Voilà un livre dont on aimerait dire du bien... Parce que je l'ai lu dans le cadre d'une opération masse critique (merci à Babelio). Parce que la maison d'édition, Geste, défend la culture populaire dans le centre-ouest. Parce que ce roman parle du massacre d'Oradour, événement auquel je me suis toujours intéressée, depuis que j'ai appris à lire, ou peu s'en faut, en déchiffrant les tracts et journaux de l'époque, dans le grenier de mes arriere-grands-parents, à Bussière-Poitevine.
Ça commence plutôt bien, par un chapitre sec et intrigant. Chic!
Ensuite, il faut bien l'avouer, j'ai commencé à souffrir. Déjà, le style. Il est... Comment dire? Naïf. Au hasard: "le vigneron, c'est un colosse qui a le sourire d'un ange." Ou bien "elle avait vaincu la mort, elle pouvait bien terrasser son inhibition", Ou encore "Dumontel regarda le ciel. Comme s'il y cherchait les réponses aux questions qu'il ne voulait plus se poser". Mais bon, après tout, le livre est un polar, le style n'est pas indispensable si on a l'atmosphère et l'action. Pour l'atmosphère, l'auteur a potassé. Y'a tout. le flic solitaire à l'insondable mélancolie. La sombre machination. le coupable inattendu. L'héroïne indomptable, le premier enlèvement. le deuxième enlèvement. La fusillade. L'âpre réalité qui met fin aux illusions d'amour et de justice.. Ce qui n'empêche pas l'auteur d'annoncer page 127 que son personnage, découvrant le film " Intouchable", "fut abasourdi par les stéréotypes". Ironie? Auto dérision au 14° degré? Schizophrénie?
Reste l'action. Linol fait monter la sauce. le méchant est très méchant (c'est un nazi qui allume obligeamment une cigarette à la femme qu'il est en train d'enlever...), il tue, prend des otages, les flics français font l'effort de l'arrêter mais ils n'y mettent pas beaucoup de conviction (d'ailleurs personne ne surveille l'appât destiné à retrouver la trace de l'affreux) car ils savent bien , eux, que le nazi s'excite pour rien: "Le nouveau procès d'Oradour, Vous y avez cru, vous? Moi, pas une seconde..." bref, le bon Aryen, en plus d'être méchant, est surtout con. Pareil pour l'héroïne qui fuit un ex-mari violent et sadique. Et que fait le mec quand il la retrouve? Il lui enfonce des allumettes sous les ongles? Non, il prend les enfants le dimanche.
Donc, en fermant le livre, je me suis surtout dit: "Tout ça pour ça?" Ça a bien fait rire mon mec. Faut dire qu'il est alsacien.
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J'ai lu ce livre dans le cadre de l'opération masse critique de septembre 2014. Je ne connaissais pas l'auteur et j'ai été attirée par l'extrait proposé mais surtout par le thème du récit : réouverture du dossier du massacre d'Oradour sur Glane après identification de sept anciens SS en vie. Coopération allemande et française pour une enquête qui se déroule sur le sol français.
Au bilan, j'avoue que je n'ai pas trouvé beaucoup d'intérêt à ce livre.
Le rythme est lent, le récit est ponctué de clichés caricaturaux sur la Police ou les attitudes de ses fonctionnaires (le gentil flic qui s'intéresse de très près à une jeune femme placée en garde à vue et dont l'attitude rebelle ne le déstabilise pas, réflexions sur l'évolution de la vie et le modernisme.....) et les situations sont même parfois peu crédibles (en cours de poursuite d'un assassin avec otage, l'un des enquêteurs se permet des explications fournies sur la faculté de nyctalopie, dans le même contexte de poursuite, trait d'humour avec anecdote concernant "le camp adverse" : la Gendarmerie ...).
Le final est très décevant pour une histoire simple et sans surprise.
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Un bon moment de lecture pour ce polar en terre limousine.
Le commissaire Dumontel va devoir prendre en charge une nouvelle enquête sur le massacre d'Oradour sur Glane. Les coupables n'ont jamais été véritablement condamnés. La justice n'a pas été faite.
De nouvelles informations collectées par les services secrets allemands - qui n'ont jamais clôturé cette enquête - amènent à espérer un nouveau procès.
Le commissaire Dumontel est désigné pour accompagner les enquêteurs allemands ici à Limoges. Il n'y croit guère et anticipe déjà les problèmes que cette coopération va engendrer dans son quotidien.
Dans le même temps, il croise Lily au commissariat, arrêtée lors de l'évacuation d'un squat. Elle aggrave son cas en insultant à maintes reprises tout le commissariat.
Dumontel ressent les fêlures de la jeune femme derrière cette agressivité. Il va réussir à créer un lien et adoucir le comportement de Lily sans d'ailleurs bien comprendre pourquoi il s'occupe d'elle.
Dumontel va rapidement être la cible de menaces et d'intimidations. Mais qui peut avoir intérêt aujourd'hui à ne pas laisser s'ouvrir un nouveau procès sur le massacre d'Oradour ?
Alors oui, il y a quelques invraisemblances dans le récit et les réactions ou attitudes des personnages. Mais cela reste un polar agréable pour se détendre sans prise de tête;
Les personnages sont attachants et quand on aime Limoges et sa région, quel plaisir de reconnaître sa ville.
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Il vit que la porte d'entrée était entrouverte. Anormal. Il était certain de l'avoir fermée à clé. Quelqu'un s'était introduit chez lui. Il était là. Si le type allumait, il n'avait aucune chance. Il se ferait flinguer comme une volaille de basse-cour.
Je suis d'une génération qui a vécu dans du coton. Pas de guerre comme nos parents et grands-parents. Pas de chômage. J'ai vu pour la première fois l'écran d'une télé à 10 ans. Puis j'ai vu ces tours qui montaient vers le ciel, dans lesquelles on entassait des gens. Les hypermarchés, les caddies, les complexes de ciné dans les zones industrielles, le TGV, l'ordi, le téléphone portable, la pub, le crédit, les Beatles et les Stones, les jeans "pattes d'éph", les SDF, les Restos du cœur, les divorces, la pilule... tu connais Antoine ?
Plus de 200 photographies aériennes réalisées en ULM dévoilant la région limousine comme vous ne l'avez jamais vue.target="_blank">7ALimoges