AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de aidoku


Dès le début du roman, John Ajvide Lindqvist plonge le lecteur dans une ambiance très sombre, limite glauque en nous narrant les aventures d'un petit garçon qui vit dans un quartier qui ne semble pas très bien fréquenté. Il est question de maltraitance, de violence, de drogue, de meurtre. Les personnages sont des alcooliques, des pervers, des meurtriers, des voyous. Et la plupart du temps, l'action se déroule de nuit.

En plus du décor mis en place par l'auteur, c'est aussi son style qui contribue fortement à développer cette atmosphère particulière. John Ajvide Lindqvist maîtrise parfaitement ses descriptions, ni trop longues, ni trop courtes, mais suffisamment détaillées pour qu'on puisse se représenter les lieux et les personnages. le style est précis, très agréable à lire, avec des phrases courtes, dépourvus d'effets stylistiques, parallèlement à la sobriété des lieux du roman.

Malheureusement, bien que tous ces éléments contribuent fortement à l'atmosphère générale de l'ouvrage, 600 pages, c'est un peu long. Il arrive un moment où on se demande où l'auteur veut en venir. Il y a beaucoup de personnages secondaires sur lesquels le lecteur apprend beaucoup de choses, sans que ce lui soit forcément très utile. On a aussi envie de secouer Oskar car il est un peu lent à réaliser la véritable nature d'Eli.
Les débuts sont un peu laborieux et puis finalement, le dernier quart révèle tous les éléments qui manquaient à notre compréhension.

Eli est un monstre. Elle tue des gens pour se nourrir. Mais parallèlement, c'est un enfant en souffrance, terriblement seule, avec pour seule compagnie un détraqué sexuel. Au fur et à mesure du roman, on en découvre un peu plus sur la jeune fille, sur son passé, sur ses douleurs, bien qu'elle multiplie les cadavres. Les sentiments que suscitent ce personnages sont très contradictoires. Ce qu'elle fait est horrible, inhumain, pourtant, on ne peut s'empêcher d'éprouver de la compassion pour elle.

C'est un peu le même genre de ressenti pour Oskar, mais dans l'autre sens. le petit garçon est persécuté à l'école, assez violemment, et vit dans une famille qui bien qu'aimante, ne semble pas toujours à l'écoute de ses problèmes. C'est un enfant très attachant, qui suscite beaucoup d 'empathie, pourtant, il a des passe-temps plutôt surprenants et est sans doute un tueur en série en puissance.
John Ajvide Lindqvist parvient à rendre attachants des personnages plutôt horribles et à susciter de la pitié de la part du lecteur pour ses enfants en souffrance.

Finalement, le sujet central de ce livre est la relation qui va se développer entre les deux enfants. Eli sait qu'elle ne peut pas avoir d'ami, Oskar sent bien que sa nouvelle amie n'est pas comme les autres, mais pourtant, un lien indescriptible va se développer entre eux. Au milieu de la violence, de la souffrance, de la solitude, ces deux enfants vont se trouver et le lecteur est spectateur de ce lien. Parallèlement à Oskar, on ressent de la curiosité, du dégoût, de la haine, puis de l'amour pour Eli. On comprend ce qui va amener le petit garçon a se rapprocher de cette créature au détriment de sa famille et c'est la grande force de roman véritablement passionnant.
Lien : http://biblio-steph.over-blo..
Commenter  J’apprécie          90



Ont apprécié cette critique (7)voir plus




{* *}