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Critique de Deco


Allons, je vais à nouveau faire seppuku.

Il y a des auteurs maudits qu'on bannit sans les lire. L'enfer des interdits.
Parmi eux, j'ai choisi le plus vilipendé, Gabriel Matzneff.

Premier réflexe, Wikipedia.
Je vois que cet auteur a suscité énormément de polémiques en raison de son orientation sexuelle pédophile.
Tout comme, pour ne prendre que quelques exemples, Sade, Pierre Louÿs, Apollinaire, André Gide, Henry Miller, Roger Peyrefitte, Frédéric Mitterrand, et j'en passe, qui sont édités sans soulever de telles polémiques.
Mais c'est bien là tout le problème, faut-il, comme au moyen âge, brûler l'oeuvre avec l'homme ?

Ceci dit, ce registre n'est clairement pas ma tasse de thé.

J'ai eu la curiosité d'aller y voir par moi-même, juger sur pièces.
Et donc lu « Séraphin, c'est la fin ! »
Il s'agit d'un recueil d'articles rédigés entre 1964 et 2012, touchant à divers phénomènes de société.

Je l'ai lu avec attention, loupe en mains.
Pas l'ombre ici d'un poil de Q.
Cependant, quelle écriture !

Jean d'Ormesson lui rend hommage : « C'est un auteur latiniste, un séducteur intellectuel, un diététicien métaphysique. »

Je comprends que cet auteur fut admiré de « tonton » :
En 1986, alors président de la République, François Mitterrand écrit sur Matzneff un article admiratif : « Ce séducteur impénitent, qui se définit lui-même comme un mélange de Dorian Gray et de Dracula, m'a toujours étonné par son goût extrême de la rigueur et par la densité de sa réflexion. La spontanéité de son jugement, exprimée dans un style limpide, s'allie à une exigence de vérité qui le mène souvent hors des limites considérées comme ordinaires. À sa vie et à son oeuvre, il porte la même attention. »

Mon propos est celui-ci qu'à condamner sans lire, on se retrouve à proférer un ukase.

Alors la question ici posée est celle de l'aveuglement.
À savoir pourquoi des individus se conforment au groupe. Est-ce parce qu'ils sont persuadés que les autres sont mieux informés qu'eux-mêmes ? Ou parce qu'ils craignent la désapprobation, les moqueries, le rejet ou encore l'exclusion du groupe si leur réponse diffère de la majorité ?
Quoi qu'il en soit, s'en remettre au jugement des autres comporte le risque d'adhérer à des idées fausses et de bêler avec les moutons.
Ainsi que disait Albert Einstein dans « Comment je vois le monde », 1934.
« Pour être un membre irréprochable parmi une communauté de moutons, il faut avant toute chose être soi-même un mouton ».

Que la justice fasse son oeuvre quant à la partie noire de l'homme.

Peut-être faut-il s'interroger avant de jeter le bébé avec l'eau du bain.
Et ne pas mépriser l'Adulte du lecteur.
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