Écrire un roman policier lui prend trois mois.
Avec des héritières fortunées, des ex-femmes jalouses, des aventuriers maléfiques, des majors des Indes retraités... ils ressemblent à des contes de fées pour adultes dont les rebondissements multiples se déroulent sous l’œil d’un Poirot ou d’un Harley Quinn toujours indulgents à l’égard des couples amoureux. D’un titre à l’autre, on retrouve le brave Hastings, l’inspecteur Japp, le charmant couple Tuppence et Tommy Beresford, miss Marple... ce qui ajoute au bonheur des lecteurs qui se sentent en terrain connu. Ses dialogues sont truffés de réflexions entendues dans une boutique, un dîner, un voyage, qu’avec son oreille de musicienne elle excelle à reproduire. Avec des phrases courtes, sans mots compliqués ni références politiques ou religieuses, ils peuvent être traduits dans toutes les langues.
Mon expérience de la vie m'a appris qu'on ne peut se fier à rien, ni à personne. Attendez vous au pire et vous ne serez pas surprise de constater combien vous aviez raison.
Enfant, elle a toujours adoré ramasser des coquillages, des pierres de couleur et d'autres petits trésors que les enfants aiment à collectionner. "Une jolie plume d'oiseau, une feuille diaprée : voilà, me dis-je souvent, les véritables trésors de la vie, ceux que l'on préfère aux topazes, aux émeraudes ou œufs de Fabergé. (p 230)
Ce qu'il faut surtout, quand vous avez subi un choc, c'est ne pas penser aux bons moments. Les mauvais, oui, vous pouvez, ça n'a pas d'importance. Tout ce qui vous rappellera un instant ou un évènement heureux en revanche, vous brisera le cœur. (p 207)
Après l’année record des quatre titres parus en 1934, Agatha continue de publier au moins deux livres par an.
Le sommeil après un dur labeur, le port après une mer agitée, le calme après les combats, la mort après la vie sont source de félicité.
Lisez sagement, car un bon livre est un ami fidèle.
En lisant un essai sur Richard III, elle se demande si les hommes mauvais ont conscience d'être des monstres et conclut que non : "C'est normal pour eux de faire ce qu'ils font. Ils ne se voient pas comme mauvais. (p 308)
Sa seule ambition est de distraire au coin du feu,. Son succès tient à l'agréable détente que la lecture de ses livres procure, comme l'analyse son ami et confrère Edmund Crispin : " Vous savez que le policier n'est pas un vrai policier mas un empoté dont le rôle est de mettre en valeur la grande intelligence de Poirot ou de miss Marple. Vous savez qu'il n'y aura aucune description de scène d'amour ni de violences physiques. Vous savez que le meurtrier doit être pendu mais évidemment, vous n'assistez jamais à un évènement aussi déplaisant... Pendant une heure ou deux, vous pouvez oublier la dureté de la vie réelle. Et psychologiquement, cela fait un bien fou... Le seul auteur qui vous le permet est Agatha Christie." (p 269)