918, et de la guerre d'indépendance de l'Irlande, c'est plutôt captivant et plein de rythme.

Mais la troisième partie qui voit notamment Bridie, servante d'une vieille dame, hériter de sa fortune, puis épouser un vieil homme qui meurt au bout de quelques mois, Kitty épouser son ancien précepteur, tout en ayant une liaison avec son amoureux Jack sorti de prison, et enfin Celia et son aristocrate de mari entreprendre de reconstruire le château des Deverill incendié lors de la guerre d'indépendance, et encore d'autres événements qui n'ont pas trop de sens, là, je l'avoue j'ai décroché.
C'est mal maîtrisé dans les deux cent dernières pages; c'est dommage, car ça avait bien commencé.

En conclusion, ce n'est certes pas « un roman pour dames », mais je ne l'ai pas trouvé totalement convaincant, et je ne pense pas que c'est parce que je suis lecteur plutôt que lectrice.
Enfin, c'est mon avis, avec toute sa part de subjectivité, bien sûr.



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Quand Babelio m'a proposé en Masse Critique, la lecture du premier tome de cette nouvelle saga familiale et historique, j'ai postulé sans hésiter longtemps.

En effet, c'est un genre littéraire que je lis régulièrement avec plaisir et qui me procure généralement une sensation d'évasion bienfaisante.

Autant dire que ce roman tombait à pic pour me distraire durant ce mois de juin mouvementé, et je crois que j'en ai inconsciemment fait durer la lecture plus que de raison… preuve qu'il a bien rempli son rôle.

Qu'est-ce que j'étais bien dans ma bulle ! Je ne me suis pas ennuyée une seconde. L'écriture est plutôt jolie, rythmée, les événements s'enchaînent de façon quasi cinématographique. Les univers sont très bien dépeints, avec un souci du détail qui favorise l'immersion.

Ainsi j'ai voyagé en Irlande, à Londres et à New York au début du XXe siècle, j'ai vécu la vie de château, mais aussi la misère, j'ai rencontré une multitude de personnages (dont quelques fantômes !), chevauché dans les collines parmi les bruyères et les embruns, partagé moults secrets et vécu un nombre incroyable de péripéties plus ou moins dramatiques ainsi que des amitiés, des amours et des trahisons. Un véritable dépaysement à tous points de vues !

A travers l'histoire de la dynastie Deverill, j'ai aussi plongé avec intérêt dans la grande Histoire, celle des conflits mondiaux et nationaux qui n'ont pas manqué d'impacter très fortement les vies et l'avenir de tous les membres de cette famille.
Entre la première Guerre Mondiale, si atroce et meurtrière, qui n'a laissé personne indemne, quelle que soit sa condition, et la période tourmentée des violentes rébellions indépendantistes irlandaises contre la Couronne Britannique et ses ressortissants anglo-irlandais, j'ai retenu mon souffle, j'ai eu peur, j'ai eu le coeur brisé, j'ai aimé, palpité, espéré et haï…

Il y avait bien une part de romance, mais rien de rédhibitoire à mes yeux, car au vu des divers rebondissements vécus par les protagonistes, elle n'était pas si frivole qu'il aurait pu y paraître et équilibrait même plutôt agréablement l'ensemble.

Au fil des pages, les personnages prennent d'ailleurs de l'épaisseur et de la consistance et je me suis prise d'un intérêt grandissant pour leurs parcours respectifs et leurs interactions. Certains m'ont plu dès le début, j'ai dû en apprivoiser progressivement d'autres, d'autres encore étaient carrément détestables, ou m'ont surprise et déçue… mais aucun ne m'a laissée indifférente.

Cependant je l'avoue, ma préférence est allée sans conteste à Kitty, à laquelle je me suis fortement attachée et identifiée, et dont la personnalité entière, libre, courageuse, loyale et attachée à sa terre envers et contre tout m'a évoqué Scarlett O'Hara dans « Autant en emporte le vent ».

Dans ce premier tome, on est à une époque où la notion de classes sociales était extrêmement marquée et balisée, où l'avenir des femmes n'était concevable qu'à travers le mariage ( plus ou moins arrangé, et si rarement d'amour) et où elles n'existaient que grâce à leurs époux, plus ou moins riches et titrés. Ce qui m'a permis une belle prise de conscience des avancées sur ce sujet en l'espace d'un siècle dans nos contrées occidentales, même si tout n'est pas encore parfait.

Mais aussi, et cela m'a énormément touchée, ce roman aborde de façon poignante les notions de patriotisme, d'attachement à sa terre natale, et les meurtrissures profondes que peuvent causer une migration, un exil forcé, quand la légitimité d'appartenance à son pays de naissance est soudain remise en cause.
Comment échapper alors au mal du pays, à la nostalgie et au désir d'y retourner un jour?
C'est une thématique à laquelle je suis très sensible à titre personnel, et qui m'a véritablement bouleversée tout au long de ma lecture. Je l'avoue, ce livre m'a beaucoup fait pleurer, me faisant revivre certaines tranches de vie.

Ce roman, je l'ai donc vraiment aimé, je l'ai lu avec les tripes et le coeur à fleur de peau, et toute l'émotion qui m'a submergée au fil des pages, emportant avec elle certains petits défauts ou clichés, ne peut certainement qu'en offrir un avis subjectif de ma part, j'en suis bien consciente.

Mais je vous le conseille tout de même si vous avez une sensibilité similaire à la mienne, ou tout simplement si vous recherchez une formidable histoire de famille dépaysante, haletante, un brin gothique, et intéressante d'un point de vue historique. (N'oubliez cependant pas de prendre quelques notes concernant les personnages pour vous y retrouver en cours de lecture, car ils sont vraiment très nombreux.)

Je lirai la suite des aventures de cette grande famille avec plaisir… d'autant que l'épilogue de ce premier tome ouvre sur de nouvelles perspectives qui ont bien piqué ma curiosité !

Un grand merci à Babelio et aux Editions Verso de m'avoir permis cette belle découverte.


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En ce début de XXe siècle, Kitty, issue d'une riche famille noble anglaise établie en Irlande depuis plusieurs siècles, mène une enfance solitaire au château Deverill entre sa mère qui la délaisse et son père trop pris par ses chasses et sa maîtresse. Heureusement il y a sa grand-mère chérie avec qui elle partage le secret de voir fantômes et autres être invisibles et surtout ses amies de coeur, Celia, sa cousine, qui la rejoint pour l'été, et Bridie, la fille de la cuisinière. Mais la lutte pour l'indépendance irlandaise gronde, les trois fillettes vont grandir et devoir choisir leur camp.

Quand Babelio m'a proposé ce roman en Masse Critique, j'ai d'abord hésité, craignant une romance un peu trop à l'eau de rose et ayant peur de ne apprécier le contexte, ne connaissant pas particulièrement l'Irlande et son histoire. Mais le résumé avait l'air alléchant et j'ai décidé de tenter ma chance et d'en profiter pour découvrir une lecture un peu différente. A la réception du roman, j'ai d'abord été agréablement surprise : j'ai beaucoup aimé la manière dont l'auteure nous fait partager la vie de Kitty, par petites touches, presque impressionnistes, faisant ressentir toute la solitude de cette enfant mal aimée par sa mère qui l'a toujours rejetée et trouvant refuge dans la nature de cette terre irlandaise si riche en paysages époustouflants et grandioses. J'ai aussi beaucoup apprécié le lien très fort qui unit Kitty et sa grand-mère et leur capacité à croire en la magie et aux être surnaturels. Je pensais d'ailleurs que l'auteure exploiterait beaucoup plus ce point et j'ai été déçue de constater dans la suite du roman qu'à part quelques références aux fantômes qui peuplent le château Deverill et interviennent ponctuellement dans l'histoire, ce côté magie et fantastique était complètement délaissé. Les premiers chapitres sont donc très agréables à lire et j'ai eu très envie d'en savoir plus sur cette famille Deverill aux personnages bien campés. Autre point fort : la découverte de l'histoire irlandaise, pour moi qui connaît très peu ce pays, avec un contexte historique très bien rendu, montrant la domination des anglais sur le pays et la colère qui monte de la part des irlandais jusqu'au déclenchement de la lutte pour l'indépendance.

Malheureusement, j'ai trouvé que ce roman ne tenait pas toutes ses promesses et je termine ma lecture un peu déçue. Tout d'abord, une fois Kitty grandie et devenue une jeune fille qui s'affirme peu à peu, j'ai trouvé que l'histoire se trainait en longueur : l'auteure prend tout son temps, trop de temps, pour nous narrer les moindres soubresauts de la lutte contre l'occupant anglais et j'ai eu l'impression que l'intrigue patinait, mon intérêt s'étiolant de chapitre en chapitre au point que j'avais parfois du mal à me convaincre de reprendre ma lecture. J'ai aussi trouvé dommage qu'elle sacrifie le réalisme et la subtilité des premiers chapitres au profit de quelques grosses ficelles et d'une intrigue assez téléphonée avec certains épisodes que j'ai vu venir bien à l'avance. L'accélération soudaine de l'intrigue dans le dernier tiers du livre se fait au détriment de la cohérence de l'ensemble comme si l'auteure s'était sentie obligée de pimenter un peu son récit en submergeant le lecteur d'événements dramatiques et de rebondissements. J'ai aussi eu du mal à croire à l'évolution de certains personnages, notamment la timide et effacée Bridie qui en quelques mois va changer complètement de personnalité !

Dommage car ce livre était bien parti pour être une vraie bonne surprise et je l'ai refermée en me disant que la romance n'était décidément pas ma tasse de thé, surtout quand l'auteure en rajoute dans le côté amour contrarié et dramatisation à outrance. Malgré ces réserves il me restera quand même de très bons souvenirs des sauvages paysages irlandais, de ce pays dont Kitty est tombée irrémédiablement amoureuse et de sa magie et surtout j'ai appris au fil des pages beaucoup de choses que j'ignorais sur l'histoire de l'indépendance irlandaise. Au final une lecture mitigée, je ne sais pas encore si je lirai la suite de la trilogie, partagée entre envie de savoir ce qu'il va advenir des personnages et crainte d'être déçue à nouveau.
Merci à Babelio et aux éditions Verso / Seuil pour m'avoir permis de découvrir cet univers et ce roman dans le cadre d'une Masse Critique privilégiée.

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Santa MONTEFIORE. Filles d'Irlande, tome 1 : le secret des Deverill.

Merci beaucoup à Nathan de Babelio et aux éditions Verso. Je suis enchantée d'avoir reçu ce livre et je vais vous donner mon ressenti.

le secret des Deverill nous entraîne dans un saga familiale qui se déroule en grande partie en Irlande de 1910 jusqu'à 1925. Nous allons découvrir la puissante famille Deverill, noble, possédant un château dans le Comté de Cork, en Irlande, un pavillon de chasse et de nombreuses métairies aux alentours. En 1910, Kitty Deverill est âgée de neuf ans ; il en est de même pour sa cousine anglaise, Célia Deverill, l'exubérante. Les jeunes filles sont très complices et vivent en parfaite harmonie lors de leurs vacances à la campagne, auxquelles Birdie, la fille très timide de la cuisinière se joint à elles lorsqu'elle est libre ; Il lui faut aider sa mère à la cuisine. Kitty a deux soeurs aînées, Victoria bientôt dix-huit ans, Elspetch deux ans plus jeune et Harry, le frère, adoré par la mère. Sa mère, Maud déteste la campagne et ne vit que de façon épisodique en Irlande, trouvant refuge à Londres chez des membres de leur parentèle. Elle est à la recherche d'époux fortunés, nobles pour ses filles aînées et ignore la petite dernière.

Kitty réside, non au château avec ses père, mère, soeurs et frère mais dans le pavillon de chasse avec ses grands-parents paternels, Adeline et son grand-père Hubert qui est un grand chasseur. Kitty a une gouvernante, Miss Grieve. Les relations entre ces deux personnes sont tendues. Il faut dire que Kitty est une jeune fille téméraire, volontaire effrontée, se moquant des convenances et fort curieuse. Sa meilleure amie est Birdie, la fille de la cuisinière du château : elles ont le même âge . Cette dernière a deux grands frères, Michael et Sean. Un ancêtre des Devehill, le fondateur de la lignée possède une légende maléfique Barton aurait pris des terres à la famille des O'Leary, les aurait annexées et bâti sa somptueuse demeure. Adeline et Kitty voient même son fantôme et lui parlent. D'où vient cette légende ? le sortilège persiste au fil des siècles. Chacun est très attaché au domaine des Deverill et à son château. Une véritable emblème.

Cette saga se déroule sur front d'indépendance, d'insubordination de l'Irlande face à l'Angleterre. Des mouvements d'autonomie se créent et ils mènent des opérations de résistance. Cette opposition, cette guerre de religion entre catholiques et protestants ne trouvera son répit que lors de la scission définitive entre les deux clans. Cette lutte pour l'indépendance de l'Irlande va constituer un véritable tsunami. Les amitiés entre les trois jeunes filles vont connaître un tournant brutal. Quel est donc ce secret qui brise cette connivence, cette amitié?Birdie devra quitter son pays et fuir l'Irlande, l'Angleterre. Elle trouvera refuge en Amérique, à New-York. Une nouvelle vie, s'offre et elle doit affronter son destin. Pourra-t-elle revenir à Cork, retrouver Kitty, Célia et toute la famille Deverill ?

Santa MONTEFIORE nous conte une belle saga familiale. Les faits historiques nous permettent d'appréhender le climat d'insécurité qui règne sur le pays. La rébellion est forte et des êtres perdront la vie lors de ces manifestations… Une page d'histoire de l'Irlande ! Les paysages bucoliques de la verte Irlande nous invite à parcourir les sites. Nous courrons également et fréquentons l'aristocratie terrienne qui vit tantôt en Irlande, tantôt à Londres, allons de réception en réception de villégiatures en villégiatures. Nous assistons à la scission du royaume britannique. Cette famille et plus particulièrement la jeune Kitty nous ensorcelle, avec sa belle chevelure rousse et ses tâches de rousseur. C'est une belle jeune femme qui aspire à la liberté, une féministe, une future suffragette, en avance sur son temps. Les personnages sont bien décrits, le style agréable à lire. Un récit très intéressant. J'attends la suite des aventures de Kitty, Birdie, et Célia. Je vous recommande ce récit qui vous dépaysera et vous profiterez des beaux paysages de l'Irlande, visiterez même New-York. Bon voyage et bonne lecture.
( 14/06/2024).

Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Reçu dans le cadre d'une Masse Critique, je remercie Babelio et les éditions Verso pour l'envoi de ce roman. » Les filles d'Irlande, tome 1 : le Secret des Deverill » de la romancière britannique Santa Montefiore paraîtra en juillet prochain.

Quatrième enfant de Bertie et Maud Deverill, la jeune Kitty est une enfant intrépide et insoumise. Elle est aussi proche de sa grand-mère Adeline qu'elle n'est éloignée de sa propre mère. le lien qui unit l'enfant à son aïeule est quasi mystique. le désintérêt de Maud pour sa benjamine poussera cette dernière à une force de caractère et un courage sans limite. Alors qu'elle méprise l'ordre social et les conventions, Kitty fait de Bridie Doyle, la fille de leur domestique, sa meilleure amie. le château de Deverill est à la fois le symbole de la noblesse anglo-irlandaise, mais également celui de la malédiction jetée par la famille O'Leary en 1662 et qui inflige le malheur à tous les héritiers mâles des Deverill pour s'être approprié leur terre.

p. 65 : » Et ils ne nous ont pas volé que notre terre. Ils nous ont volé notre culture, notre histoire, notre langue et notre mode de vie. « 

Faisant force de sa liberté, la jeune Kitty va se rapprocher de Jack, fils de Liam O'Leary. Et puisque tous les oppose, leur relation devra rester secrète, car jamais sa famille ne lui pardonnerait de côtoyer un irlandais.

p. 173 : » Jamais il ne lui vint à l'esprit que son avenir avec Jack était loin d'être assuré. Ils venaient de deux rives opposées du fossé social et religieux et elle était bien consciente qu'on attendait d'elle qu'elle épouse un Anglais. « 

Alors que la Grande Guerre fait rage en Europe, le désir d'indépendance de l'Irlande va fragiliser les Deverill et mettre en péril leur sécurité au sein du château, obligeant certains d'entre eux à retourner en Angleterre.

p. 156 : » Et puis, en avril 1916, au cours de la semaine de Pâques, l'Irlande connut sa propre tragédie. le soulèvement des républicains irlandais, déterminés à mettre fin à la domination anglaise en Irlande, fit retentir le fracas des armes dans les rues de Dublin. « 

Cette saga familiale romanesque sur fond de guerre d'indépendance irlandaise est captivante et le destin de ses héroïnes particulièrement émouvant. le secret qui pèse sur les Deverill fera-t-il voler en éclats les liens qui unissent certains membres ? A travers une écriture fluide, c'est la passion pour l'Irlande qui transcende ce roman. Petit bémol, la présence latente (volontaire ?) des légendes irlandaises, qui je l'espère, prendront une place plus significative dans les tomes suivants…
Lien : https://missbook85.wordpress..
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