Nous avons inauguré, dans notre système éducatif des "centres d'information et d'orientation" qui accueillent les adolescents avec trop souvent une question: "Que veux-tu faire plus tard?" Mais comment un adolescent peut-il le savoir? Quels moyens a-t-il de decouvrir ce qui l'appelle avant d'entrer en rapport avec des situations réelles? Avant d'ouvrir son regard sur le monde et de se laisser guider par ses propres aspirations? Par ailleurs, lui accordons-nous le droit de s'engager sur un chemin singulier? De s'écarter des autoroutes que tout le monde emprunte pour choisir sa propre voie, peut-être plus tortueuse mais dans laquelle il s'engagerait passionnément, parce que c'est la voie qui lui convient vraiment? A force de nous comparer, nous n'osons plus savoir ce que nous voulons vraiment, ce qui nous appelle, nous intéresse, ce que nous avons vraiment envie de faire. Nous restons dans une idée figée, fossilisée, de notre identité.
Fais fond sur ce que tu ressens, quand même tu serais seul à le sentir.
Henri Michaux.
Restez libres. Telle est la grande leçon du désir il nous appelle avec douceur et légèreté à nous ouvrir encore et encore pour que notre monde soit plus habitable. Cessez de vous refréner: désirez. Vous sauverez le monde...
Pourtant, nous sentons bien qu'obéir sans discuter, sans comprendre pourquoi, voire sans être d'accord, nous étouffe, nous éteint, empêche l'intelligence que nous portons en nous déclore. Nous avons envie de dire non, mais quelque chose nous retient. Une éducation, un formatage.
Méditer est un acte de bienveillance envers soi, un oui profond. C'est là un mouvement profondément libérateur dans notre société dominée par une vision perfectionniste qui n'a absolument rien à voir avec la réalité de notre existence humaine. (p. 102)
Méfiez vous de celui qui ne ressent jamais aucune émotion, qui n'est jamais triste, malheureux ou en colère : c'est un psychopathe. Ou alors, il est mort….
En effet, dans notre société, à l'école, nous apprenons souvent à penser mais peu à écouter notre corps, qui est pourtant un interlocuteur privilégié.
Si je continue à pratiquer, tous les jours ou presque, c'est pour continuer à toucher la vie (...) J'ai appris à avoir confiance en ma capacité de m'émerveiller. Je me fous d'autant plus facilement la paix et j'éprouve alors cette sensation étrange qu'est la gratitude. La gratitude envers la vie, envers ma vie. Juste parce qu'elle est... (p. 180-181)
Nous n’osons plus dire non ni exprimer un avis divergent, de crainte d’avoir tort… et de faire des vagues.
Être soi, ce n’est pas se définir, ce n’est pas une affaire expédiée par un test de personnalité chez un psychologue. Ce n’est pas s’étudier, c’est s’oublier.