Citations sur Moi, Caroline... (27)
Je suis seule malgré eux, mais comment pourraient-ils le comprendre ; me comprendre ? Je suis seule, et je ne pourrai compter que sur moi-même pour donner un sens à mon identité floue. Les autres connaissent une partie de l'histoire - oh, ça, ils en connaissent plus que moi sur mon passé - mais pour ce qui est de l'essentiel, le propre de mon être, de mon corps, de ma personnalitée, de mes pensées, de ma conscience, de mes sentiments et de mes sensations, moi seule peux savoir. C'est ma vérité à moi.
Y a-t-il pire solitude que de ne pas savoir qui on est?
Attention Danger – Ne faire confiance à personne (détruire ce mot après lecture)
Je sais que je pense, je peux réfléchir.je suis bien en train d’exister. Mais quel intérêt cela a-t-il, d’exister, si on ne sait ni pourquoi ni comment ? Que puis-je croire ? … Comment croire à demain quand on ne se souvient plus d’hier ?
Qui pourra m'aider ? Qui d'autre que moi pourra scruter mes sentiments au plus profond de mon coeur et me guider vers ce qui est bon pour moi ?
Ce sont des réflexions sans doute aussi anciennes que l’homme lui-même, qui se poseront sans doute tant que l’homme ne se sera pas affranchi de son rêve prométhéen : le mythe de l’homme qui dépasse les limites de son corps ou celui du phœnix, éternel, qui renaît sans cesse de ses cendres pour ressusciter, encore et encore.
Si vous êtes en vie aujourd’hui, c’est grâce au Professeur, Caroline. Votre donneuse, elle ne voulait plus vivre, c’est tout, elle n’a rien fait d’autre. Sa vie ne valait plus rien, et c’est le Professeur qui a su profiter de cette mort anecdotique pour redonner la vie ; pour vous redonner la vie !
Ses questions de plus en plus insistantes me mettent mal à l’aise ; quoi de plus clair, pourtant, qu’un non ? Son regard en biais me trouble : comme s’il s’assurait que je dise bien la vérité. Quoi de plus vrai, pourtant ? Souhaite-t-il que je me souvienne ? Ou au contraire, est-il rassuré que je ne me rappelle de rien ?
Les bonnets ne sont pas assez profonds pour mes seins. Comment est-ce possible, puisque le reste des vêtements me va ? Peut-être qu’après tout, ces habits ne sont pas les miens ? Pourtant, il me semble évident que ce soutien-gorge fait paire avec ma petite culotte : même matière, même couleur, petite broderie blanche… Je regarde l’étiquette ; même nom : Aubade ! Mon soutien-gorge aurait-il rétréci ? C’est possible ça ? Mais pourquoi aurais-je emmené celui-ci, alors ? Je l’enlève, mi dubitative mi inquiète de découvrir que je suis peut-être en train de porter les vêtements de quelqu’un d’autre ; mais il faut bien que je m’habille, pourtant. J’enfile donc mon t-shirt comme ça, à même le corps C’est moulant ; c’est même très moulant ...
Je ne suis pas vierge, non, vraisemblablement pas, je réalise presque fière de moi. Ce corps-là sait le plaisir, il l’a connu c’est sûr. Mais avec qui ? Je pense tout à coup à Michel, mon mari, et brusquement tout s’évanoui : mon plaisir, mon désir, mon bien-être, mon insouciance du temps qui passe, tout ! Une seule vision de lui a suffi à me replonger dans un coma corporel, dans la paralysie des sens. Je suis déçue, désolée même, presque énervée.