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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Alors qu'Emile Pencenat creuse paisiblement sa tombe dans le cimetière de Barles (Alpes de Haute Provence) afin d'échapper à la perspective de passer l'éternité avec Prudence, sa femme, une mystérieuse lettre est glissée dans la boîte aux lettres sans fond qui était restée sans emploi depuis des années .

La destinataire de ce courrier, Véronique Champourcieux, dernière habitante d'une vaste propriété de Digne ouverte à tous vents, va peu après être assassinée par une nuit particulièrement ventée. Et quand le vent souffle dans ce pays perdu, c'est à en réveiller les souvenirs les plus profondément ensevelis.

Déstabilisé par ce crime odieux commis dans une région si tranquille, le juge Chabrand s'en vient trouver le commissaire Laviolette qui coule une retraite paisible dans une vieille demeure envahie par les chats. Les félins y règnent, leurs caprices satisfaits, alors que leur maître se laisse peu à peu séduire par les mystères de cette nouvelle intrigue qui va nous ramener un siècle en arrière. A une époque où sévissaient encore, dans cette région reculée, des coutumes féodales consenties par les autochtones silencieux au fond de leurs chaumières ou de leurs vastes demeures bourgeoises...
Un siècle plus tard, le souffle des années 60 a amené une certaine légèreté de moeurs, une pratique plus libre de l'amour, surtout chez les femmes. Mais le poids du passé, à peine recouvert par l'épaisse poussière des greniers, n'en reste pas moins très pesant. Par les nuits de grand vent, les pas de l'assassin vengeur se distinguent à peine des craquements nocturnes de ces vieilles maisons aux biens si mal acquis....

Et alors que quelques joueurs de carte au lourd passé veillent jusqu'à minuit dans le salon de l'instituteur, Alcide Régulus, que des veuves libérées mais esseulées se saoulent dans les boites de nuit et volent quelques heures à des hommes volages, que des jeunes filles lubriques organisent des orgies déguisées, le tueur juché sur une vieille mobylette poursuit sa course sur les routes montagneuses et à travers les villages endormis dans l'indifférence complice de ses habitants. Et les cadavres débordent du cimetière.

Si évidemment on est tenu en haleine jusqu'au bout pour savoir le fin mot de l'histoire - le meurtrier, le mobile ? - on est également bercé par la langue si vivante de Pierre Magnan, captivé par le récit qui se déroule à la déroule à la manière d'un conte, d'anciennes histoires ressurgissant en permanence du passé portées par des vieillards qui en sont la mémoire, et qui sont aussi réelles que si elles n'avaient pas été inventées...Donc un régal, teinté à la fois de nostalgie et d'un certain soulagement, face aux vestiges d'un monde disparu.
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Pierre Magnan nous entraîne ici dans une étrange affaire de meurtre à vous couper le souffle. Une petite boîte aux lettres située contre la porte d'un cimetière de Barles, près de Digne dans les Alpes-de-Haute-Provence, reçoit la signature de ce mystérieux assassin avec la mention suivante : «Comme vous mesurez, il vous sera mesuré ». le juge Chabrand, se sentant dépassé, fait alors appel à son vieil ami, le commissaire Laviolette (personnage récurent des romans de Magna). Bien que ce dernier soit à la retraite, il n'hésite cependant pas à sortir de son oisiveté pour tenter de résoudre cette mystérieuse affaire. Qui est exactement cet Émile Pancenat, qui dimanche après dimanche, se rend dans ce cimetière pour creuser sa tombe et qui découvrira les fameuses lettres de ce « corbeau » ou encore Véronique Melliflore, la première victime de notre assassin. C'est bien connu, la vengeance est un plat qui se mange froid mais que décèle cette énigme ?
Je vous invite vivement à venir le découvrir car Pierre Magnan réussit avec brio à nous tenir en haleine jusqu'à la fin du roman. Auteur natif de ma région, j'ai eu le plaisir de le rencontrer en 2009 et si vous ne le connaissez pas encore, le détour par un ou plusieurs de ses romans vaut le coup d'oeil. Bonne lecture !
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J'ai découvert pierre Magnan avec les romans dont le titre parlait du commissaire Laviolette, car le nom me paraissait prometteur...
Et puis, peit à petit j'ai eu envie d'acheter du pierre Magnan sans m'attacher au commissaire. Ce roman est un compromis car Laviolette n'y est pas le personnage principal.
Je trouve que l'idée de départ est originale; une boite à lettre au portail d'un cimetière, et l'histoire se développe. Je ne la raconte pas. D'autres l'ont sûrement fait, et c'est à vous de la découvrir.
Ce qui est sur, c'est que l'on retrouve ici l'écriture vraie, littéraire si j'ose dire, de Magnan,, avec l'humour et le savoir faire "policier" qui le caractérise.
Un très bon petit polar.
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Quel plaisir que de relire Pierra Magnan, c'est déjà le cinquième livre que je lis. Ses livres sont vraiment de la littérature car son écriture est somptueuse. C'est de la littérature de terroir, faite d'une verbe descriptive plutôt rare.

Les courriers de la mort (1986) est une nouvelle enquête avec le commissaire Modeste Laviolette, aujourd'hui heureux retraité entouré de ses chats errants. Son vieux complice, le juge Chabrand viendra lui demander de l'aide pour un nouveau cas criminel qui se passe à Barles. Les deux personnages se connaissent bien et se détestent cordialement parce qu'ils sont totalement antinomiques. Les crimes vont se succéder, toujours annoncés par des lettres anonymes et il y aura de plus, quelques assassinats collatéraux, pour pimenter le tout.

L'affaire criminelle touche de vieilles familles des alentours, des familles enrichies et touchées par l'avarice depuis des générations, des familles au sein desquelles la rancune est tenace. Ce sont les héritiers qui sont impliqués dans une vengeance que Laviolette soupçonne de venir de loin…Et l'enquête commence au pas de tortue. L'ex commissaire Laviolette étant au courant de beaucoup de secrets de famille dans sa région.

Je me suis régalée, presque extasiée par moments, même si j'ai ressenti quelques lourdeurs vers le milieu du livre.

On lit Pierre Magnan secondairement pour l'histoire policière. On le lit pour son écriture ensoleillée, sa faconde, ses personnages truculents ayant des profils psychologiques très fouillés, sans oublier son humour, toujours présent . On lit Magnan aussi pour son descriptif sans égal du terroir, les Alpes de Haute-Provence, autrefois Alpes du Sud. Il sait parler si bien de ses paysages, de ses montagnes, de ses torrents, de ses orages et du vent… Oh le vent du Sud, c'est un personnage à part entière, tellement il façonne les gens, les lieux.


Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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J'ai beaucoup aimé ce polar de Pierre Magnan.
J'avais lu d'autres policiers de cet auteur il y a quelques années qui ne m'avaient pas laissé un souvenir impérissable, mais là le charme a opéré.
J'ai aimé le style incroyable de cet auteur, désuet et un rien pédant mais tellement évocateur, sa façon de décrire sa région (Digne et alentours), sans concessions mais avec beaucoup d'amour, et aussi un certain féminisme, auquel je ne m'attendais pas de la part d'un monsieur né en 1922.
L'intrigue est bien ficelée même si certaines longueurs apparaissent ça et là, et pour ceux qui s'embrouillent dans l'arbre généalogique des Melliflore, ne pas hésiter à prendre des notes, ça aide :))
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Pour moi tous les titres de Magnan se brouillent et les intrigues se mélangent.Les thématiques sont proches et virent un peu à l'obsession. Cela n'a pas trop d'importance, on est toujours pris par le récit, que ce soit la première ou la dixième lecture de chaque ouvrage. car même si le suspense tient une large place dans ses romans, ce qui en fait la qualité personnelle et le charme propre, c'est le climat lourd et angoissant que cet auteur recrée à partir de descriptions hautes en couleur et impitoyables de ses personnages. Magnan est l'écrivain d'une atmosphère particulière, procédant d'une approche à la fois réaliste et onirique des autochtones du pays de Giono. Ne cherchez pas forcément une qualité d'écriture. le style est souvent relâché, l'écriture est verte et râpeuse comme un de ces vins de pays à consommation strictement locale. Beaucoup de noirceur dans cet univers. Ceux qui idéalisent la Provence seront déçus. Ceux qui la connaissent seront séduits, ou irrités. Il y a tellement de vrai dans ces histoires invraisemblables! Et il y a ce décor étrange et effrayant, en particulier par nuit d'orage, de la montagne de Lure.
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Laviolette enquête sur une série de meurtres autour d'une même famille et autour d'un ancien couple ayant tout perdu ... c'est lent, soit, mais c'est fin, ça sent la Provence, ça sent les odeurs d'autrefois, les odeurs de la bonté, de la laideur, de la douceur, de la rancune ... beaucoup de très bons personnages très bien campés, une enquête compliquée avec un résultat un peu rapide, mais l'ensemble se lit avec un grand plaisir et avec l'accent ... la version télévisée est assez bien rendue pour une fois !
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Recevoir des lettres au cimetière ce n'est pas banal , que ces lettres annoncent des meurtres encore moins et cela suffit pour tirer Laviolette de sa retraite à l'appel de son vieux complice , le juge Chabrand.L'enquête est comme toujours chez Magnan à une galerie de portrait truculents et à exalter la beauté de la Haute-Provence
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Le cimetière de Barles, près de Digne, possède une boîte aux lettres ! Qui pourrait bien l'utiliser allez vous vous demander. Pourtant, durant les années soixante, un assassin y a déposé de bien étranges lettres.
L'ex-commissaire Laviolette, commissaire à la retraite, va reprendre du service afin d'aider son ami le juge Chabrand à enquêter sur le meurtre de Véronique Melliflore, une vieille fille fortunée de la région. Chez celle-ci, nos deux détectives vont trouver la première des fameuses lettres, sur laquelle est inscrit un message bien sibyllin: "Comme vous mesurez, il vous sera mesuré".
Pierre Magnan nous emmène sur les sentiers de la Provence (avis aux amateurs, l'évocation de la région est de toute beauté) pour enquêter aux côtés d'un Laviolette excentrique à souhait au fil d'une histoire complétement farfelue avec à la clef un trésor qui vaut son pesant d'or.
Un moment de lecture fubilatoire.
Il existe une transposition cinématographique du roman, datant de 2005, que l'on doit à Philomène Esposito, avec un Victor Lanoux très convaincant dans le rôle de Laviolette.
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100 pages de plus que les précédents et 100 pages de trop à mon goût. Les descriptions et récits secondaires sont très longs, même si ils sont très bien écrits. le suivi de l'intrigue devient alors plus difficile et moins agréable. le plaisir habituel de la lecture des quatre premières enquêtes de Laviolette s'en trouve amoindri. Heureusement, la chute est toujours aussi peaufinée et je suis prêt à reprendre la suite des aventures du commissaire.
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