Berserk, tome 42

Une oeuvre désormais culte, une oeuvre désormais à part, que la mort de l'auteur a encore fait changer de catégorie, à l'image de ce tome 42, premier réalisé intégralement par l'ancien studio de l'auteur, le Studio Gage, supervisé par le meilleur ami de l'auteur à qui il aimait se confier : Kouji Mori. Ont-ils été fidèles à l'auteur comme promis ?

Levons vite le voile sur cette question que tout le monde se pose : oui, ils ont été fidèles. Alors certes, on sent que ce n'est plus Miura, le dessin est un tantinet différent, le scénario plus accès sur l'action que le dialogue mais on s'y dirigeait déjà depuis quelques temps. C'est surtout dans la narration qui va très vite que j'ai senti une différence là où l'auteur prenait son temps. J'ai eu le sentiment qu'on me donnait à voir les images importantes de l'histoire que l'auteur avait donnait et qu'on essayait juste de combler un peu les espaces entre… Pour le reste, c'est du tout bon !

La série aurait très bien pu sympboliquement se terminer au tome précédent, elle avait déjà une belle conclusion pleine de symbolique et de sens. Mais les auteurs ont décidé de poursuivre, d'aller au bout des idées du maître, un arc se clot et un nouveau s'ouvre donc à nous dans un tome des plus cruel de la série pour Guts, une fois de plus. Cependant, force m'est d'avouer, que j'ai été moins touchée que d'habitude. J'ai admiré la maestria de ce drame en 13 actes mais je n'ai pas ressenti de ras-de-marée comme les fois précédentes. Ce fut plus froid, plus implacable, comme inéluctable.

En effet, on sait dans ce type d'histoire que quand il arrive quelque chose de bien au héros, forcément un drame se produit pour contrebalancer et ici, je ne l'avais pas du tout vu venir. Je n'avais pas imaginé que ce petit garçon lunaire qui les suivait pouvait être l'incarnation d'un tel personnage et que ce personnage, nemesis de notre héros, allait revenir ainsi et commettre à nouveau une terrible action contre son ancien ami. Un duo amis/ennemis passionnant donc qui ne peut s'empêcher de se blesser et commettre les pires actes, avec toujours la même demoiselle en détresse malheureusement. Sauf qu'ici le poids de cette scène et son sens ne sont portés que par les dessins, aucun mot n'est échangé et ça manque, je trouve. J'ai besoin, comme autrefois au temps de l'âge d'or, qu'il y ait ces échanges pour sentir le poids de leurs âmes torturées et pas juste le voir dans leurs regards…

Le poids et la symbolique de ce nouvel acte est lourd pour Guts qui sombre à nouveau et peut-être encore plus après un moment où il avait enfin touché le bonheur du doigts. La chute est rude et l'esprit terrible de son arme le sent bien. Une chute de Charydbe en Scylla se prépare donc pour lui avec une nouvelle tentation d'atteindre une noirceur encore plus noire suite à cette immense déception. Que d'entraînements, que de rencontres, d'efforts, d'accomplissements pour ça au final ! Je comprends sa déception vis-à-vis de lui-même et de son épée qui le symbolise.

L'histoire est donc à nouveau relancée, avec une nouvelle quête, une nouvelle dynamique double entre le nouveau royaume céleste et ses occupants d'un côté, et la troupe de Guts face au danger de l'autre. le chemin va encore être long, je sens, les épreuves nombreuses et les moments de désespoirs aussi. Qui pourra sortir Guts de ce désespoir où il est tombé ? Où vont atterrir nos héros avec cette nouvelle menace qui se déploie ? Quelle est la suite du plan de Griffith ? Des questions dont les réponses mettront beaucoup de temps à nous parvenir, le prochain tome n'étant pas annoncé avant 2025…

C'est dans un superbe écrin collector, avec un sublime jeu de tarot et une place méritée de meilleure vente, toutes catégories de livres confondues, que revient Berserk dans un tome très symbolique, entre ombre et lumière, où la première l'emporte et semble éteindre la seconde. Tout est à refaire ! Une nouvelle ère s'ouvre aussi dans sa création avec un poids des dessins plus forts encore. Si je ne suis pas pleinement satisfaite par ce choix, la mythologie de l'univers me comble, elle. Rendez-vous en 2025 pour la suite !

PS / Si vous êtes curieux sur cette reprise, comment elle s'est organisée et ce qu'elle signifie, je vous invite à écouter l'émission de Blockbuster sur le sujet
Lien : https://lesblablasdetachan.w..

On retrouve enfin Guts et ses copains, toujours sur l'île d'Elm, malheureusement pour moi la déception est grande.
J'ai découvert la saga il y a 2 ans et j'ai enchaîné les 41 tomes avec plaisir ! J'ai lu le tome 41 en sachant que c'était le dernier ce qui lui donnait une saveur particulière.
Et en lisant ce tome 42 je n'ai rien ressenti.
Je ne comprends toujours pas ce que j'ai lu, ce qui se passe dans la réalité, ce qui se passe dans la tête de Guts, trop peu d'éléments qui font avancer le récit…
(Et le visage de Casca n'est pas réussi :-( )
Un retour bancal pour moi, même si la tentative d'écrire une suite est tout à fait louable. Je sais tout de même que le lirai le Tom 43.

Arf, ça fait bizarre. On a beau se dire que c'est le meilleur ami de Kentaro Miura, et l'équipe de ce dernier, qui ont reprit Berserk... ça fait bizarre. C'était étrangement émouvant de se replonger dans cet univers, du coup, après tant d'attente. Un tome où il ne se passe pas grand chose... de transition, donc... qui marque, pour moi, une évidente nouvelle ère. Les détails sur les dessins sont toujours aussi beaux.