Citations sur ... Et avec votre esprit (57)
La vérité était affreusement cynique: on s’habituait à tout, y compris au pire.
Puis, laissant ses yeux se promener sur les étagères, elle poursuivit :
- Tu as des goûts très éclectiques !
- Quand j’étais étudiant, avant de jouer au poker, je n’avais pas une thune. Mais j’aimais lire. Alors, j’allais chez Gibert, aux puces ou dans les vide-greniers, et j’achetais des livres d’occasion. Je prenais ce que je trouvais. Des manuels d’histoire, des romans, des biographies, un peu de tout !
Il n'y a pas meilleur acheteur que celui qui a envie d'acheter.
Tiens ! Aucun d’eux n’habite Paris. Etonnant pour des scientifiques de ce niveau, non ?
- Qu’est-ce qui est étonnant ? demanda la jeune femme en fronçant les sourcils. Qu’il puisse y avoir des gens intelligents en province ? (Simon/ Marion)
Dès que quelqu’un entre dans un lieu « sensible », Il est photographié et son portrait est conservé dans un registre national.
À son insu ?
Non on lui demande s’il accept d’être fiché par le contre-espionnage français, auquel cas on lui fait signer une décharge, on lui offre un T-shirt de la DGSI et on l’invite à un week-end à Disneyland… Pfff... Évidemment, à son insu !
La vérité se cachait dans les détails.
– Ce dossier me tient à cœur.
Elle avait dit cela d’une voix beaucoup plus tempérée, en s’approchant imperceptiblement de lui et sans ciller.
– Il me sort de l’ordinaire, reprit-elle, des affaires de dealers, de racket, de bandes organisées, de vols de voitures et de tout le reste. C’est la première fois que je me sens vraiment flic. J’ai mis le doigt sur quelque chose d’énorme, peut-être. La preuve : ce n’est pas pour rien que toi, un agent de la DGSI, tu débarques ici. Alors je n’ai pas envie qu’on me dise « Oh, merci Marion, très bon travail », comme on complimente une jument qui a fait une belle course avant de la reconduire à son box en lui flattant la croupe. Non, moi je veux aller jusqu’au bout.
Au-delà des sourcils, il n'y avait plus rien. Une absence incompréhensible, inconcevable [...] Sur le visage, la peau s'était anormalement raidie, prêtant au savant un inquiétant rictus [...] À la place des yeux, il y avait deux trous par lesquels passait la lumière de la pièce. Les globes oculaires, rattachés au cerveau par le nerf optique, avaient été arrachés en même temps que le reste. À présent, les paupières pendaient à l'intérieur de chaque trou.
Il lui avait fallu prévenir l’institut médico-légal de sa venue tardive, tout expliquer au médecin d’astreint, lui faire ouvrir le grand tiroir mural contenant le corps, réprimer un haut-le-cœur et, cerise sur la gâteau, saisir le doigt du défunt pour le placer sur le capteur biométrique du téléphone. Il avait ensuite lancé une application qui empêchait le portable de se verrouiller afin d’éviter de devoir retourner à la morgue.
Comment une existence qui avait débuté avec si peu de chance était-elle parvenue à émerger grâce à un ieu de hasard ? Dieu - ou le diable - ne manquait pas d'humour.