Citations sur Nécroscope, Tome 1 (24)
Dans mon sommeil, je l'ai attendu, ce puissant mage, et des rumeurs disaient qu'il allait me réveiller. Les morts l'appellent leur ami et certains, parmi les vivants, le craignent beaucoup. Oui-da, et je désirai lui parler, parler avec celui qui est déjà une légende parmi les légions des tombes. Et voyez ! Je l'ai appelé et il est venu vers moi. Et son nom est Harry Keogh.
J'ai vu une de mes sœurs, la tête tranchée, un pieu planté dans la poitrine et les yeux pendant sur ses joues, et je n'ai pas pleuré. Non, au contraire, j'ai poursuivi les meurtriers, je les ai écorchés et je leur ai fait manger leur peau. Puis, je les ai violés avec des fers chauds et avant qu'ils ne meurent, je les ai badigeonnés d'huile, je les ai allumés comme des torches et je les ai jetés du haut des falaises de Brasov ! Seulement, après, j'ai pleuré... des larmes de joie !
Kyle s'assit derrière le bureau. Drôle de monde, pensa-t-il. Et drôle d'équipe. Robots et romantiques. Superscience et surnaturel. Télémétrie et télépathie. Calculs de probabilités informatisés et prescience. Gadgets et fantômes.
Il cherchait dans sa poche ses cigarettes et son briquet, puis les sortit ainsi que les clés du classeur sécurisé de Gormley. Machinalement, il jeta celles-ci vers un coin vide de la table de travail. Puis il s'immobilisa et les regarda, posées là et formant un motif - le motif de cette vision de l'avenir qu'il avait eue le matin même.
Très bien, commençons par là.
L'œuf du vampire ne nécessitait pas d'ovipositeur. Comme le mercure, il s'était glissé sous la peau. À présent, il explorait la colonne vertébrale.
Dragosani avait toujours été arrogant, insubordonné même, et Borowitz avait accepté cela et l'avait même encouragé - mais quelque chose d'autre l'inquiétait. Borowitz le suspectait d'être ambitieux ; ce qui était bien, aussi longtemps que le nécromant ne devenait pas trop ambitieux.
"Ahhh ! Dragosani ! C'est toi, mon fils ? Es-tu revenu me voir dans ma solitude, Dragosaaaaani...?
- Qui veux-tu que ce soit, vieux démon ? Oui, c'est Dragosani !
Il (ndr : Borowitz) ricanait méchamment en pensant que Dragosani l'attendait. Le nécromancien était d'une extrême ponctualité, il devait donc être absolument furieux. Parfait. Son esprit et sa langue allaient être plus acérés que jamais.
Boris s’assit, scruta l’obscurité autour de lui, apeuré, ses yeux regardant d’un coté et de l’autre, la tête lui tournant. Il se trouvait à un peu plus de la moitié de la pente, sur une sorte d’affleurement rocheux plat, sous les arbres. Il n’était jamais venu ici auparavant, ne s’était jamais douté que cet endroit existait. Puis, tandis que ses yeux s’habituaient à la pénombre et qu’il retrouvait ses sens, il se rendit compte qu’en réalité il était assis sur des dalles de pierre couvertes de lichen devant ce qui ne pouvait être qu’un… mausolée !
Il y avait un peu de peur dans sa voix, mais cette peur le galvanisait. Et cela mettrait Ustinov en lieu sûr, pour un moment tout au moins. Hélas ! Il ignorait si ceux qu'il laissait derrière lui étaient bien morts. S'ils l'étaient, il aurait du temps pour bâtir son histoire ; sinon, il était fichu. Seul l'avenir le dirait.
— Morts ? Parler avec des morts ? Hum ! J'ai examiné ça, oui, et il y a longtemps que j'en suis venu à la conclusion que je l'étais moi-même. Il est évident que vous pouvez le faire. Eh bien, cela nous arrive à tous... de mourir. En tout cas, cela à ses avantages. L'intimité notamment... jusqu'à présent tout du moins ! Un nécrosocpe vous dites ? Une nouvelle science ?