Le peintre Charles de Belle habite un monde d’idéale beauté et de poésie. Débordantes de sentiment et d’un charme incomparable, ses oeuvres nous transportent dans une région enchanteresse où l’esprit goûte une joie d’une douceur infinie, jamais éprouvée auparavant. Elles sont toute une révélation pour le public non initié qui est du coup ravi par ces images si délicates et empreintes d’une émotion qui fait vibrer l’âme. Les tableaux de de Belle peuvent se classer en cinq catégories qui toutes portent la marque du talent poétique de l’artiste. Il est le peintre de l’enfance, des figures angéliques d’une surhumaine beauté, le peintre des pures madones et des mères tenant un enfant dans leurs bras, le peintre des paysages de rêve qui nous font communier avec l’âme même de la nature, le peintre des Christ d’une infinie douceur, des Christ douloureux aux épaules courbées comme par le fardeau de toutes les misères humaines, le peintre des malheureux, sans pain et sans gîte qui traînent de par le monde leur pitoyable détresse . . .
Laliberté est arrivé au bon moment. Avec l'âge de la mécanique, avec le règne des machines, tous les métiers manuels d'autrefois, ces métiers si pittoresques, si intéressants, qui composaient la vie des populations rurales, sont disparus, ne sont plus qu'un souvenir qui va s'effaçant rapidement. La liberté qui a eu l'occasion de voir les derniers représentants de ces métiers et qui a lui-même manié une foule d'outils, les a fait revivre dans l'admirable série de figures qui sont exposées au Musée. Le premier sujet de la collection, le premier exécuté par l'artiste est le Semeur. Le dernier terminé le 23 juin 1931, veille de la Saint-Jean-Baptiste, est le Vaisseau Fantôme de Roc Percé.