Le transgénérationnel, sujet très actuel, nous parle de la transmission des secrets, des non-dits, mais aussi des attentes implicites de la famille sur l'enfant à naître.
Danse avec les vivants propose une expérience : plonger dans l'intime d'une famille pour mieux se questionner sur sa propre histoire et peut-être, trouver ses propres réponses.
Tout commence par deux mariages forcés dans la lignée maternelle :
En 1911, on marie de force une jeune fille, Estelle, âgée de 16 ans à un légionnaire, 13 jours avant qu'elle accouche d'une fille, Henriette.
En 1931, Estelle contraint Henriette d'épouser celui qu'elle considère comme son frère jumeau car ils sont nés le même jour et ont été élevés ensemble. Il s'agit d'un inceste moral qui devient généalogique puisqu'ils auront des enfants.
L'inceste symbolique se matérialise dans la naissance successive de jumeaux :
En 1938, Henriette accouche de son 3è enfant. C'est la première fille de la fratrie (Aline pour le roman). Elle vient au monde en même temps qu'un foetus calcifié. Elle lui dira plus tard « Tu as étouffé ton jumeau ».
En 1959, Aline accouche de jumeaux qui meurent quelques heures après. Symboliquement, ceci met fin à la gémellité souillée de son héritage parental, mais elle ne le sait pas. Il s'agit juste pour elle d'un deuil impossible.
En 1958, un an après la mort des jumeaux, elle accouche d'une fille alors qu'elle voulait un garçon pour remplacer ses enfants perdus. Cette fille est chargée dans le désir familial, de consoler et de remplacer les absents.
Mais cet enfant sera un « vilain petit canard » qui s'interrogera, s'écartera du chemin qu'on lui avait tracé pour mettre en lumière ce que tout un clan veut taire.
Le dernier chapitre propose une analyse où chacun reçoit le message qu'il doit recevoir.
Un livre beau et touchant qui appelle à la réflexion, à lire et à relire pour s'affranchir.