🔴 Autrice:
Tiffany McDaniel
🟠 Traductrice:
François Happe
🟣 Éditeur: Gallmeister
« La dépendance est une voleuse. Elle vous vole les minutes du jour. La couleur du ciel. Elle vole le héros de l'histoire, les feuilles sur les arbres, la réponse à la question Qui suis-je ?
La voleuse ne disparaît pas complètement parce que vous avez cessé de vous planter une aiguille dans le bras. L'abstinence est juste une meilleure cachette pour les minutes du jour, la couleur du ciel, la réponse à la question qui suis-je ? »
Quelle lecture! 🕸 Ayant adoré les deux précédents romans de
Tiffany McDaniel je me suis jetée sur
du côté sauvage dès sa sortie. Et je suis contente de l'avoir lu en LC car j'ai eu besoin de soutien.
Effectivement c'est un livre qui est très éprouvant émotionnellement. Comme indiqué plus haut il y a de nombreux trigger warning et je recommande d'être plutôt dans un bon mood avant de s'y plonger pour ne pas finir trop déprimés après.
Au delà de ça, j'ai retrouvé le génie de l'autrice (qui se classe désormais dans mes auteurices préférées). La magie de McDaniel c'est de faire du beau avec ce qu'il y a de plus affreux. Elle a une plume onirique, imagée et très sensorielle. Chaque mot est parfaitement choisi et assemblé avec les autres. Elle recouvre de douceur et de beauté le monde sale et laid dans lequel elle nous invite.
Je me suis très peu renseignée sur le roman avant de m'y plonger parce que je ne voulais pas du tout être spoilée. C'est donc après l'avoir lu que j'ai découvert que l'autrice s'était inspirée d'un fait divers pour rendre hommage à 6 femmes disparues et oubliées
du côté sauvage. 6 femmes disparues entre 2014 et 2015 dans la ville de Chilicothe, en Ohio. Des droguées, prostituées, des femmes dont la société ne se soucie pas.
Du côté sauvage est une histoire noire, sombre. Les personnages baignent dans la misère, la saleté, la peur, la drogue … Les hommes sont des araignées violentes et effrayantes🕷. C'est un récit horrible rendu poétique par la plume lumineuse de
Tiffany McDaniel.
(Private joke (not so funny)) Pour ceux qui l'auront lu, l'autrice rentre les fils qui enlaidissent la couverture crochetée de mamie Milkweed, afin de rendre le récit « beau ».
Je pense que c'est un roman qui appelle à une relecture pour comprendre tous les tenants de l'intrigue et saisir les détails de l'écriture.