Encore un excellent thriller psychologique de Charlotte L.: je suis admirative de la façon dont elle tient son lecteur en haleine de bout en bout.
On ne lâche pas cet ouvrage qui vous mène par le bout du nez ....
L'auteure creuse , cerne , tisse , avec finesse, bon sens et maestria les fils complexes , subtils, embrouillés de la galerie des différents personnages de plusieurs histoires qui se déroulent en parallèle, réunies en une seule à la toute fin, imprévisible , inattendue..
Leurs caractères respectifs, leurs destinées sont analysés , décrits avec une minutie psychologique remarquable tandis que le puzzle, cette curieuse toile d'araignée, prend forme...
Le lecteur s'imprègne des personnages devenus familiers au fil des pages .
C'est bien écrit, le roman se déroule entre Munich et la côte Varoise.
Différents thèmes sont abordés:
l'abandon et la perversité , les sévices de l'enfance massacrée, maltraitée,négligée, détruite, ballotée de famille de sang en famille d'accueil ,les traumatismes graves engendrés , les soubresauts de l'amour , ses folies, la dissimulation, la jalousie , les mensonges et les cachotteries , la haine, le deuil brutal impossible à surmonter , la douleur de souvenirs d'enfance qui peuvent engendrer la névrose et le déséquilibre, voire ....une certaine paranoïa.
On vit avec Greta et Fred, Inga et Marius, jeunes mariés, Karen et Wolf, au bord de la rupture , Clara et Bert, Agneta et Sabrina Baldini , Rebecca et Félix, un certain Maximilian , les lettres anonymes .....
Une très beau moment de lecture entre deux ouvrages compliqués .
Merci beaucoup à Sabine qui me l'a fait découvrir.
Je le recommande.
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Très bon thriller encore , de cette auteure allemande! Cette fois, l'intrigue se déroule non pas en Angleterre, mais en Provence et à Munich.
Ce qui me plaît toujours autant, c'est la finesse psychologique dont Charlotte Link fait preuve. Les personnages sont vraiment fouillés, interessants à observer, complexes. D'autre part, elle sait user nos nerfs et nous mettre sur de fausses pistes...
La construction du roman est un peu déconcertante au départ mais on s'y fait très vite: plusieurs personnages nous sont présentés , sans lien apparent. Karen, à Munich, accablée par le mépris de son horrible mari, et qui constate que quelque chose ne va pas chez ses voisins, tout reste bizarrement fermé... Rebecca, dans le midi de la France, isolée dans son chagrin, qui pense au suicide... Et deux jeunes étudiants, Inga et Marius, qui rejoignent en auto-stop la Provence... Il y a aussi ces lettres anonymes menaçantes , reçues par plusieurs femmes...
On se doute que plus on avance dans l'histoire, plus les pièces du puzzle s'assemblent. Je ne citerai que quelques thèmes présents dans le livre: la maltraitance des enfants, les obsessions amoureuses, la folie, le sentiment de culpabilité...
La fin est inattendue...Je poursuivrai mes lectures de cette auteure, c'est sûr ! Un bon moment de détente, entre deux lectures plus difficiles.
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« De petits triangles de mer d’un bleu intense surgissaient de temps à autre dans l’échancrure des arbres ou des rochers. Le soleil jouait dans le feuillage argenté des oliviers séculaires , aux troncs noueux et à la ramure tourmentée, qui jalonnaient le bord de la route .. »
« À l’ouest, un ruban de lumière rouge embrasait l’horizon ,mais la nuit tombait déjà sur les terres et en bas, dans la crique ,la mer était noire et mystérieuse . Ce ne serait plus long avant que les premières étoiles filantes apparaissent sur le velours noir du ciel nocturne . »
Les gens, bien sûr, ne cherchaient qu’à faire part de leur amitié et de leur compassion, mais, à partir du moment où Félix était mort, tout ce qu’elle avait pu entendre lui avait paru faux. Parce qu’ils étaient incapables de soupçonner l’ampleur de son chagrin, parce que tout le bien qu’ils lui voulaient n’était jamais à la hauteur de ce que signifiait pour elle la perte de son mari. La fin de Félix marquait sa fin à elle. Mais qui aurait pu le comprendre ? Le plus dérisoire était ce la vie continue cent fois répété. Foutaises, aurait dit Félix. Non, la vie ne continuait pas. On pouvait encore respirer, manger, boire, sentir son cœur battre et être quand même mort. Mais il lui avait toujours paru inutile d’essayer d’expliquer ça à qui que ce soit.
Depuis quarante-trois ans qu'elle était mariée avec cet homme et qu'elle s'était donné pour règle suprême de ne pas susciter sa colère, l'essentiel de son quotidien n'était que cela : des hésitations, des angoisses à l'idée de faire la mauvais choix. Dieu sait que la vie avec lui n'était pas facile.
Dimanche 18 juillet
En fait , je m'interroge aussi depuis quelques jours. Les volets roulants sont fermés , personne n'ouvre quand on sonne et en même temps la boîte aux lettres déborde...... Je prend le courrier qui dépasse , sinon le trottoir serait jonché de lettres? Personne ne m'a demandé de m'en occuper , mais je n'est pas l'impression que quelqu'un ait été chargé de le faire. Ca me semble curieux.