Je remercie la Masse critique Babélio et les éditions
Rabelais pour ma sélection et l'envoi de l'ouvrage "
Etudes de santé : le temps des réformes".
La (longue) crise liée à la pandémie du Covid-19 a mis en lumière et de manière assez brutale le système français de soins et plus spécifiquement ses failles, lacunes, difficultés et dysfonctionnements selon les secteurs considérés.
Pourtant,le système de santé français est fréquemment montré en exemple. Or, la prise en considération des différents maux qui ont pû être révélés sinon accentués démontrent que ce "mythe" ou cette "aura" ne tient plus aujourd'hui : généralisation des déserts médicaux bien au-delà des simples territoires ruraux ; gestion des ressources humaines (drastique) et recherche des économies à tout prix laissant place à des pénuries de personnels soignants que la crise du Covid-19 a littéralement épuisés et démotivés.
En débutant sur la présentation d'un constat, à savoir l'admission dans les études de santé (médecine, pharmacie, odontologie, maïeutique) au moyen quasi exclusif via la Première année commune aux études de santé (PACES), on apprend qu'avec les système existant que seulement prés d'un tiers des 40 000 bacheliers s'inscrivant poursuivait dans les études de santé et les deux tiers se réorientaient dans des filières de l'université ou en dehors. Qu'en outre, deux tiers des admis en santé redoublaient leur PACES et un nombre important de réorientations se faisait en perdant le bénéfice de ces deux années universitaires.
C'est pourquoi le législateur a entrepris de transformer en profondeur l'organisation des études de santé. Ainsi, par la loi du 24 juillet 2019 relative à l'organisation et à la transformation du système de santé, il a été décidé de rénover en profondeur l'accès aux formations de médecine, de pharmacie, d'odontologie et de maïeutique (formations MPOM) en supprimant, dès la rentrée universitaire 2020, le si contesté "numérus clausus" et en permettant l'accès en deuxième ou en troisième année du premier cycle de ces formations à partir d'une pluralité de parcours de formation : la licence "accès santé" (LAS), le parcours d'accès spécifique santé (PASS), ou une formation paramédicale (par exemple, une formation en soins infirmiers.)
Par ce biais, étaient clairement affichés les objectifs visant à diversifier le profil des étudiants recrutés dans les formations de médecine, de pharmacie, d'odontologie et de maïeutique (MPOM) ; favoriser leur réussite, qu'ils soient admis ou non dans les études de santé ; adapter les compétences des professionnels de santé aux besoins du système de santé pour soutenir sa transformation ; décloisonner les filières de santé et permettre des temps de formation en commun ; améliorer la qualité de vie et le bien-être des étudiants en santé mais encore mieux répondre aux attentes des soignés, des soignants et de la société dans son ensemble.
Au travers de cet ouvrage, les différents auteurs et acteurs du monde des soins livrent un essai sur la formation aux études de santé et sa nécessaire réforme sinon refonte face aux exigences actuelles en terme de pédagogie, de démographie ou d'accès aux soins.Ils témoignent ainsi d'un aveu partagé de la nécessité d'agir pour surmonter les (inévitables) défis de demain.
Par une approche pluridisciplinaire de la question (et parfois techniques en considération des nombreux sigles utilisés), les différents intervenants de cet essai - qui sont autant des formateurs que des praticiens ou étudiants ou acteurs du Ministère - mettent en exergue le système de santé mis en place en France au lendemain de la seconde guerre mondiale, ses apports incontestables, ses atouts face aux défis et enjeux contemporains que la crise sanitaire récente a souligné sinon exacerbé. Ils donnent ainsi des pistes intéressantes sur la formation du personnel soignant malgré le corporatisme de certains métiers et les clivages.