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Dans cet archipel du Danemark, la vie est réglée par le défilé des bateaux qui accostent, apportant avec leur cargaison et leurs matelots un peu d'ailleurs.La vie est simple, parfois réanimée par la grâce d'une chasse à la baleine.


Peu d'action, le rythme est celui de l'attente sans échéance précise. Mais le récit est contenu au coeur des échanges riches entre les personnages, qui hantent cette contrée quasi désertique et aride, avec pour fil rouge l'évolution d'un héros, au fil des jours et des rencontres.
Grigori, le personnage principal, se révèle peu à peu, à travers ou malgré ses silences et la volonté d'occulter son passé, et la solitude pour compagne fidèle.

Pour cet homme exilé, la parole prend une valeur particulière, à la fois outil de transmission mais aussi obstacle lorsque les mots sont si différents. C'est aussi dans les livres que les mots prennent vie et ouvrent la porte au rêve.


L'écriture superbe sculpte les paysages et dessine les personnages, en leur octroyant une grâce infinie. le texte se déguste comme un mets rare et complexe.

Une très belle découverte que ce premier roman prometteur !

288 pages le bruit du monde 7 mars 2024
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Dans ce premier roman Marion Lejeune nous entraîne dans les brumes et froidure de l'Atlantique Nord. Au large des côtes norvégienne et danoises, existe l'Archipel, un chapelet d'îles. le Gren bateau de commerce vient y faire escale. Parmi les marins il y a Grigori, russe de la Mer blanche. A bord il a perdu quelques paris et les dettes sont arrivées. Quoi de mieux qu'une escale pour quitter le navire et se réfugier chez les instituteurs Jon et Halle.
L'escale se prolongera dans cet archipel perdu, battu par les vents et hérissé de falaises cascadeuses. Malgré 7ne nature hostile des hommes et des femmes vivent leur quotidien .
Ce qui fait le charme de ce roman vient de la force d'évocation de l'autrice. On ressent physiquement cette nature, la collecte des oeufs dans les falaises ou encore le Grind, cette étonnante et violente chasse à la baleine. Et puis par association de mots, Marion Lejeune nous décrit ces hommes et ces femmes, leurs gestes simples, leurs visages tannés, Avec des mots et des couleurs l'Archipel prend forme entre gris, anthracite, vert et horizon de moutons.
On s'ancre dans cet archipel, comme Grigori, hors du temps.
Q6'est qu'une escale ? le bateau, une ile... Y a t il une différence. Qui est en mouvement et qui est fixe !.
Tout est dans l'exergue de Anna Milani : "La question des limites avait été dépassée depuis longtemps, les lieux n'étaient plus circonscrits, situables sur des cartes, immobiles. Ils se déplaçaient avec le voyageur."
Ce roman a l'écriture délicate est doté d'un grand pouvoir d'évocation.
Marion Lejeune nous emmene loin dans les brumes et embruns de l'Atlantique Nord .
Envoûtant.
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Jeune marin d'origine russe, Grigori profite d'une escale sur un archipel de l'atlantique nord pour fuir l'équipage du bateau qui l'emploie. Réfugié chez le couple d'instituteurs de cette petite ile danoise, Grigori explore la côte encore sauvage et découvre le quotidien de cette communauté un peu hermétique.
Il se lie avec Alda, une jeune fille dénicheuse de nids qui rêve de partir en mer, cohabite avec un vieux compatriote mourant et découvre que ses hôtes cachent un secret.
Qu'elle aborde la récolte des oeufs dans l'à-pic d'une falaise harcelé par les oiseaux en colère, la visite pleine d'odeur d'une usine de poissons ou l'horreur des combats de rats dans la cale d'un bateau, l'autrice impressionne par sa puissance d'évocation et la richesse de son écriture.
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Il y a ici un univers que l'on découvre, curieux, dans lequel on se plonge, intrigué par l'émergence de ces îles noyées dans la brume, étonné qu'il put y avoir une vie sociale dans un lieu aussi inhospitalier. C'est un port, emblème des errances multiples, du départ et de l'arrivée de marins ou autres aventuriers, sans attaches.
L'autrice nous rend notre séjour presqu' agréable, sous le regard de Grigori, gabier de son état, celui qui grimpe en haut du mât, dont le centre de gravité personnel est fonction de la gîte du bateau. Sur terre, il tangue, puis se stabilise. Les repères se construisent au fil du temps qui s'écoule, dans l'attente d'un chargement, qui ne vient pas, on ne sait pourquoi. Il faut construire des repères, Alda peut-elle l'aider ? Y aurait-il autre chose à espérer, un geste ou un silence peuvent s'interpréter, elle est farouche, jalouse de son identité insulaire, regardant vers l'horizon.
Lui, n'a rien à perdre, il ne possède rien, que ce semblant de liberté que les terriens ne peuvent comprendre, prisonniers qu'ils sont d'une terre isolée, dépendante du bien vouloir des capitaines, seuls maîtres à bord.
L'Archipel existe-t-il vraiment dans cet Atlantique Nord, aux moeurs rappelant furieusement les îles Féroé, mais non, trop au Sud. Pas les Spitzberg, trop au Nord. On se perd en conjectures mais l'important n'est pas la terre où l'on habite, mais celle que l'on quitte.
L'autrice nous embarque dans un monde boréal, inaccessible, qui ne s'explique pas et ne cherche à être compris.
L'on sort de ce roman un peu désorienté, le nomade triomphe sur le sédentaire.
A lire
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Grigori est marin sur le Gren, un voilier norvégien. Menacé par un camarade pour une histoire de dette, il profite d'une escale sur l'Archipel pour trouver refuge à terre. Tandis que cette escale s'éternise, Grigori apprivoise peu à peu ces terres hostiles - version fictionnelle des Îles Féroé -, battues par le vent et la pluie, et apprend à découvrir les insulaires qui la peuplent.

Parmi eux, la farouche Alda qui ne rêve que de partir, les instituteurs Jon et Halle qui se battent pour que survivent l'histoire et la culture de leur île, mais aussi d'autres navigateurs échoués là au fil des ans - des « Russes flottants » , avec qui le partage d'une même langue suffit à créer avec Grigori un étrange lien.
Les éditions du Bruit du monde ont publié le premier roman de Marion Lejeune, L'escale.
Un récit au coeur des paysages du grand Nord marqués par le vent et la mer, une épopée humaine se dévoile, où les destins s'entremêlent à la quête de liberté et de vérité.

Plongée dans un monde rude, sauvage, sublime et fascinant. La nature, le monde animal...

Un texte lumineux sur une petite île ancrée en plein coeur du Grand Nord, une écriture subtile et envoûtante, et c'est porté par une magnifique plume très visuelle et très sensorielle.

Un premier roman très bien maîtrisé.

Et tous ces personnages, qu'ils aient choisi ou non cette vie coupée du monde et en proie aux forces de la nature, s'unissent soudain lorsqu'un cri retentit : Grind ! Grind !
Lien : http://www.baz-art.org/2024/..
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Excellent roman, qui vous transporte dans un univers inconnu et vous fait toucher du doigt des atmosphères incroyables, et ouvre un horizon d'image tout aussi incroyable. Les personnes sont attachants . Bravo à cette jeune auteure L'écriture est puissante et poétique. Je recommande vivement
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