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Critique de sylviedelaire


Avec son premier roman, Repulse Bay, Olivier Lebé nous fait partager son amour pour Hong Kong. La ville, comme l'annonce la citation de George Perec en exergue, est l'héroïne de ce texte concis et dense. Mais ce qui rend ce livre remarquable, c'est aussi une réflexion très actuelle sur le pouvoir du fictionnel au coeur même de l'intime.

L'auteur conduit son récit par fragment, à la manière d'un journal de bord, écrit au présent et à la première personne. Touche après touche, on découvre un homme, ses fantômes, ses lignes de fuite, et ce n'est qu'à la toute fin du livre qu'il nous dira son prénom. Dès les premières pages, il rencontre Beverly C., actrice Hongkongaise mariée à un producteur américain qui manoeuvre dans l'ombre pour la propulser sur le devant de la scène internationale. Se noue une relation triangulaire qui déclenche chez le narrateur, une crise existentielle dont on comprend qu'elle était depuis longtemps à l'oeuvre. Les dérèglements climatiques fonctionnent dès lors comme la métaphore filée des dérèglements intérieurs. Dans son esprit, les enjeux de la carrière de Beverly et les reflets de sa vie publique se superposent progressivement à la réalité d'une relation amoureuse qui s'effondre dans “l'ordre de l'entertainment”. Pourtant, il parviendra in extremis à passer de l'autre côté des images pour la rejoindre.

Le style est sobre, précis, visuel. Les contours sont nets, et pourtant ce texte captive par ses clair-obscur, ses incertitudes et pour tout dire, sa poésie. Olivier Lebé possède ce qui distingue un auteur : une voix singulière.
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