Alors que l'on trouve encore sa suite éditée en livre de poche, cet ouvrage est complétement sorti des radars. Ayant lu avec un grand intérêt "L'Art religieux au XIII° siècle", j'ai fini par me procurer (difficilement) celui-ci. Il a failli me tomber des mains. Comme j'ai lu les deux avec vingt ans d'écart, je ne sais pas très bien pourquoi. Mais mon sentiment est toutefois que celui-ci, vraisemblablement antérieur, nous fatigue par sa technicité, quand son suivant nous émerveille par son style et son analyse.
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Le livre de Beatus ne resta pas enfermé dans les monastères de l’Espagne du Nord, il fut connu de l’autre côté des Pyrénées. L’Apocalypse de l’abbaye de Saint-Sever a été enluminée en Gascogne, d’après un modèle espagnol, sous l’abbé Grégoire, c’est-à-dire entre 1028 et 1072. C'est un des plus magnifiques manuscrits de la série, et le miniaturiste, tout copiste qu’il fût, y a fait preuve du plus rare talent : ses beaux anges, serrés dans leurs tuniques, ressemblent presque aux dessins des vases grecs.
La sculpture monumentale, oubliée depuis des siècles, a reparu un peu avant 1100 dans le Midi de la France. Cette résurrection est un des phénomènes les plus curieux de l'histoire : l’humanité retrouve un secret perdu et reprend sa marche.
Comment se fait-il que cet art merveilleux de la sculpture ait pu disparaître pendant plus de cinq cents ans ? On s’est longtemps mépris sur la vraie cause de ce fait étrange, mais on l’aperçoit aujourd'hui.
Les sculptures de Moissac forment un des ensembles les plus anciens qu'il y ait en France. Suivant toutes les vraisemblances, elles furent terminées avant la lin du premier quart du XIIe siècle. C est là que nous pouvons étudier l'art plastique à ses débuts. Or, ces bas-reliefs offrent avec les miniatures de certains manuscrits méridionaux des ressemblances frappantes.