Un bon livre qui a son époque valait d'être lu. Il a pris un peu d'âge en 6 ans, mais donne une bonne analyse de la structuration et du fonctionnement des zones grises. Un peu orienté politiquement cependant... On sait bien que MINASSIAN travaille aussi au journal "Le Monde" à la ligne éditoriale si particulière.... Enfin, le livre avait le mérite de dresser un panorama général des zones grises. Utile d'un point de vu technique...
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Fracture sociale, fracture territoriale, mais aussi fracture identitaire dans la mesure où, sous l'effet de la mondialisation, et notamment des nouvelles technologies de communication, les ZUS à forte concentration d'immigrés sont de plus en plus dans une rupture culturelle avec le socle identitaire de la communauté nationale : antennes paraboliques tournées vers l'étranger, déclin de la langue française dans les échanges et émergence de nouvelles règles sociales et de nouveaux codes culturels. Ces frontières invisibles, les populations - "ces parias urbains", comme les appelle Loïc Wacquant- n'ont pas a en assumer l'entière responsabilité. Car, dans une moindre proportion qu'aux États-Unis, il existe désormais en France des gated communauties ( ou communautés fermées), c'est-à-dire des communautés socialement aisées et essentiellement blanches et occidentales à proximité de ces banlieues paupérisées, mais volontairement en rupture avec elles, car elles ont définitivement entériné la fragmentation socio-spatiales pour rester entre soi. Un repli de classe à l'opposé "du vivre ensemble", motivé par un sentiment d'insécurité, exacerbé à la fois par les récurrence des violences mais aussi par un discours et une politique anxiogène des gouvernements successifs. Ce phénomène de gated communauties peut, en cas d'aggravation, engendrer une rupture durable entre les deux mondes qui se rejettent et affecté à terme la paix civile.
Avec Hamit BOZARSLAN, Vincent DUCLERT, Raymond KEVORKIAN,
Gaïdz MINASSIAN, Yves TERNON
L'introduction du génocide des Tutsi au Rwanda en classe de terminale amène aujourd'hui les professeurs, en France, à enseigner trois génocides – des Arméniens de l'Empire ottoman, des Juifs d'Europe, des Tutsi. L'une des caractéristiques des génocides est la poursuite des intentions destructrices sous la forme du négationnisme. La recherche et la maîtrise de ces savoirs constituent un moyen de lutte contre la négation de la vérité historique, en particulier pour les professeurs. La table ronde se propose donc de réfléchir à l'articulation entre recherche, enseignement et génocide.
Captation vidéo: Les Clionautes
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