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4,16

sur 984 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« Le maître dit que c'est chose glorieuse de mourir pour la foi, Papa dit que c'est chose glorieuse de mourir pour l'Irlande, et je me demande s'il y a quelqu'un au monde qui aimerait que nous vivions ». Voilà le genre d'interrogations tragi-comiques qui passent par la tête du petit Frank McCourt dans cette autobiographie de son « enfance irlandaise ». Frank est né à Brooklyn, en 1930. En ces années de Grande Dépression, la vie est loin d'être rose, surtout avec un père qui boit son salaire ou son chômage dans les bars, et une mère qui manque devenir folle à la mort de son nourrisson. Alors Malachy et Angela, les parents de Frank, émigrés irlandais, décident de retourner vers la Mère-Patrie. Ils débarquent à Limerick, ville d'où Angela est originaire, vers 1935. Hélas, foin de lendemains qui chantent des ballades irlandaises dans cette ville humide et sinistre du sud catholique, dans laquelle le père aura bien du mal à trouver du travail en raison de ses origines nord-irlandaises, puis, quand par miracle il en trouve, à ramener sa paie à la maison plutôt qu'au pub. Une Irlande, loin d'être encore un « dragon celtique », dans laquelle la mère devra ravaler sa fierté pour faire la queue devant la Société de Saint-Vincent-de-Paul ou, pire, devant l'assistance publique, pour obtenir un coupon de nourriture ou un manteau pour ses gamins. Dans un pays où la foi catholique est si prégnante qu'elle en devient superstition, Frank McCourt nous livre une enfance de crève-la-faim et de crève-le-froid, pour lui et ses frangins, dans leur taudis insalubre au fond d'une ruelle transformée en cloaque à la moindre bruine. Et pourtant... quelle leçon de vie donnée par ce petit bonhomme, qui s'accroche tant qu'il peut à son objectif : éviter de mourir de faim, quitte à chaparder chez les autres, puis, en grandissant, travailler et rapporter son salaire à la maison, ce que son père a toujours été incapable de faire. Et c'est là le plus surprenant : Frank ne semble pas en vouloir à son père d'être ce bon à rien de patriote alcoolique. Au contraire, tout en étant lucide sur ce « soutien » de famille largement défaillant, il continue à l'aimer et à l'admirer, sans réelle rancune.
Ce qui fait tout le charme (oui vous avez bien lu : charme) de ce bouquin, malgré le contexte de misère noire et son cortège de souffrances et de malheurs, c'est qu'il est raconté à hauteur d'enfant puis d'adolescent, sur un ton tour à tour naïf, chenapan, cocasse, parfois carrément drôle, désabusé, émouvant, mais jamais larmoyant ou amer.
Volonté, énergie, résilience sont les clés que Frank s'est forgées au cours de cette enfance misérable, et qui lui permettront d'ouvrir les portes d'une vie moins rude...
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Souvenir de lecture
Titre : Les cendres d'Angela pulitzer de l'autobiographie
Année : 1996
Editeur : Belfond
Auteur : Franck Mc Court ( 1930/2009 )
Résumé : L'histoire de la famille Mc Court dans l'Irlande des années 30. Francky est un gamin miséreux né d'une mère courage et d'un père dispendieux et alcoolique. de Brooklyn à Limerick les Mc Court vivent dans le dénuement le plus total et Franck, l'un des enfants survivant et le narrateur de cette histoire, tente de subsister et d'échapper à son destin malgré la faim, le froid et un environnement familial des plus déplorable.
Mon humble avis : Les cendres d'Angela est, à n'en pas douter, un des bouquins qui aura le plus marqué ma vie de lecteur. Une histoire simple : un gamin catholique irlandais tente de survivre au beau milieu d'une famille pauvre, dans un pays qui connait la famine et la ruine. Un témoignage à la fois digne et terrible, empreint d'une dignité rare et d'une humanité hors du commun. Comment ne pas s'attacher à cet enfant au quotidien funeste qui malgré les difficultés de sa vie miséreuse garde une lucidité et une envie de vivre en tout point admirable ? Deux décennies après la lecture de ce petit bijou j'en garde un souvenir ému, ébloui par tant de courage et de résilience. Les cendres d'Angela ne tombe jamais dans le pathos ou le misérabilisme, Mc Court décrit son quotidien avec décence, simplicité mais aussi une bonne dose d'humour et l'on suit les pérégrinations de cet enfant avec un plaisir indicible. Mc Court n'est peut-être pas un auteur au style flamboyant ( c'est le moins que l'on puisse dire et cela sera confirmé par ses romans suivants d'une qualité moindre ) mais la force de son histoire personnelle, la description de l'intérieur d'une famille déchirée emporte tout et font de ce témoignage un objet unique et très émouvant. L'absence de rancoeur est également une des caractéristiques de ce texte, Mc Court dépeint sa famille avec bienveillance et respect malgré l'alcoolisme de son père et la violence de son frère. Un exemple vous dis-je ! Une leçon de vie qui, à mon humble avis, ne peut que marquer le lecteur d'une trace indélébile et des noms tels que Malachy, Angela ou Cuchulainn resteront gravés longtemps dans votre mémoire si vous avez la chance de ne pas avoir lu ce roman simple et bouleversant.
J'achète ? : Oui évidemment et tu m'en dis des nouvelles....

Lien : http://francksbooks.wordpres..
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Comment résumer ce livre ?

En quelques mots : C'est le récit d'une famille irlandaise très pauvre, principalement à cause d'un père préférant dépenser sa paye au pub plutôt que de subvenir aux besoins de sa famille.

Je ne sais pas trop comment parler de ce roman… Je m'attendais à plus de faits historiques sur l'Irlande (l'IRA), plus de violence…

En réalité, c'est l'autobiographie d'un jeune garçon et de sa famille qui luttent quotidiennement contre la pauvreté.

Un livre poignant, attachant, imprégné de religion, de misère et d'espoir…

Bonne lecture !
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J'ai beaucoup aimé suivre les pas de ce petit Franckie, le voir grandir, se découvrir, s'endormir la faim au ventre, rêver, pleurer, rire, espérer...je l'ai vu courir dans les ruelles de Limerick en Irlande et courir après son rêve américain, s'écorcher les genoux et le coeur, ...et j'ai eu beaucoup de mal à le quitter! voilà un livre poignant sans jamais être larmoyant, qui raconte, encore et encore, l'enfance très difficile de l'auteur, ses coups de coeur, ses coups de colêre après Dieu et les hommes, mais aussi les mauvais coups du destin...Mais c'est un petit garçon très courageux et débrouillard que l'on découvre et on s'attache à lui, à son histoire...on a l'impression comme lui d'avoir faim, froid, peur...L'écriture est fluide et vraie, on ne lit pas cette histoire, on la vit en même temps que le petit Franck et sa famille. C'est un beau livre, une très belle histoire même si elle est souvent très triste, très dure. On sourit aussi, car elle raconte finalement la vie, avec ses larmes, ses rires, ses peurs et ses rêves. Il y a aussi beaucoup d'optimisme et de joie de vivre dans les pages de ce livre. C'est aussi une belle leçon de vie que nous donne finalement l'auteur. Même si la route est difficile, longue, semée d'embûches...le principal c'est d'arriver à destination et de garder ses rêves intacts!
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J'ai découvert cet ouvrage grâce à une amie Babeliote dont la critique alléchante m'avait donné envie de me plonger dedans. Tant qu'à faire, j'ai emprunté en même temps à la bibliothèque l'adaptation cinématographique. Et bien, je n'ai pas été déçue ! Les deux supports m'ont beaucoup plu.

Commençons par le roman de Frank McCOURT : il s'agit d'une biographie de l'auteur sur son enfance en Irlande de ses cinq à ses dix-neuf ans. Il narre ses effroyables conditions de vie entre le froid, l'humidité, la faim et le chômage.
Tout d'abord, je commencerai sur une note négative. Je n'ai absolument pas aimé le style d'écriture de l'auteur. Je l'ai trouvé immature. Au départ, je pensais qu'il s'en servait pour décrire les sentiments d'un petit garçon de 5 ans et que le style se sophistiquerait au fur et à mesure qu'il grandirait. Que nenni ! L'écriture est restée la même d'un bout à l'autre du roman, jusqu'à ses dix-neuf ans. J'ai trouvé cela dommage. Néanmoins, l'auteur prend beaucoup de recul et j'ai beaucoup apprécié l'humour qui ponctue son récit.

Je suis également stupéfaite des nombreux détails qui fourmillent dans la biographie : l'auteur a bien retranscrit son enfance. En même temps, vu ce qu'il a subi, je pense que cela doit marquer à vie. Je ne me suis pas ennuyée : il m'a beaucoup fait réagir, ce qui est bon signe. J'étais révoltée contre l'attitude du père qui contraignait sa famille à la pauvreté à cause de son addiction à l'alcool et de son égoïsme. Et j'étais d'autant plus indignée avec l'Eglise qui maintenait la société des années 40 et 50 dans une ignorance superstitieuse et une culpabilité latente qui devait sacrément vous pourrir la vie !

Si comme moi, vous avez aimé le roman, je vous conseille aussi le film éponyme. En effet, l'adaptation cinématographique est très réussie : je l'ai trouvée très fidèle au roman. le choix des acteurs et leur interprétation était parfaite.
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Bienvenue dans la dèche, la vraie, avec pain sec et thé clair matin midi et soir, chaussures trouées, oeuvres de bienfaisance et papa qui picole.
Quand on lit ce roman, on a du mal à imaginer que c'est autobiographique, et que l'auteur a survécu à cette enfance si pauvre, aux maladies, et au chagrin. Fils aîné de la famille McCourt, contrainte de rentrer des Etats-Unis à son Irlande natale pour cause de... dèche (papa boit l'allocation chômage une semaine sur deux...), Frank raconte son enfance, de ses 3 ans à ses presque vingt ans... Ses frères, les deuils, le retour en Irlande, les parents (Angela, mère catastrophe et solaire à la fois et Malachy, père fantasque et alcoolique, mais bourré d'amour...), ses maladies, les combines pour arriver à joindre les deux bouts... le tout dans les années 30 et 40.

Du glauque, bien sûr (comment vit-on en mangeant du pain sec tout les jours et en n'ayant qu'une chemise pour trois ?), mais jamais rien de larmoyant. Au contraire, on est bien forcé de sourire quand toute la famille part vivre en "Italie" (c'est-à-dire sous les toits, car l'hiver le rez-de-chaussée est inondé !). Les réflexions innocentes de Frank qui découvre le monde sont d'un optimisme bouleversant, et on s'attache à ce petit monde de guingois mais plein d'amour.

Seule la fin m'a un peu déçue, le personnage de Frank devenant adulte ne correspond pas à l'idéal que je m'en faisais, et comme les liens familiaux se font plus lâches, on perd de ce charme qui tenait le roman.

Néanmoins, une lecture marquante, pleine d'humanité.
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Il est difficile d'imaginer une enfance plus pauvre.Un détail en particulier m'a frappée horriblement :l'oncle de l'auteur ( c'est une autobiographie), enfant pauvre irlandais à Limerick, a acheté des " fish and chips" enveloppés, comme c'est toujours la tradition, dans du papier journal.Il ne partage pas son repas avec l'enfant, qui meurt de faim. Il lèchera la graisse sur le papier mis à la poubelle...

Tout est poignant mais raconté sans pathos et même avec humour.Jamais l'auteur ne semble reprocher quoi que ce soit aux acteurs de sa triste enfance, par exemple à son père alcoolique qui dilapide le peu d'argent gagné dans les pubs.

Un livre fort, au ton vif, mêlant poésie et crudité.
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Un étonnant parcours que de quitter les États-Unis pour rentrer en Irlande et se dire que, finalement, non, la vie ne sera pas plus douce parce que l'on retrouve ses racines. Un récit qui nous raconte l'enfance miséreuse de Franck McCourt et qui est dur, poignant, présentant en arrière-plan un petit reflet non larmoyant mais réel de la société irlandaise de l'époque.
Un livre qui m'a ému et que j'ai pris plaisir à lire car il n'oublie pas les moments qui ont amené les sourires et les rires dans cette vie compliquée. Il s'en est sorti et ce malgré un terreau qui ne le donnait même pas outsider alors il fallait l'écrire et il l'a bien fait.
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Frank McCourt est né aux États-Unis et il y est mort (1930-2009). Mais c'est son enfance en Irlande, pays natal de ses parents, qu'il nous dévoile dans Les larmes d'Angela. Il obtiendra d'ailleurs le prix Pulitzer en 1997 pour ce récit et les éditions Belfond lui redonne une seconde jeunesse pour ce 20ème anniversaire.

Connaissant relativement bien l'Histoire de l'Irlande, ce portrait familial est le reflet fidèle de ce que bon nombre de familles, en Irlande ou ailleurs, ont vécu: le chômage, la crise des années 30, l'exode massif vers des cieux plus cléments, la pauvreté, les privations et la maladie… et l'irresponsabilité des hommes préférant se noyer dans un verre que d'offrir une vie la plus décente possible à leur famille.

La famille McCourt est affublée, de surcroît, d'un époux et père qui préfère boire son allocation ou son salaire dans les pubs, chante son désenchantement au coeur de la nuit et se décharge de toute responsabilité sur son épouse qui doit, de toutes manières, remplir ses devoirs de compagne.

Une épouse épuisée par les grossesses, obligée de mendier et palier le défaut de soutien parental, désespérée de voir mourir l'un après l'autre ses enfants…

Les conditions de vie sont misérables, les caractères rudes, l'éducation parcellaire, l'affection maternelle parcimonieuse. Les enfants sont plus souvent livrés à eux-mêmes

L'auteur a pris le parti de raconter son enfance non pas avec son regard d'adulte et le recul de son expérience et de son âge mais avec toute la naïveté de ce qu'il était à l'époque, un enfant. le ton est juste, émouvant. le lecteur ne peut que se laisser porter par ce regard naïf mais diablement lucide de cet enfant qui ne juge pas, ne se laisse pas dévorer par la colère ou le ressentiment.

Un enfant qui se bat avec ses maigres armes, apprend à se débrouiller seul dans un monde âpre et difficile. Un enfant qui ne se résigne pas et va nourrir un rêve d'ailleurs et d'avenir.

Un instantané social de l'Irlande des années 30 mais surtout le parcours d'un enfant, de la boue des rues de Limerick vers le rêve américain, un pied de nez au destin.

J'ai beaucoup aimé cette autobiographie, un récit poignant et tendre, un témoignage brut et réaliste mais non dénué d'humour, celui plein de bon sens et parfois empli de dérision des enfants!
Une suite a été écrite, C'est comment l'Amérique?, et j'ai bien envie de savoir ce qu'est devenu l'adolescent, Frank McCourt!
Lien : http://livrenvieblackkatsblo..
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J'ai aimé, parce ce livre respire l'authenticité, et quand j'entends parler de misérabilisme, je me demande si toutes les personnes qui viennent d'un milieu pauvres ( Mc Court nous parle de son petit village d'enfance en Irlande dans les années 40,50) doivent éviter de raconter ce qu'ils ont vécu, de peur d'agacer les sensibilités.
On ne laisserait alors s'exprimer que ceux qui ont eut de jolies vies, oubliant les autres, parce que, merde, ça nous gavent de les entendre.
Et puis, l'auteur ne prend pas du tout le parti du misérabilisme ; ce qu'il raconte est effectivement misérable, c'est son enfance, on ne peut pas le changer puisque c'est comme ça que les choses se sont passés. D' ailleurs son regard n'est pas triste du tout, il est au contraire plein de recul, avec une petite touche d'humour qui fait chaud au coeur.
Frank Mc court n'est pas tout à fait un romancier, il n'a jamais rien écrit qu'il n'avait pas vécu avant, que ce soit pour " C'est comment l'Amérique ?" Ou " Un jeune prof à New York" qui raconte tous deux des chapitres de sa vie, on retrouve toujours la même simplicité de langage, un peu comme si un homme d'un certain âge, possédant un très bon vocabulaire et une certaine aisance pour raconter les choses, s'était assis à une table avec vous dans un café au coeur de New-York, pour vous raconter quelques morceaux de sa vie. Et cela se passerait il y a longtemps dans un autre pays plus froid, plus humide, plus cruel, mais aussi très humain. Pendant qu'il parle ainsi vous vous répétez « c'était il y a longtemps. » mais le génie de l'homme est justement de parvenir à faire revivre ce passé laissé derrière lui, et vous finissez par y prendre goût, et alors même que vous vous sentez à des années lumière de cette existence que l'on vous raconte, vous sympathisez avec cette voix qui vous parle d'un autre temps avec un bon esprit et aussi beaucoup d'humilité, au point ou parfois vous oubliez où vous êtes pour vous projetez totalement au coté de ce petit garçon qui voit les choses depuis son propre observatoire.
Voilà ce que je peux dire sur ce livre, qui a constitué pour moi un très bon moment de lecture. A lire l'hiver dans un endroit chaud et confortable, pourquoi pas chez vous ou dans un café, pendant votre pause, et d'ailleurs où vous voulez, mais j'avoue que c'est le genre de livre captivant qu'on ne doit lire que quand on se sent prêt. Parce que oui, il y a des moments difficiles et comme il s'agit d'une vie, les difficultés rencontrées ne finissent pas toujours bien.
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