La force émancipatrice de l'éducation reste obscurément contenue et limitée par un penchant général à la reproduction sociale. (p.87).
Ces nouvelles classes moyennes se caractérisent par trois traits fondamentaux: leur dynamisme, leur centralité sociale, leur position d'arbitre. Elles sont tenaillées par une anxiété d'où provient paradoxalement leur succès: coincées entre la peur de la chute et le désir d'élévation, elles ont su maintenir leur position tout au long de ces dernières décennies, au terme d'une compétition sans merci pour les statuts professionnels les plus privilégiés, les quartiers de résidence les plus sûrs et les diplômes les plus recherchés. (p.8)
Cette enquête confirme l'extraordinaire capacité des familles des classes moyennes à se mobiliser contre toute relégation territoriale et à garder leur position quel qu'en soit le coût. (p.92).
Les classes moyennes ont finalement réussi à éviter tout déclassement scolaire pour leur enfants, elles ont même grignoter une partie de leur retard sur les classes supérieures, mais au prix de scolarités plus longues, de sacrifices plus importants et d'un rapport à l'école plus âpre que jamais. (p.57).
Les dernières décennies n'ont pas été celles d'une régression des catégories intermédiaires dans la société, mais celles d'un rééquilibrage général de l'ensemble des structures sociales autour de ce groupe de plus en plus vaste et central. (p.46).
Les rendements des diplômes du supérieur sur le marché du travail sont restés très importants, en dépit d'une multiplication sans précédent des effectifs de diplômés. (p.44).
Les diplômes représentent pour les cadres et les professions intermédiaires une puissante protection contre le déclassement social, autant qu'un atout essentiel pour la promotion sociale des salariés les plus modestes. (p.31).
Si les classes moyennes sont le centre de la société, c'est aussi parce qu'elles en constituent le principal carrefour. (p.30).
L'angoisse sociale rapproche bien plus que leur statut réel, les classes moyennes et les classes populaires. (p.26).