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4,09

sur 1876 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ayant déjà émis un avis sur chacun des titres de cette trilogie, je vais me contenter de résumer un ressenti global sur une lecture marquante, marquante si l'on considère que rarement un contexte et une atmosphère n'auront à ce point été captivant au point de reléguer pratiquement les intrigues au second plan, les rendant presque accessoires à L Histoire.

"L'Été de Cristal" dont l'action se déroule en 1936 en pleine montée du national socialisme Allemand.
"La pâle figure" dont l'action se déroule en 1938 à la veille de la seconde guerre mondiale.
Et enfin "Un requiem allemand" qui nous projette en 1948 au lendemain de la défaite Allemande dans un Berlin en ruine et sous la coupe réglée des alliés.

Bernie Gunther est la parfaite incarnation du détective privé de roman noir, il a une grande gueule et il n'est pas un enfant de coeur, j'ai aimé le développement de sa psychologie à travers ces trois tomes, notamment le dernier qui révèle l'homme derrière la façade.
Des romans noirs, voire très noirs, des enquêtes menées "tambour battant", des rencontres avec des personnages historiques et L Histoire en toile de fond racontée sans fard, une ambiance délétère et franchement inquiétante.
Des ingrédients remarquablement agencés, un style percutant à la première personne, de l'humour (noir évidemment), de bonnes intrigues et à l'arrivée nous avons quelque chose d'assez unique, c'est un auteur qu'il faut absolument rencontrer.
Mon seul bémol, il n'y en a qu'un, sera pour regretter certaines facilités dans le scénario, mais pour ce qui me concerne, l'ensemble est incontournable.
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Je ne vais pas résumer le livre , je vais plutôt parler de ce qui m'a beaucoup plu dans cette trilogie , en effet les aventures de Bernie Gunther , détective privé commencent dans la première partie de la Trilogie Berlinoise , qui se passe en 1936 , au début de la montée en puissance d 'Hitler , petit à petit les mentalités changent , les Juifs sont outrageusement caricaturés dans les journaux populaires et commencent à paraître responsables de tout ce qui ne va pas dans le pays , c'est une campagne de dénigration pertinieuse .
Berlin va accueillir les jeux olymiques et les livres qui étaient interdits dans les librairies refont leur apparition , de même certaines affiches incitant à la haine envers les Juifs sont retirées pour ne pas heurter les étrangers de passage ,
On se rend bien compte que la montée du nationalisme se fait par étapes . Les femmes sont priées de retourner à la maison , leur rôle de mère et d'épouse est mis en avant , on leur défend de fumer , de se maquiller ; elles sont priées de faire partie de la ligue des femmes allemandes , les jeunes quand à eux sont happés par les Jeunesses Hitlériennes , à un âge où le prestige de l'uniforme les attirent .
Le Jazz américain , nègre est interdit , les orchestres jouent un Jazz épuré , on croit rêver mais malheureusement , on connaît la suite de l'histoire et on sait que ce n'est que le début d'une horrible histoire .
'L été de cristal fait bien sûr référence à la terrible ' Kristallnacht ' : ' On a estimé que la quantité de verre brisé cette nuit-là équivalait à la moitié de la production annuelle de verre de la Belgique , pays d'où la majorité de ce verre avait été importée ' ( note de l'auteur ) ,.
Bernie doit enquêter sur un chantage exercé sur un homosexuel , il nous rappele que l'homosexualité était un crime sous les Nazis , et que de nombreux homosexuels sont morts dans les camps de concentration .
La pâle figure commence en 1938 et enfin la troisième partie ' Un requiem allemand ' se passe, à la fin de la guerre , là où commence à la fois la chasse aux anciens nazis et les certificats de dénazification .
Cette partie permet de mieux comprendre comment on va arriver à la Guerre froide .
En résumé , j'ai beaucoup apprécié le contexte historique de l'époque , restitué minutieusement et un peu moins aimé l'intrigue policière .
J'avais tellement entendu parler de ce livre , en bien en général , que j'ai été un peu décue , même si l'écriture reflète assez bien l'époque .
Etant fan de cette période de l'histoire , je vais m'empresser de lire d'autres livres de l'auteur , même si , à mon grand étonnement , il ne s'agit pas d'une lecture coup de coeur , il m'a manqué un petit quelque chose pour que ce soit le cas .


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Ce n'est pas pour les intrigues policières, somme toute assez banales, qu'il faut lire La trilogie berlinoise, mais plutôt pour la description des Années 30 et 40 en Allemagne, et accessoirement pour le sens de la formule de l'auteur...

Nazisme, propagande, endoctrinement, antisémitisme, racisme, discriminations, cruauté, bêtise, ultra-violence, manipulations constituent le quotidien de Bernie Gunther en 1936 et 1938, mais il s'efforce malgré tout de faire correctement son métier de détective privé, et surtout de garder son esprit critique et sa liberté. de même, juste après la guerre, il est appelé pour une enquête dans une ville de Vienne pas encore dénazifiée, mais déjà objet de conflit entre les Américains et les Russes et lieu de tous les trafics.

Difficile pour Bernie de rester normal dans ce contexte ? Il y arrive pourtant plutôt bien, ses pensées sombres n'empêchant pas ses bouffées libidineuses ou ses traits d'humour... C'est même amusant de constater qu'il y a presque autant de femmes dans son lit que de morts dans ses enquêtes ! Cela rend les romans plaisants à lire, et même parfois drôles, alors même que l'horreur de la période est toujours présente en filigrane. Déroutant, mais plutôt reussi.

A moi le marteau-piqueur ! 15/xx dans le Challenge Pavés de Gwen.
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Philip Kerr est un écrivain britannique, né en 1956, décédé en 2018. Après quelques expériences de jeunesse en tant que rédacteur publicitaire et journaliste, l'écriture de la Trilogie berlinoise, publiée en trois livres, entre 1989 et 1991, le propulse dans une carrière d'auteur prolifique de romans policiers.

La Trilogie berlinoise est composée de trois romans que l'on peut qualifier à la fois de policiers et d'historiques : L'été de cristal, La pâle figure, Un requiem allemand. le coeur des actions se situe à Berlin en trois années différentes, 1936, 1938 et 1947. Quelques personnages sont récurrents — dont bien sûr le narrateur, Bernie Gunther ; j'y reviendrai —, mais l'ensemble ne constitue pas une série. Les trois romans sont indépendants et pourraient être lus séparément. Ce serait toutefois dommage, car les évènements qui servent de cadre aux intrigues montrent l'Allemagne nazie et sa capitale dans des années qui font sens, celles qui précèdent et celles qui suivent la Seconde Guerre mondiale.

Dans L'été de cristal, Berlin vient d'être embellie pour accueillir les Jeux olympiques. Il faut montrer la capitale du Troisième Reich sous son meilleur jour. La police a même pour ordre de suspendre provisoirement les persécutions des Juifs ; du moins celles qui se voient ! On constate que le régime nazi s'impose peu à peu dans toute la population. La majorité silencieuse comprend qu'il est désormais trop tard pour s'exprimer. Carriérisme et ambition rallient les sceptiques. Au grand dam d'Himmler et de Heydrich, vénalité et corruption sont monnaie courante, comme le prouve une enquête sur un meurtre lié à la disparition d'un collier de grande valeur et de papiers compromettants pour Goering.

Deux ans plus tard, Hitler se prépare à annexer la région des Sudètes. Aucun Allemand ne doute de sa volonté de déclencher la guerre en Europe. La plupart ont adhéré à sa détermination d'éliminer les Juifs. Dans La pâle figure, des ultras semblent même trouver que les choses ne vont pas assez vite. D'étranges meurtres rituels de jeunes filles vierges sont imputés aux Juifs, ce qui pourrait provoquer une série de pogromes spontanés. Pas sûr que cela entre dans les plans de Heydrich, qui a déjà en tête les grandes lignes d'une Solution finale « proprement » organisée. Une enquête est diligentée.

1947. Cela fait deux ans que le Reich nazi a capitulé ; Un requiem allemand ! Berlin est un champ de ruines occupé par les armées alliées victorieuses, encerclé par les Soviétiques. La population est affamée. S'efforçant d'échapper aux soudards russes, les femmes mendient de l'aide alimentaire et sanitaire en se prostituant auprès des soldats américains. Ce n'est plus là, mais à Vienne, où la ville est intacte, que les vainqueurs gèrent désormais les affaires du Reich déchu. Les criminels de guerre sont activement recherchés par les polices secrètes alliées, en concurrence pour les juger, les exécuter… ou les recruter. Dans ce contexte opaque et malsain, plusieurs meurtres sont à élucider…

Personnage principal créé par l'auteur, Bernie Gunther s'était installé comme détective privé en 1933, après avoir démissionné de la police criminelle, détournée de sa vocation par les nazis. Mobilisé pendant la guerre dans les Einsatzgruppen, il se fait expédier sur le front russe pour ne pas avoir à participer à la Shoah par balles. Prisonnier en URSS, il s'évade. Il n'est pas un héros, juste un homme cherchant à survivre dans un système oppressant, tout en gardant un peu de respect pour lui-même.

Pour son profil de « privé » et son style de narrateur, l'auteur s'est inspiré des polars américains des années soixante. Bernie Gunther est un enquêteur plutôt futé, clairvoyant, et cela ne l'empêche pas de se faire souvent piéger et tabasser. Mais il est résilient et n'hésite pas à se servir de son flingue. C'est un grand amateur et consommateur de cigarettes, d'alcool et de jolies femmes. Dans ses réparties et ses commentaires, il fait preuve d'un humour noir macho, un peu beauf, qui nous aurait fait sourire autrefois. Il s'exprime sans artifices, décrit ce qu'il voit avec une précision souvent excessive, à l'exception d'une période de captivité au camp de concentration de Dachau, qu'il relate avec sensibilité.

La documentation historique rend la lecture intéressante, surtout dans le troisième roman, Un requiem allemand. Malgré quelques longueurs, le grand nombre de personnages et une certaine platitude, on suit agréablement les intrigues policières, où l'auteur a introduit avec finesse des figures réelles.

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Depuis le temps que l'on m'en parle, enfin j'ai franchi le pas. Premier roman : L'été de cristal, où un privé, ancien flic est payé par un industriel allemand pour trouver le meurtrier de sa fille et du gendre. On apprend vite, qu'en réalité ce sont surtout les bijoux volés dans le coffre qu'il veut récupérer. L'enquête se passe en 1936, en période nazie et Jeux Olympiques comme le montre la photo de couverture. Et là, je suis un peu déçue parce que l'auteur n'en parle pas beaucoup. J'avais espéré plus de détails, en autre, sur le grand champion Jesse Owen, 4 médailles d'or olympiques pour ce noir américain. J'applique le conseil de la collègue qui me l'a prêté de faire des coupures entre chaque enquête. Je reprends sur La pâle figure et terminerait un peu plus tard sur Un requiem allemand. Il ne faut pas lire cette trilogie pour le côté policier mais pour Bernie, enquêteur privé attachant, et surtout pour l'humour de l'auteur (en particulier des dialogues) et l'originalité d'avoir pour décor la période nazie.

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La triologie berlinoise de Philipp Kerr m'a fait prendre conscience que je ne connaissais rien à l'organisation du pouvoir durant l'Allemagne nazie. Philipp Kerr explique avec ces 3 polars comment ces répugnants chefs nazis se haïssaient tout en se soutenant. Les polars se lisent agréablement à la manière de Nestor Burma de Leo Mallet
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Cela fait un moment que j'ai envie de me plonger dans cette trilogie mais j'ai pris le temps de lire Metropolis, roman posthume, qui se passe avant la trilogie. Quelle différence style !

Ici Bernie Gunther est l'incarnation du détective privé et m'a fait penser à Philip Marlowe, l'archétype du détective de Raymond Chandler : incorruptible, cynique, porté sur l'alcool, fumeur et à l'humour caustique !

Les événements historiques qui jalonnent les trois polars sont intelligemment intégrés aux enquêtes qui ne sont pas réellement très intéressantes mais elles donnent l'occasion à Bernie de non seulement côtoyer les hommes de pouvoir mais de sans sortir sans dommage !

Cette trilogie va de la montée en puissance d'Hitler jusqu'à la dénazification et l'exfiltration des criminels de guerre ! Suffisamment captivant pour que je lise l'intégralité en une seule fois mais loin du coup de coeur, sachant les détectives privés dans un rôle de charmeur-dragueur, je n'ai pas apprécié dépasser cette image et assister aux ébats sexuels détaillés de Gunther, alors que les Jeux Olympiques de 36 n'ont qu'été effleurés !

Challenge Mauvais Genre 2022
Challenge Pavés 2022
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Une ambiance de détective privé dans l'entre deux guerre ainsi que dans le second conflit mondial .Un voyage dans l'Allemagne nazie avec toutes ses horreurs que cela engendre et la description d'un système politique basé sur la peur et la corruption.Plusieurs enquêtes et des personnages forts avec ce détective privé qui travaille le plus souvent a contre courant de ces commanditaires. Une belle trilogie et un beau pavé à lire .
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Ce livre regroupe les trois premiers polars de la série Bernie Gunther.

À la fin de "L'été de cristal" j'ai pensé que le principal attrait - pour ne pas dire le seul - de ce détective était le cadre dans lequel il évoluait : le Berlin de 1936. La complexité de l'enquête m'a plu mais, étant écrit dans un style plus trés à la mode, je n'étais pas sûre de poursuivre la lecture de cette trilogie.
Heureusement que quand j'ai un gros livre entre les mains je suis d'humeur à donner facilement une chance à la suite rien que pour le plaisir de le tenir plus longtemps. Heureusement, parce que ça aurait été dommage de râter ça.

À la fin de "La pâle figure" que j'ai quasi avalé d'un coup et qui se déroule dans le Berlin de 1938, j'ai bien été obligée de revoir mon jugement. L'enquête politico-policière m'est apparue des plus intéressantes. Peut-être parce que les sombres personnages historiques de l'Allemagne nazie s'enchevêtrent parfaitement avec les eaux troubles dans lesquelles évolue Bernie Gunther, tiraillé entre sa passion pour son métier, sa conscience qui doit s'adapter à la toute puissance du pouvoir en place, et son esprit chevaleresque.
La question de savoir si j'allais lire le troisième roman ne se posa même pas.

"Un requiem allemand" qui se déroule à Berlin puis à Vienne en 1947 est, quant à lui, tout simplement brillant. En plus d'une enquête aussi tordue que les tractations entre les alliés pour contrôler ces villes, on approche les techniques de fuite des Nazis, les techniques de traque des Nazis, et surtout, on approche de ce qu'occasionne le poids de la conscience collective allemande d'après-guerre quand elle est ramenée à l'individu.
Je peux vous dire que pour ce troisième roman, je ne me suis pas posée la question de savoir si la plume était à la mode que je voulais. Gage de qualité.
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Trois bons polars, qui présentent l'intérêt de se dérouler dans le Berlin des années 30 pour les deux premiers, du Vienne de l'après guerre pour le troisième. L'ambiance de l'époque est bien rendue et tous ceux que cette période trouble intéresse apprécieront. Dans les deux premiers, c'est la montée du nazisme, les tristes méthodes du régime, la chasse aux juifs, aux homosexuels, aux handicapés mentaux, les jeunesses hitlériennes, l'endoctrinement ... qui sont astucieusement mêlés à l'intrigue, elle même assez classique. Dans le troisième, c'est la reconversion des anciens nazis et leur traque, dans un début de guerre froide, qui constitue la trame d'une intrigue passionnante. Les 1000 pages s'avalent sans que l'on ne s'en rende compte.
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"Je ne suis pas un nazi. Je suis un Allemand. Ce n'est pas la même chose. Un Allemand est un homme qui arrive à surmonter ses pires préjugés. Un nazi, quelqu'un qui les change en lois" On m'a viré de la Kripo en 1934, et comme il faut bien vivre, je me suis retrouvé déguisé en privé dans l'établissement le plus select de Berlin :

Hôtel Savoy
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