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sur 5812 notes
Dans ce roman, Tiffany McDaniel raconte l'histoire de sa mère Betty, née en 1954 de mère blanche et de père Cherokee.

L'histoire nous emporte en Ohio dans les années 60, où la famille s'installe dans une maison «maudite», à Breathed. La petite Betty, sixième sur huit enfants, est foncée de peau et subit l'intolérance et le racisme. Elle est l'objet de violentes brimades à l'école et dans le village.

Heureusement, son père Landon, est là. Malgré ses faibles moyens, il a la capacité de transformer les petites choses du quotidien en pures merveilles et lui parle de ses origines. C'est un excellent père, le meilleur sans doute.

Tous les personnages sont attachants, chacun avec ses fêlure et son passé douloureux. La mère en perdition, la triste Fraya, la superficielle Flossie et Lint, le rêveur bègue, s'animent et prennent vie devant nos yeux, ébahis. Parfois, je me suis cru dans une fable, tant l'imagination du père teinte leur quotidien, d'une grande violence par ailleurs.

En effet, viols, incestes... Les femmes sont frappées de plein fouet, blessées dans leur chair. Mais Betty la Petite Indienne veille sur tous et se lève haut et fort, fière de ses racines cherokee et de son sexe.

Dur de décrire tout ce foisonnement, tous ces destins... Les mots me manquent. C'est un livre sublime, d'une poésie rare, triste et lumineux. Je me souviendrai longtemps de ce grand roman américain.

Je ne peux que vous inviter à le découvrir ! Ce roman est une expérience, il se vit, autant qu'il se lit.
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Je savais que j'étais une personne au goût singulier, la lecture du roman BETTY vient me le confirmer, une fois encore.

Dans les médias, la longue liste d'avis et de prix a fait de ce roman LA révélation des lettres américaines. Il a reçu entre autres le prix du roman Fnac 2020, le prix America du meilleur roman 2020, le prix du roman étranger préféré des libraires, le prix des Librairies du Québec 2021, etc, etc … et pourtant, je n'ai pas vraiment été conquise.

L'histoire est celle d'une enfance dans l'Ohio des années 1960, celle de Betty, née d'une mère blanche et d'un père cherokee. Ces premières années à la fois sombres et lumineuses se déroulent dans une famille pauvre entre une mère insécurisante au possible « obsédée par la tristesse » et un père extraordinaire de patience, de compassion et d'amour. Ce dernier parle à la nature, ce dernier respecte la Terre et les ancêtres, sa sagesse et sa connaissance environnementales sont en tous points remarquables pour nous lecteur, et surtout pour sa fille Betty.

Le mec le plus ZEN de la Terre, ou presque ! ou dit autrement … tous les poètes vivent dans l'aube, leurs mots font lever son soleil ; telle aurait pu être son épitaphe.

Mieux qu'un traité sur la vie, avec ses incessantes allégories, ce roman est donc d'abord le portrait d'un papa cool, au  calme à tout épreuve, et des épreuves il va en avoir. Celui qui ne cesse de faire l'éloge du matriarcat cherokee est LE spécialiste des métaphores susurrées sur tous les événements même les plus anodins, chaque brin d'herbe qui sort de terre ou papillon qui passe, tout se transcende en images et en jolis mots avec lui.

Sa sagesse est immense, ses connaissances botaniques relient son passé jusqu'au présent, et Betty a bien de la chance car elle est sa première spectatrice.

Terre, ciel, air, vivant… le monde est un grand TOUT où ce papa inoubliable poétise pour le plus grand bonheur de nos sens exacerbés.

En s'occupant des siens, en gérant les difficultés, il enseigne la Terre à ses enfants, et surtout à « Betty aussi libre qu'une plante » qui lui ressemble tant physiquement.

Evidemment, il faut un hic dans l'histoire, et même plusieurs, tout d'abord, l'esprit du serpent pénètre certaines âmes, dans la douce famille d'abord, et dans la région qui n'est au final qu'un « nid de vipères » mis à part quelques exceptions. Situation que je crois tout à fait possible, car des « endroits-noeuds-de-vipère il y en a hélas partout ». Il faut dire aussi que l'époque où se déroulent ces évènements ne sont pas des plus faciles pour une enfant « hybride » à la peau noire. Ses journées en classe font quand même (très) froid dans le dos. (Trop c'est trop ???)

J'ai apprécié le « petit » suspens et les révélations de fin d'ouvrage, mais si je suis allée jusqu'au bout c'est uniquement  pour connaître le sort de Betty, car à la moitié du livre un grand ras-le-bol m'avait saisie. Comme rarement !

En effet, cette jolie danse textuelle aérienne, toute faite de gazon sauvage, de racines médicamenteuses, de féminisme, et de paraboles avait eu raison de moi à la trois cents cinquantième page (à deux pages près). Ce roman est juste deux fois trop long pour moi, pas par sa taille mais par sa forme ; les personnages sont bien rendus, mais le style, selon moi, dessert ce roman très intimiste. Certes Tiffany Mc Daniel sait raconter son histoire, mais au bout d'un moment, cela est devenu si répétitif, tellement redondant que je n'en pouvais plus. J'avais envie d'hurler (si si).

A force de célébrer la nature et l'amour paternel, à force de pointer le racisme vulgaire, le plus injuste possible, à force d'utiliser tous les ressorts actuellement tendances (nature, violences faites aux femmes, racisme, nostalgie d'une vie libre) j'ai eu le sentiment de me faire voir.

Trop de poésie tue la poésie, trop de gentillesse tue l'espoir, trop de redites tuent le plaisir de lire, même si la petit Betty est tout à fait charmante.
Lien : http://justelire.fr/betty-de..
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Presque 500 billets et autant de citations ont été déposés sur Betty. J'imagine que tout a été dit. Je vais donc me contenter de transmettre uniquement mon enthousiasme pour ce roman qui est véritablement magique. J'y ai tout aimé. La plume de Tyffany Mc Daniel qui m'a transportée dans une histoire pleine d'étoiles,de poésie,de merveilleux. La trame dramatique qui est déployée avec subtilité,intelligence et beaucoup de psychologie. le personnage du père est splendide, c'est un homme dont l'amour et le regard sur le monde rayonnera encore longtemps sur moi. Son rapport à la nature,au vivant rappelle sa culture d'origine puisqu'il est Cherokee,mais celle ci n'explique pas tout de l'aura de cet homme hors du commun. La force et la sensibilité de Betty " petite indienne" qui se nourrit des histoires de son père et des battements du coeur de toute sa famille pour les rendre éternels à travers des mots et se sauver elle même du désespoir. Car, malgré l'univers merveilleux créé par son père, elle est aussi porteuse de secrets si lourds que même Hercule n'aurait pu les soulever. L'histoire est inspirée de celle de la famille maternelle de L'auteure et c'est ainsi un hommage vibrant d'émotion,de force et d'admiration qu'elle livre au monde . Rien d'impudique , car au delà de la singularité de son histoire, c'est aussi le contexte social d'une époque qui participe à cette fresque familiale.
Cela faisait longtemps que je n'avais pas été autant émue par un roman. Il est puissant,captivant et lumineux malgré la noirceur qu'il contient également.
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Voilà un livre dont je me souviendrai très longtemps de par sa sensibilité, sa poésie mais qui en quelques lignes, peut changer et devenir parfois dur et cruel....

Betty est une jeune fille née d'une mère blanche et d'un père Cherokee, et raconte son enfance dans l'Amérique des années 50 à 70. Toujours chouchoutée par son père qui embelli sa vie à travers son amour pour elle et ses paroles qui lui cachent la réelle cruauté du monde fait de racisme, de pauvreté et de violences.

Page après page, on s'attache à cette pauvre petit indienne forte d'abnégation et de vie qui se bat chaque jour contre démons et secrets de famille.

Une histoire formidable qui m'a fait sortir de ma zone de confort (compte tenu de son nombre de pages) qui mérite d'être lu.
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Milieu des années 50 aux Etats Unis. Betty petite fille, sixième d'une longue fratrie, est la plus brune et la plus proche de son père Landon, Indien Cherokee dans une Amérique qui préfère encore et toujours les Blancs. La famille Carpenter s'installe, après une vie nomade, dans la petite ville de Breathed dans une maison laissée à l'abandon depuis longtemps. Betty c'est à la fois l'histoire d'une enfance compliquée par les secrets de famille et une maman brisée par sa propre enfance qui en est maltraitante pour ses enfants et une enfance enchantée par un père d'origine indienne qui transmet sa culture, ses valeurs, son amour de la nature et sa poésie à ses enfants.
Un livre fort, une écriture percutante, des sujets difficiles et surtout beaucoup de poésie. Un grand roman.
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Bonjour à tous:
"Betty" de Tiffany Mc Daniel @editions_gallmeister
Ce roman est un vrai chef d'oeuvre.
Qui est vraiment Betty? C'est ne jeune fille, qui va très rapidement connaitre les problèmes de racisme, contrairement à ses frères et soeurs, Betty a une peau plus noire, plus métissée. Elle est née d'un mère blanche et d'un père indien, un cherokee. Elle est vite confrontée aux aléas de la vie , la violence, l'inceste , le deuil, là misère, des secrets qui refont surfaces, rien ne lui est épargnée .Betty reste une jeune battante, elle va de l'avant , une aura au dessus de sa tête qui la rend resplendissante, refaisant ressortir une certaine luminosité, une beauté. Une jeune fille qui croit à la vie, ne se laisse pas tomber dans la noirceur de ce monde, elle reste positive , bravant tous les obstacles qu'elle rencontrera sur son chemin, elle gardera toujours un espoir de bonheur en elle.
Nous suivons Betty durant un pan de sa vie, elle s'est tissée un monde à elle , elle prouve qu'avec la force, la croyance, tout est possible pour s'épanouir. Elle vit un amour inconditionnel pour son père, son meilleur ami, son mentor. Elle se sent plus proche des origines de son père, elle développe une vraie passion pour la nature, elle adore écouter ses histoires de sa vie indienne.
Sa mère est totalement différente, un vécu avec violence, des traumatises, elle inculte à Betty et ses frères et soeurs, la dure réalité de la vie loin de l'image que donne son mari.
C'est l'histoire d'une famille hors normes , avec des personnages hauts en couleur, un roman de résilience, une ode à la vie, une ode à l'amour
La thématique de l'auteur est bouleversante, elle est maitrisée avec brio, entrainant un sentiment de mal être durant la lecture.
L'auteure ne tergiverse pas avec des éléments inutiles , elle nous mène dans son monde, elle capte de suite ses lecteurs du début jusqu'au déroulement final, le mot fin est détestable, il est impensable d'imaginer , que nous allons nous séparer de Betty. Nous en demandons encore , une terrible envie que l'histoire se poursuive, mais il va falloir se résoudre à la triste vérité, je dis juste un revoir, Betty , mais pas un ad.ieu.
La plume de l'auteure est percutante, poïétique malgré la dureté de certains sujets abordés. Certaines scènes m'ont mises mal là l'aise, des descriptions malsaines mais ces passage sont existentielles dans le déroulement du roman.
Entre poésie, et cruauté, entre un coté d'une extrême noirceur et un coté lumineux, l'auteure nous signe un véritable chef d'oeuvre, et le mot reste faible. Une grande émotion qui m'a mis au bord des larmes, une lecture qui prend aux tripes, un uppercut, et il est impossible de sortir indemne d'une telle histoire.
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Je voulais lire ce livre depuis longtemps. Encensé par la critique, à la couverture magnifique, je l'ai offert l'an dernier à une très bonne amie prénommée Betty.
Eh bien j'espère que son enfance a été le plus éloignée possible de celle décrite dans ce livre...

Betty est la fille d'un Cherokee et d'une blanche. Contrairement à sa fratrie elle a hérité des traits de son père et doit comme lui faire face aux racisme, préjugés et violence dont seul les "bons blancs" savent faire preuve.

J'ai mis beaucoup de temps à lire ce roman. Toute cette dureté, tout ce malheur qui frappe cette famille a eu parfois raison de mon calme et mon coeur s'est retrouvé en miettes quand je l'ai refermé.

Et pourtant... L'autrice met tellement de poésie dans sa plume, tellement de beauté dans ses descriptions et dans les mots du père en particulier qu'on se laisse complètement envahir par l'ambiance 1960 d'une famille moitié Cherokee

Je recommande ce livre de tout mon coeur, mais préparez vous à souffrir avec les Carpenter.
Je n'oublierai jamais cette lecture.
💓
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Je suis tombée pour ELLE, son indéfinissable charme, sa différence. Elle, c'est Betty, la petite Indienne à la plume légère qui envoie des ballons rouges à son père, enferme ses secrets dans des bocaux, chante et rit avec ses soeurs, cherche des cailloux pour son petit frère, regarde se dessiner les orages,..
Je suis tombée pour ELLE. Si l'amour est encore sur Terre. Rien n'efface les douleurs d'hier.

"Née en 1954 dans une baignoire, Betty Carpenter est la sixième de huit enfants. Sa famille vit en marge de la bonne société car, si sa mère est blanche, son père est cherokee. Lorsque les Carpenter s'installent dans la petite ville de Breathed, après des années d'errance, le paysage luxuriant de l'Ohio semble leur apporter la paix. Avec ses frères et soeurs, Betty grandit bercée par la magie immémoriale des histoires de son père. Mais les plus noirs secrets de la famille se dévoilent peu à peu. Pour affronter le monde des adultes, Betty puise son courage dans l'écriture : elle confie alors sa douleur à des pages qu'elle enfouit sous terre au fil des années. Pour qu'un jour, toutes ces histoires n'en forment plus qu'une, qu'elle pourra enfin révéler au grand jour.
Ce livre est à la fois une danse, un chant et un éclat de lune, mais par-dessus tout, l'histoire qu'il raconte est, et restera à jamais, celle de la Petite Indienne. La Petite Indienne, c'est Betty."

J'aime quand un Auteur me bouscule et m'emmène loin de chez moi dans un endroit connu des seules âmes qui y habitent. Et des âmes, il y en a dans ce roman. Des âmes noires comme le charbon, des âmes pures comme l'enfance, des âmes souillées par les adultes et qui souilleront à leur tour, des âmes douceur, des âmes violence.
Beaucoup de blessures, des pansements au coeur et au corps.
Est-ce la plume de la petite indienne, est-ce le père qui tente vaille que vaille de réparer les bobos de sa tribu et de se réparer lui-même ? Est-ce Fraya, est-ce Betty, est-ce Lint, est-ce Flossie, Nova? Est-ce maman, est-ce papa ?
Au milieu de cette tribu de 9 âmes (et d'autres, celles des ancêtres, celles des enfants disparus, celles des arbres, celles des plantes, celles des étoiles et des ballons qui s'envolent), Betty ou un récit d'une percussion à la limite du supportable, rempli de poésie, de magie réparatrice des plaies béantes de l'enfance, de celles qui laissent des cicatrices indélébiles, des secrets plus douloureux les uns que les autres et de petits bocaux renfermant la parole écrite, celle qui sauve, celle qu'on ne dit pas, celle qu'on écrit soit pour qu'elle s'envole très loin dans les nuages soit pour qu'après avoir été enterrée, elle révèle au grand jour la noirceur de l'âme humaine et toute sa beauté aussi.

Bien sûr, il y a des bémols - parfois à certains moments, quelques longueurs et encore, vraiment, il faut les chercher, les trouveront probablement ceux qui n'auront pas été ensorcelés par le récit;
Bien sûr, il n'y a pas de morale à ce conte et même une amoralité absolue ici.
Bien sûr, c'est un roman de femme pour les femmes (et les hommes aussi, le portrait du père est merveilleux tout comme celui De Lint) et rouge est la couleur du sang à payer, parfois, toujours, souvent, encore aujourd'hui pour appartenir à cette tribu, celle des femmes.
Bien sûr, c'est un couteau, celui qui fait sang et qui tranche les liens aussi, qui rend libre tout en faisant réfléchir.
Bon Sang, ça, c'est un roman, du roman ! du roman universel, du roman populaire au sens noble du terme.

- Lecture du 10/09/2020 -
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Betty c'est la Petite Indienne, celle parmi les 6 enfants Carpenter qui a le plus hérité des gênes et des traits de son père Cherokee. Dans les Etats-Unis des années 50, cela lui vaut brimades et moqueries, sur l'échelle de la bonne société blanche de ce recoin perdu de la campagne un indien vaut encore moins qu'un noir, c'est tout dire. Heureusement pour grandir et se construire, Betty pourra compter sur son père et ses histoires / légendes poétiques l'aidant à faire abstraction du quotidien, puis sur l'écriture, souvent sa seule échappatoire face à toutes les violences que le quotidien la force à affronter.

Après avoir tant entendu parler de Betty, j'ai entamé ce livre avec la quasi certitude d'un coup de coeur assuré et pourtant quelque chose m'a gêné et m'a empêchée de succomber totalement au charme de l'écriture poétique de Tiffany Mac Daniel. Ainsi, même si j'étais enchantée par ma lecture et l'univers tendre et mystérieux construit par l'auteur, j'ai souvent rechigné à avancer dans ce roman, éprouvant presque de l'appréhension à l'idée de me replonger dans cet univers. Je crois que c'est la violence latente décrite par l'auteur qui m'a rebutée, un trop plein d'horreurs et de mauvais coups que la vie fait pleuvoir sur la petite Betty. L'auteur s'est inspirée de la vie de sa mère pour ce récit donc je pense que les événements évoqués sont en grande partie vrais mais je me suis parfois demandé si elle n'en faisait pas trop, tant de racisme latent, de méchanceté, de moqueries s'abattant sur une enfant et sa famille, sans presque jamais une seule figure adulte bienveillante à laquelle se raccrocher à part la figure centrale du père. Tant d'accidents, de mauvais hasards, de drames qu'on se demande si une telle malchance est vraiment possible...

Malgré ce petit bémol et la nécessité de prendre de temps en temps une grande bolée d'air pour avancer dans ce roman malgré sa dureté, cela reste un très beau livre. L'écriture de Tiffany Mac Daniel est magnifique, recréant en quelques pages tout un univers nourri des croyances indiennes et ancré dans la réalité souvent difficile de la campagne profonde américaine. Certains personnages ou anecdotes sont inoubliables, tant de scènes poétiques ou imagées viennent nourrir le récit et faire contrepoint à la noirceur ambiante. Et puis on ne peut que s'attacher à cette extraordinaire famille, le père, Landon, recréant tout un univers à partir de ses mots, cultivant son jardin pour ancrer sa famille dans la terre et l'univers, tenant à bout de bras sa famille malgré tout ce qui s'abat sur eux. Et Betty, courageuse petite Betty, confrontée trop jeune à une réalité peu reluisante, faisant front elle aussi, nourrie par les légendes de son père, s'appuyant sur l'écriture pour garder trace de ce qui ne doit pas disaparaître. Et puis encore ses frères et soeurs, la fragile Freya, Flossie et ses rêves de gloire, Trustin et ses dessins...

Betty est un roman particulièrement attachant et émouvant qui me restera longtemps en tête. J'ai hâte de lire d'autres romans de Tiffany Mac Daniel pour partager encore son univers.
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Salut Betty, la petite indienne Cherokee, je viens de refermer le roman de ton histoire et de celle de ton incroyable famille et je n'ai pas trouvé mieux en guise de chronique que de t'adresser cette petite lettre.

Tu en as connu des drames et de joyeux moments dans ce petit village de l'Ohio avec tes parents si différents et tes nombreux frères et soeurs, tu en as connu des moments difficiles à l'école parce que la couleur de ta peau n'était pas comme celle des autres, parce que ton père était un peu sorcier ou par tout ce que l'on racontait autour de ta maison hantée.

Mais tu en as connu aussi des bons moments avec tes frères et soeurs sur la plateforme du jardin qui servait de scène et que vous appeliez le bout du monde et sous laquelle tu cachais tes trésors dans des bocaux de conserves. Étiez-vous maudits, une malédiction régnait-elle sur votre famille ? Étais-tu un peu sorcière ?

Et toutes ces légendes indiennes que te racontait ton papa, qu'ont-elles produit dans ton esprit ? Est-ce qu'elles ne t'ont pas amenée à la poésie et à l'écriture ? Tu as appris à lire dans les nuages, les étoiles et les herbes folles du jardin, les insectes et les oiseaux t'en ont autant appris que les heures passées sur les bancs de l'école.
Tu en as connu des tempêtes dans ton enfance, des deuils et des drames mais tu sais bien que ce qui ne te tue pas te rend plus forte.

Je me souviendrai longtemps de toi, de tes petits frères, De Lint qui collectionnait les cailloux et qui leur dessinait des yeux pour voir les démons et de Trustin qui savait dessiner les orages et qui voulait voler comme un oiseau. Je me souviendrai de Fraya et de Flossie, j'oublierai le grand frère et la teigne qui t'a donné tant de soucis à l'école.

Je ne suis pas sûr que la queue de raton laveur accrochée à l'antenne de la voiture porte vraiment bonheur mais je suis certain que la bienveillance de ton papa et sa sagesse ancestrale ont semé en toi des petites graines qui feront de toi une adulte courageuse et aguerrie face à la folie des hommes.

Je te souhaite bonne nuit sur un petit bout de papier.

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