Je vous apprends officiellement qu'une trilogie comprend trois tomes. Si si! Les polars berlinois de
Philip Kerr, par contre, sont considérés plutôt comme une série puisqu'il contient huit bouquins au total. Comme les deux autres livres, celui-ci décrit également des crimes sombres dans l'univers intense de la Deuxième Guerre mondiale. Nous sommes donc toujours accompagnés de
Bernard Gunther, enquêteur et détective.
«
Un requiem allemand » est le troisième volet de la saga berlinoise qui parut pour la première fois en 1991 chez « Viking ». Traduit en français par
Gilles Breton en 1995, le bouquin de 340 pages il est disponible aux « Éditions du Masque » dans la collection « Masque jaune ». Cet opus met fin à la trilogie berlinoise de base, celle qui a fait connaître un énorme succès à l'auteur.
Retrouver le héros plusieurs années plus tard nous déconcerte d'abord. Étant désormais mariés, nous apprenons également qu'il ait été prisonnier de guerre. Nous devons donc rétablir le tout dans le temps pour bien assimiler les changements survenus. Une déstabilisation qui est de courte durée, heureusement. D'ailleurs, il est intéressant de constater que le temps s'est poursuivi entre les tomes, comme si les acteurs avaient leurs vies propres. Plausiblement, l'écart était-il trop grand entre la fin du deuxième opus et celui-ci?
Nous apprenons également que Bernie a été intégré de force dans les SS, mais encore qu'il a été muté sur le front, ne pouvant participer aux horreurs militaires. La description du personnage est donc conforme à ce que l'on sait des histoires précédentes. Malgré cette évolution dans le temps, le protagoniste reste toujours aussi sarcastique. Il n'a pas perdu de sa verve, au plus grand bonheur des admirateurs.
Malheureusement, c'est le moins bon des trois bouquins. Encore qu'il soit de qualité satisfaisante, l'enquête m'a un peu moins intéressé. Sans doute une pause aurait été souhaitable entre mes lectures. L'auteur n'a donc pas réussi à maintenir mon attention comme auparavant, bien que la plume correspond à ce qu'on connaît de
Philip Kerr. Probablement ressentons-nous la touche de perplexité de Bernie? Évidemment, avec la guerre, il est devenu un peu plus morose, logiquement.
La part d'histoire dans ce tome est considérable comparativement aux autres. C'est un élément captivant qui plaira aux adeptes. En revanche, l'enquête en soi laisse à désirer et la chute n'intéressera peut-être pas nécessairement le lecteur puisque nous n'avons jamais pu vraiment nous attacher à l'accusé, Emil Becker. Nous sommes donc passablement indifférents quant à son sort.
Finalement,
La trame historique plus importante que les deux autres opus ne réussit malheureusement pas à combler le manque d'enthousiasme ressenti pour l'enquête. Par contre, une bonne lecture pour poursuivre la série. 6 su 10.
On aime : les personnages, l'histoire, la trame
On n'aime pas : l'enquête
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