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Citations sur Le ciel ouvert (187)

Le poème, c'est lui, ce rapport équivoque et confus qui atteste l'existence de ce qui mourra.
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Tu fus si fort, et nous nous sommes tant battus. Quinze ans de disputes, parce que la politique, le shit, ton autorité sans explication, ton héritage de claques et de mots ravalés, parce que père et fils et qu'on ne savait rien faire d'autre. Il y aurait de la matière pour vingt ans de thérapie, toi qui n'a jamais vraiment cru à la parole et qui si on te parlait d'inconscient, hausserais les épaules. Tu viens d'un monde presque englouti, où les hommes avaient des devoirs simples et des exigences impératives. Ils remplissaient le frigo, vous foutaient un toit sur la tête, des vêtements sur le cul et pour le reste, ils n'attendaient que d'être obéis. Ils furent longtemps incontestés, dans leur bêtise, leur brutalité affectueuse, leur amour distant, leurs colères qui ruinaient un dimanche, un réveillon ou les vacances. Ces hommes-là s'achèvent, et tu n'es plus ce Dieu de l'Ancien Testament, terrible et tout-puissant. Je te regarde, hagard, qui hésite, ne sachant plus rien du jour, de l'heure, de tes symptômes ou de l'état de tes artères.
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Il regarda son dos, sa nuque, les cheveux qui faisaient un chignon bâclé, plantés d'un crayon de couleur. L'histoire des femmes et de leur faiblesse était un mensonge. Cette architecture-là pouvait tout. Tenir des enfants et plier, devenir un fleuve ou bien un pont, se courber sur une machine ou sous une lampe, recevoir des caresses, des coups, des colères ou la sueur d'un homme. Sous la peau, le muscle et l'os faisaient leur impeccable roulement. La délicatesse était une ruse de caméléon. Elle était forte, increvable, dans son désir et ses obstinations et les deux fossettes au bas des reins le guettaient comme les yeux fixes d'une bête de somme. [...]

Ignorer qu'un beau jour, vivre s'achève.
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Je vais te dire, en réalité la littérature ne peut rien. Là-dessus, tout le monde ment. Et je hais son délire centenaire, ce songe asthmatique, tous ses raffinements qui fardent des cadavres, je hais ses restitutions d'embaumeurs. La vérité, c'est qu'il n'y a pas de temps retrouvé, cette lubie d'hypokhâgne, ni de résurrection possible. Tous les livres sont des nécropoles. [...]

Elle respire quelque part et je n'existe pas. Elle est heureuse et je regarde France-Pérou.
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Toujours je serai un gosse de prolo fier de son BEPC,
qui avait peur du chômage et des dettes, qui s'endormait chaque soir devant la météo. Cet homme dont la vie fut employée à des fins qui n'étaient pas toutes les siennes. Qui a compté les jours avant les vacances, les mois avant la retraite. Je suis de ce monde du temps vendu par force, cédé parce que c'est comme ça. Je suis de la race des mécontents, de ceux qui tiennent parce que pas le choix et rêvent que leurs mômes feront mieux, seront plus heureux, moins soumis et moins las. Je suis du vaste peuple de mon père, et j'abomine ce vol de deux années qui pourtant ne me concerne pas.
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Tu ne l’as pas su et un jour nous serons vieux et lents, et bientôt morts. Mais cet instant-là fut le nôtre. Tu trouvais mon regard stupide et fixe. Je faisais provision de toi. Je t’emportais en détail. Je goûtais cette plaie qui est de ta savoir perdue d’avance.
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Il se demandait où allaient ces femmes des magasins, qui ravitaillent et ordonnent les bonheurs du jour. Leur beauté empressée, leur entêtement à vivre le laissaient toujours un peu songeur. Qui pouvait bien leur faire l'amour à la fin ?
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Il demeurait là, au comptoir, dans la nuit, un peu de temps disponible, des miettes d'humanité que la grande machine à réaliser des richesses avait négligées.
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...la langue que nous avions inventée, car tout amour est une peuplade indigène, avec ses rites, sa grammaire, ses ennemis, ses sacrifices et les semailles qui referont le printemps.
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Au fond, la vie est presque toujours au-dessus de nos forces.
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