Le môme , c'est Julien, et son père se demande :
« — Tu sais quoi, je dis en passant mon bras autour de son cou, de temps en temps, je me demande si t'es un crétin ou si c'est moi qui suis trop couillon pour pas voir que t'es un génie. »
Et c'est vrai que son père, il est un peu couillon :-)
A la suite d'un cambriolage où il se retrouve en possession d'une mallette qu'un malfrat veut à tout prix récupérer, le voici sur les routes de France, en fuite avec son fils. Ce fils dont il ne sait pas trop s'occuper, ce fils un peu en marge, différent, qu'il ne sait pas trop comment gérer. Ce voyage va être l'occasion pour lui de découvrir l'amour qu'il éprouve pour ce môme et échanger avec lui autre chose que des torgnoles ou les seuls gestes du quotidien. Ce voyage sera aussi l'occasion de faire la connaissance de Lucette, une grand-mère lubrique sur les bords mais au coeur grand comme cela.
Un roman comme je les aime, avec des personnages à la Audiard, des anti-héros maladroits et attachants, au franc-parler, à l'humour ravageur. Beley n'a pas inventé la poudre, il est plutôt violent, agit avant de réfléchir, mais il m'a séduite par ce mélange brut de décoffrage et tendresse malgré tout pour ce fils différent, qu'il a eu tendance à ignorer, mais dont il connait quand même suffisamment bien les manies pour savoir ce qu'il lui faut, auquel il tient finalement si fort, pour lequel il serait prêt à mourir.
Et que dire de Mamie Lucette, elle m'a fait penser à
Mamie Luger, même si elle n'a pas son passé meurtrier. Mais elle sait aussi manier la gâchette.
Ajoutez à cela des aventures rocambolesques, une inquiétude pour nos héros, une tension qui se maintient et vous passez un très bon moment de lecture.
J'avais lu la référence au roman de
Benoit Philippon , dans quelques critiques, et j'étais un peu sceptique, tant j'ai aimé
Mamie Luger.
Eh bien, aucune déception.
Un grand merci à l'auteur pour m'avoir confié son "môme".