On ne cesse de jouer des rôles mais il y a bien une vérité des masques .
Mais d'abord, on ne pense pas spontanément à la fuite parce qu'on ignore qu'il existe un ailleurs. On ne sait pas que la fuite est une possibilité. On essaye dans un premier temps d'être comme les autres, et j'ai essayé d'être comme tout le monde.
L'impossibilité de le faire empêchait la possibilité de le vouloir, qui a son tour fermait les possibles. Ma mère était enfermée dans ce cercle qui la maintenait dans l'incapacité d'agir, d'agir sur elle-même et sur le monde qui l'entourait (p.73)
Peut-être qu'elle voulait dire que, c'est évident, elle n'est pas une madame parce qu elle ne peut pas en être une. Être une femme simple, si finalement la fierté n'est pas la première manifestation de la honte.
La fuite était la seule possibilité qui s'offrait à moi, la seule à laquelle j'étais réduit.
Chaque jour était une déchirure ; on ne change pas si facilement.
Mais d'abord, on ne pense pas spontanément à la fuite parce qu'on ignore qu'il existe un ailleurs. On ne sait pas que la fuite est une possibilité.
Il m'a fallu des années pour comprendre que son discours n'était pas incohérent ou contradictoire mais que c'était moi, avec une sorte d'arrogance de transfuge, qui essayais de lui imposer une autre cohérence, plus compatible avec mes valeurs - celles que j'avais précisément acquises en me construisant contre mes parents, contre ma famille -, qu'il n'existe pas d'incohérences que pour celui qui est incapable de reconstruire les logiques qui produisent les discours et les pratiques.
On ne s'habitue pas tant que cela à la douleur.
C'est la surprise qui m'a traversé, quand bien même ce n'était pas la première fois que l'on me disait une chose pareille. On ne s'habitue jamais à l'injure.