Mais j'ai su immédiatement qu'elle était la pièce manquante au puzzle de ma vie .
Parce que mon intuition ne peut me mentir. Je sais que tu existe quelque part, d'une manière ou d'une autre. Que tu es mon doublée. Ma moitié.
C.L des MMM's
Je n’avais pas rêvé ! Mon intuition ne m’avait pas trompée ! Tu existais bel et bien ! Xinxin ! Je t’ai attendue si longtemps ! J’ai regardé la traduction de ton prénom « cœur à cœur ». Rien que de le prononcer, il me fait du bien, il m’aide à aller mieux ! Je ne peux plus m’en passer. J’ai hâte que tu m’envoies une photo. Je n’ose envisager que nous puissions bientôt discuter, échanger…nous voir peut-être. J’aimerais tellement ! Rattraper tous ce temps perdu. Ce temps volé.
Malheureusement on ne nous a pas demandé notre avis. Nous sommes les pions d'une partie d'échecs trop grande pour nous et sur laquelle nous n'avons aucune prise.
Elle m’a enfin fixée, arrêtant de se défiler. Et d’une voix presque aphone, elle m’a glissé dans un souffle :
- Ma mère est enceinte.
C’était donc ça...quatre mots pour un fléau. Un petit frère ou une petite sœur qui allait pointer le bout de son nez. Rien, visiblement, ne pouvait l’atteindre davantage que cette perspective-là. Elle était là, face à moi, bouleversée par cette nouvelle qui venait mettre fin à quinze années d’enfant unique. Penchée vers moi avec un masque de douleur à la place du visage, elle attendait que je l’approuve, que je confirme ses craintes, que je les alimente même, pourquoi pas ? Mais je restais muette. Étrangement, cette nouvelle me semblait incroyable.
Citation choisie par Michael Scofield
Parce que mon intuition ne peut me mentir. Je sais que tu existes quelque part, d'une manière ou d'une autre. Que tu es mon doublée. Ma moitié.
- Un enfant au noir ?
J’ai répété la phrase de Long en détachant chaque mot sans les comprendre .
- Né sans autorisation si tu préfères. Je n’ai pas d’identité. Je ne suis qu’une ombre
- Une ombre ?
Un fois de plus, j’ai fait le perroquet.
Complètement déstabilisée par ce qu’il m’apprenait.
Il ma regardée avec indulgence comme une gamine trop naïve pour saisir les horreurs de ce monde.
Son regard me déplaisait souverainement mais il avait raison : je ne voyais pas du tout de quoi il parlait.
Long a soufflé et a remis une mèche de cheveux derrière son oreille.
Un minuscule diamant rouge brillait à son lobe.
« De m’abandonner parce que diminuée. Parce qu’en mauvaise santé. Elle m’a virée de sa vie et de son cœur vite fait bien fait parce qu’amoindrie. Une charge dont il fallait se délester. Un fardeau à oublier. Tu comprends maintenant pourquoi je cherche tant à éviter d’y penser? Les souvenirs si émouvants de mes parents se heurtent toujours à ce que je devine en arrière-plan. Il a bien fallu que des parents me jettent pour que les miens me sauvent. Mon existence ne tient que sur ce paradoxe insensé. Je suis passée d’une indifférence béante à un amour inconditionnel. Et je ne peux jamais penser le deuxième sans la première. Jamais l’un sans l’autre. Ils sont reliés de manière si étroite que j’ai parfois du mal à me livrer sans défense à l’affection éperdue de mes chers parents. Une affection qui s’est construite sur un désamour originel. »
Je devais continuer à me battre . Même si pour ça je dois me cogner les murs . A force , ils finiront par se fissurer .
Je venais d'acquérir un nouveau pouvoir, d'accéder à un autre état conféré par leur décision, par leurs mensonges : je n'étais plus leur petite fille obéissante. L'enfance était derrière moi. [...] Il était temps de passer à la suite. D'inventer ce que serait mon avenir.