François Mitterrand/5
5 notes
"Je rêve à la prédestination de l'Allemagne et de la France, que la géographie et leur vieille rivalité désignent pour donner le signal de l'Europe. Si elles ont gardé en elles le meilleur de ce que je n'hésite pas à nommer leur instinct de grandeur, elles comprendront qu'il s'agit là d'un projet digne d'elles. Elles auront d'abord à s'en convaincre. La France toujours tentée par le repli sur soi... >Voir plus
Résumé :
"Je rêve à la prédestination de l'Allemagne et de la France, que la géographie et leur vieille rivalité désignent pour donner le signal de l'Europe. Si elles ont gardé en elles le meilleur de ce que je n'hésite pas à nommer leur instinct de grandeur, elles comprendront qu'il s'agit là d'un projet digne d'elles. Elles auront d'abord à s'en convaincre. La France toujours tentée par le repli sur soi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1)
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De l'Allemagne, de la France est un livre autobiographique de François Mitterand racontant la réunification allemande intervenue en 1989/1990.
Le livre se divise en deux parties : dans la première, François Mitterand y livre ses souvenirs. La seconde est un recueil de discours sur la réunification, l'Europe et le "couple franco-allemand".
Naturellement, il est maintenant de notoriété publique que François Mitterand avait une belle plume. C'est par conséquent un livre de grande valeur littéraire.
Sa galerie de portraits dans la première partie est particulièrement savoureuse.
Les "dessous de l'Histoire" sont aussi intéressants même si il s'agit plus de l'aspect politique.
Mais ce qui m'a le plus marquée c'est sans doute les idéaux européens qui flottaient encore à cette époque comme un vent printanier. L'eurosceptiscisme né avec Maastricht en 1992 a balayé toutes ces idées d'amitié entre les peuples, de "télévision européenne"... pour une Europe de normes et de réglements.
Cela fait du bien de revenir aux racines de la construction européenne. En même temps, cela permet de revoir ses bases : conférences de Yalta, de Postsdam, CSCE, fonctionnement des institutions européennes ... Une grande cure de jouvence !
Le livre se divise en deux parties : dans la première, François Mitterand y livre ses souvenirs. La seconde est un recueil de discours sur la réunification, l'Europe et le "couple franco-allemand".
Naturellement, il est maintenant de notoriété publique que François Mitterand avait une belle plume. C'est par conséquent un livre de grande valeur littéraire.
Sa galerie de portraits dans la première partie est particulièrement savoureuse.
Les "dessous de l'Histoire" sont aussi intéressants même si il s'agit plus de l'aspect politique.
Mais ce qui m'a le plus marquée c'est sans doute les idéaux européens qui flottaient encore à cette époque comme un vent printanier. L'eurosceptiscisme né avec Maastricht en 1992 a balayé toutes ces idées d'amitié entre les peuples, de "télévision européenne"... pour une Europe de normes et de réglements.
Cela fait du bien de revenir aux racines de la construction européenne. En même temps, cela permet de revoir ses bases : conférences de Yalta, de Postsdam, CSCE, fonctionnement des institutions européennes ... Une grande cure de jouvence !
Citations et extraits (5)
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Margaret Thatcher, résignée, s'inclina, à sa manière, qui consistait à présenter à présenter ses déboires sous un éclairage glorieux. Ainsi opère aujourd'hui la pierre philosophale, qui transforme si souvent, dans la politique ordinaire, un échec en succès. Ce lui fut d'autant plus facile qu'elle avait une pratique accomplie de ce genre d'alchimie, à laquelle elle se livrait à chaque retour d'un sommet européen où ses thèses, régulièrement rejetées, lui valaient dans son pays, après un discours aux fiers accents devant le Chambre des communes, des triomphes romains.
Je ne reprocherai pas à M. Giscard d'Estaing d'avoir mal apprécié la logique des évènements, de n'avoir pas saisi la force du mouvement qui poussait à l'unité allemande. Rares fut les hommes d'état, américaines, anglais, soviétiques, allemands ou français qui, je l'ai rappelé, eurent la vue plus perçante. Mais aucun n'a tracé un schéma aussi éloigné de la réalité que le sien.
Une Allemagne de quatre-vingts millions d'habitants, à économie dominante, ayant retrouvé sa capitale impériale, Berlin, signifierait que nous serions entrés dans une Europe foncièrement différente de celle du Marché commun. Pour échapper à ce danger, il devenait urgent de donner à la Communauté européenne une structure fédérale. (dixit Valéry Giscard d'Estaing)
Je pus mesurer l'importance du rôle rempli par l'Église réformée dans la défense d'une civilisation qu'après Hitler le communisme avait prétendu réduire en cendres.
C'est la culture, a-t-on déjà dit et je le répète volontairement, qui est et qui sera le ciment de l'Europe.
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