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Critique de Bellonzo


le côté enquête, polar proprement dit, d'Une affaire italienne n'est pas le plus intéressant. C'est souvent le cas. Un policier plus vraiment policier, 1952-1953, dans la belle ville de Bologne, Bologne la rouge, bastion du PCI des belles années, aux sympathies souvent prosoviétiques. Bologne qui n'aime ni les fonctionnaires romains ni les businessmen milanais. De Luca fut un bon flic, mais durant le régime fasciste. Sur la touche il officie très officieusement. L'affaire de départ, la jolie veuve d'un professeur d'université, retrouvée massacrée dans sa baignoire, peu après la mort accidentelle de son mari.

De Luca et son chaperon un peu plus officiel, le jeune Giannino, vont se trouver au coeur d'une affaire, certes italienne, mais surtout émilienne, dans laquelle grenouillent des agents russes, des flics du cru, des musiciens de jazz. le chapelet des morts violentes s'égrène et on a un peu de mal à s'y retrouver. le plus réussi dans Une affaire italienne c'est un petit matin gris en période de Noël dans le froid d'Emile-Romagne. C'est Stormy Weather chanté par la belle Claudia, dite Faccetta Nera, la Lena Horne bolonaise, un peu d'Ethiopie dans cette Italie nordique. Elle est un peu obligée de chanter quelques roucoulades, et Bella Ciao. Mais la musique n'adoucit pas toujours les moeurs et Claudia n'est pas une oie blanche.

De Luca était apparu il y a vingt ans dans une série de trois ouvrages dont Via delle Oche. Carlo Lucarelli l'a laissé mijoter un bon moment et le réactive donc dans cet excellent thriller giallo, dans une Italie au début de sa renaissance où essaient de se recycler, comme dans toute après-guerre, quelques personnages au passé peu reluisant. Dame, il faut tenter de rebondir. Un cousin transalpin du Bernie Gunther de Philip Kerr en quelque sorte. Bologne est une ville où j'ai passé quelques jours il y a quelques années et j'ai eu plaisir à en arpenter les portiques sur les traces de De Luca alias l'Ingeniore Morandi.

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